À peine j’arrive à l’entrée que la porte 43 s’ouvre en grand comme le visage de ma belle qui se jette dans mes bras et qui pleure.

• You come back ?
• Yes. My Love. For ever and ever. Etc.

Et la vie reprend son cours. Et je regarde avec tristesse mon dark qui vibre et qui clignote. Il me faut une tige. Pour avoir du courage. Et traiter les choses une à une avec détachement. Sans que ça me touche. J’ai besoin de son absolution alors je vais la voir, en tenue pour pouvoir entrer dans sa Cathédrale. Je dois ruser pour arriver jusqu’à sa cellule sans me faire repérer ou arrêter. On est dans un Royaume avec ses codes maintenant. Mais ce n’est pas mon problème mais celui de ma grande Kate qui m'explique :

• Elle est en train de prendre le pouvoir. Elle a ici sa Cathédrale et Victoria prépare le terrain en Principauté avec Votre Dame également.
• C’est ce que tout le monde attendait, un Royaume. Ce n’est pas plus effrayant que le Vatican, l’OPS et tous les Ordres. Du moment que la Paix est préservée. Il faut bien qu’on se démarque de l’H5 qui est en route.
• Il n’y a pas que ça Paloma. C’est la première fois que tu ne rentres pas pendant plusieurs jours. Et c’est la première fois que je ne vais pas te rechercher. Je suis au Pôle Sud et il est clair que tu es au Pôle Nord.
• Je peux me convertir. J’aime bien Brigitte aussi. Et elle m’aime bien aussi je pense. Je lui dois beaucoup. Mais il ne s’agit pas d’elle ou de Greta. Il s’agit de toi et moi. Tu es ma belle, je suis ta mission. Elle est terminée, tu en as une autre. Les missions vont et viennent mais nous on reste. Ensemble.

Je la prends dans mes bras. Elle me serre. C’est reparti pour un tour. Elle n’est pas venu me rechercher parce que j’étais avec sa mère, en sécurité. Et je la sais entre de bonnes mains avec Brigitte aussi. Que j’essaie de voir mais je suis arrêtée par son cerbair, Maëlle, que je titille :

• Et toi, tu en penses quoi, de leur relation ?
• Arrête.
• Tu es encore plus belle que la dernière fois.
• Non, c’est toi qui voit les choses différemment.
• Et moi, tu me vois comment ?

Pas de « arrête » cette fois-ci. Elle se décrispe et soupire. Et elle me regarde, étonnée, comme si elle me voyait pour la première fois. En fait, je pense qu’elle ne regarde jamais vraiment les gens. Elle regarde autre chose depuis son monde intérieur de Sorcière.