Chapitre 35
Point de vue Thomas :
Cela commence par de légers gargouillis dans le ventre, mais très rapidement une douleur intense me transperce les entrailles. Je pose ma main et cherche à me masser pour me soulager, sans résultat. Cynthia s’apercevant que quelque chose ne va pas s’adresse à moi.
-Tu es tout pâle Thomas, Tu te sens bien ?
-Non je crois que je vais être malade, j’ai trop mal au ventre.
-C’est bizarre, ça t’es venu d’un coup.
-Oui, j’ai l’impression qu’une bête me déchire les entrailles.
-Tu ne peux pas rester comme ça. Viens avec moi, on va trouver une chambre pour que tu puisses te reposer. Suis-moi.
Péniblement, je me dresse sur mes jambes qui ont du mal à me porter. Je me sens fébrile. Percevant ma faiblesse, Cynthia m’attrape la main et me guide vers la chambre la plus proche. Je me concentre pour ne pas m’écrouler sur place, prenant chaque pas après l’autre. Nous finissons par atteindre la pièce et y rentrons. Je m’allonge immédiatement sur le lit torturé par le volcan qui tord mon estomac dans tous les sens. La douleur finit par refluer légèrement, je m’aperçois que des gémissements s’échappent de la salle de bain attenante. Cynthia qui les a également perçus se lève en me disant :
-Attends, je vais voir.
Lorsqu’elle ouvre la porte, il n’y a plus de doutes, la chambre est déjà occupée. J’entends des voix surprises de se faire surprendre en plein acte, disant qu’ils n’avaient pas prévu de partager leur moment intime. Cynthia dissipe le malentendu en disant que la porte était ouverte et que nous pensions qu’il n’y avait personne. Elle leur demande s’ils peuvent nous laisser la chambre. Mais la voix de l’homme lui répond qu’ils étaient là avant et qu’ils n’ont pas envie de s’arrêter dans leurs ébats pour faire plaisir à des inconnus, que nous n’avons qu’à chercher une autre chambre, ce n’est pas ça qui manque ici.
Cynthia ressort en fulminant de la salle de bain.
-Laisse tomber c’est des cons. Tu te sens capable de te relever pour aller ailleurs.
-Il faudra bien, je crois que le fait de m’allonger m’a soulagé un peu.
Alors que je me redresse péniblement, une jeune fille sort juste couverte par une serviette de la pièce adjacente. Elle s’adresse à moi :
-Excusez-nous. Mais vous nous avez coupé dans notre élan et nous n’avons pas franchement envie de nous rhabiller pour aller ailleurs.
-Je comprends, mais si vous ne voulez pas être dérangés, fermez à clé derrière nous, cela vous évitera d’autres surprises.
Toujours soutenu par Cynthia, je quitte la pièce pour revenir dans le patio. En regardant vers le groupe, je m’aperçois que Chloé et Pierre-Jean ont disparu. Cynthia me demande si je veux qu’elle aille les chercher pour que nous rentrions à la villa. Mais un nouveau spasme vient agiter mon ventre, provoquant des sueurs dans mon tout mon corps. Je lui demande de m’aider à trouver une autre chambre avant de partir à leur recherche. Nous essayons deux ou trois portes avant d’en trouver une de libre.
A peine rentré, le tourbillon qui agite mes entrailles me mène directement dans la salle de bain, où je m’assois la tête dans les toilettes et commence à vomir tout ce que mon estomac pouvait contenir. Les quelques pas que nous avons faits ont été de trop. D’une voix inquiète, Cynthia me demande :
-Est-ce que tu veux que j’aille chercher les autres.
Lorsque mon état m’en laisse l’opportunité, je lui demande si elle peut rester un peu avec moi. On dit que les grandes douleurs sont solitaires, mais à ce moment précis, j’ai besoin du soutien de quelqu’un et sa bienveillance me soulage un peu.
Finalement après m’être vidé pendant ce qui m’a paru des heures, je finis par me redresser. J’attrape des essuie-tout pour me moucher et essuyer mes larmes. Je sens l’épuisement me gagner, mon corps est faible. Je me dirige vers le lit et m’affale dessus. Je trouve la force de me tourner vers Cynthia qui s’est assise à côté de moi et me caresse doucement la tête.
-Merci d’être là, tu es une vraie amie.
-De rien, tu en as besoin et j’espère que tu aurais fait la même chose pour moi.
Mes yeux se ferment, mais dans mon demi-sommeil, je réalise que nous n’avons même pas prévenu Chloé. Elle doit s’inquiéter. Je demande donc à Cynthia :
-Je vais me reposer un peu, est-ce que je pourrais abuser en te demandant d’aller prévenir Chloé.
-Non récupère, je reviens vite.
Elle sort de la chambre, alors que le brouillard autour de moi s’épaissit. Je me laisse gagner par le sommeil.
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