Après avoir changé Malo nous redescendons tous les trois dans le séjour où nos invités sont bien occupés à gérer la répartition du goûter auprès des quatre enfants. Malgré le bruit assourdissant des cris joyeux qui retentissent, je ressens un apaisement à la vision de ce tableau. Presque toutes les personnes à qui je tiens le plus sur cette terre sont maintenant rassemblées. Seule manque ma mère qui est actuellement en voyage de noce.

  Il lui a fallut quelques années pour se remettre de la disparition de mon père. J'ai été très présent auprès d'elle rentrant très régulièrement la voir. Mais je dois avouer qu'à la longue, je commençais à trouver cela pesant, sa tristesse, jouant sur mon moral. Si bien que lorsqu'elle m'a dit avec anxiété qu'elle avait rencontré quelqu'un, passé ma méfiance initiale, j'ai été plutôt soulagé. D'autant plus qu'il s'agissait d'un homme gentil, lui aussi veuf. Leurs douleurs mutuelles ont permis à une relation pleine de compréhension de s'établir. Aujourd'hui je la sais heureuse, il faut dire que l'arrivée des enfants a contribué à lui redonner le sourire. Elle les gâte sûrement un peu trop, mais après tout c'est le rôle des grands-parents : donner à leurs petits enfants, ce qu'ils auraient à coup sûr interdit à leurs enfants.

  Dans la cacophonie ambiante, mon esprit divague et se remémore les quelques jours décisifs qui ont changé ma vie. Le présent disparait, je suis revenu dans mon ancien appartement, nous avons notre première dispute avec Cynthia.