LXXXV
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Phase 1 : couper le cordon avec la Terre. Phase 2 : suppression du calendrier. Phase 3 : effacer la B3. Ou au mieux faire du nihilisme sur tout ce qui s’est passé avant la B4. Ne garder que notre ère comme seul repère. Tout ce qui s’est passé avant ne compte plus. Libérer le méchant dictateur Vivien que Énola a fait revenir d’entre les morts ?
- Surtout pas Loma. Si Vivien sort de sa prison dorée, il reprendra ses vieilles habitudes et là on aura un vrai problème.
- Énola ? Tu es là ?
- Je suis partout. Je suis Dieu. Un peu.
- Justement, c’est toi qui l’a ramené. On fait quoi maintenant avec lui ?
- Je l’ai ramené pour donner de la force à la B4, comme un avertissement, une menace, pour qu’on se la boucle et que l’ère 4 puisse prendre place.
- Bien, maintenant que c’est fait, tu n’as qu’à le faire repartir. On n’a qu’à le faire repartir ? Je n’ai qu’à le faire repartir… C’est mon problème.
- On ne peut pas prendre la décision seules. Il faut qu’on en discute toutes ensemble. Et dans toutes, il y a Émilie, sa femme, qui se porte garante. Et tu n’as aucune idée de la puissance de cette femme. Non ? Si ?
- Connais pas.
- Alors, il y a aussi sa fille, Victoria.
- Okay, c’est mort. Je veux dire, on oublie. Non, en fait, je n’ai rien dit. Mais bon, ce serait un symbole fort. Un peu trop pour moi, sans doute.
- Paloma, la situation est stable. L’esprit de l’ère, c’est Paix et Amour. Supprimer Vivien, c’est pas dans l’esprit. Si il devient une menace, je n’ai qu’à cligner des yeux pour le renvoyer dans les limbes. Ou serrer les fesses. Ou…
- D’accord il faut que je trouve un autre symbole à la con pour ma phase 3.
- Laisse tomber tes phases. Laisse l’ère s’écouler. Il ne faut pas la forcer. Les choses vont se passer d’elles-même, dans le bon sens, positif. Tu sais c’est quoi mon plus grand atout ? La discrétion. Sinon je te raconte pas tous les soucis que j’aurais eu. L’Humanité vogue d’elle-même.
- Elle-même. Elle m’aime. Et le même Amour pour la Paix, pour toujours et à jamais, bla bla bla.
Et on se met à rire. Et elle me prend dans ses bras. On se serre fort. Quand je desserre l’étreinte, pas elle, elle me retient un moment. Et puis on se regarde. Et elle regarde autour de nous.
- Paloma, on est où là en fait ?
- Dans un lieu de rencontre intime, entre la Maison 43 et la 44.
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