La nuit du 12 août 2022, pendant les Perséides, alors que les yeux de nombreux astronomes amateurs scrutent le ciel et espèrent une pluie d’étoiles filantes, une météorite s’écrase sur l’île de la Réunion.

Surpris par un bruit sourd, comme un coup de tonnerre, suivi d’un long flash lumineux, la population de l’île encore debout au milieu de la nuit observe avec émotion le phénomène. Ce type d’événement, rarement visible, soulève chaque fois les mêmes questions : une météorite a-t-elle amené la vie sur Terre ? Un astéroïde géocroiseur mettra-t-il fin à l’humanité ?

Des chasseurs de météorites affluent dès le lendemain soir à la Réunion. Quarante heures seulement après la chute du bolide, grâce aux témoignages fournis par des professeurs du collège de Cilaos, deux astronomes amateurs retrouvent les débris près de la cascade du Bras Rouge. Un collectionneur privé chinois leur achète tous les fragments collectés.

Quelques semaines plus tard, on apprend que cette météorite — âgée d’environ 4,6 milliards d’années — serait la plus ancienne chondrite carbonée tombée sur terre. Puis, plus rien. La communauté scientifique internationale crie au scandale et demande au gouvernement chinois d’intervenir. Les astrogéologues veulent avoir accès à un échantillon de la roche, afin de l’analyser et d’en extraire l’histoire de la formation du système solaire. Malgré tout le battage médiatique, l’intérêt du public retombe rapidement. Quatre années passent avant qu’on entende parler à nouveau de Cilaos — nom donné à la météorite.