• Ma mère elle s’en fout, elle est dans son monde. Yaël a vu le loup à l’âge où moi je n’étais même pas encore à Sylvanium. Mon père, c’est comme un étranger. Sa mère a lui m’était plus proche du temps où elle était encore Lisa mais maintenant qui est-elle ? Alors oui, j’ai une famille mais je ne me définit pas par rapport à elle, je ne peux pas. À côté je te trouve plus normale, tu es plus de ma famille, d’ailleurs tu es de ma famille maintenant, par cet anneau, par nos nom unis sur nos ID cards. Mais je pense qu’on peut avoir une belle vie de couple toi et moi. Surtout moi, j’ai vérifié dans ton annexe, je n’apparais pas, c’est une bonne chose.
• J’ai arrêté d’écrire les rapports avant que tu apparaisses. Toi, venue de nulle part, qui me volent à toutes, même à Jules, même à mes obligations, c’est fort, j’ai l’impression d’avoir été exfiltrée de ma propre vie.
• On en apprend des choses à l’Octogone. J’ai mis en pratique quelques outils. Je ne pensais pas que ça allait si bien marcher. Tu étais pratiquement irrécupérable. J’ai dû beaucoup croire, en toi, pour y arriver. Mais tu en vaut le coup. Et tu me plaît beaucoup. Tes copines, elles doivent toutes me prendre pour un gourou, c’est leur langage à elle, leur manière de penser même. Mais je n’y serais jamais arrivée si quelque part, au fond de toi, tu n’avais pas eu envie, de moi bien-sûr mais aussi d’être sauvée.
• Je ne regrette rien. Ni la mauvaise vie que j’ai eu. Ni la bonne que je vis avec toi. Concentrons nous sur nous, pas sur nos familles et nos destins.
• Oui, sur nous, ici. Chaque jour je suis en joie de voir que tu n’es pas partie. Je ne sais pas combien de temps ça va durer.
• Moi non plus. Je me connais. C’est pour ça que j’ai voulu qu’on se marie vite, qu’on échange nos noms, qu’il y ait un contrat moral, social, au cas où je recommence à déconner, que je sois obligée de rester. Du coup, il n’y a que toi qui peut me virer. À toi de voir.
• Je vais juste te garder pendant une… ou deux… éternités. Le temps de voir si tu vaux vraiment le coup. En attendant, on va traîner ici, écrire, lire et profiter, loin des destins d’une civilisation en décroissance qui ne demande qu’à s’éteindre.

J’ai réussi à la faire manger ce soir. Je débarrasse, elle m’aide à laver et à ranger, on se prépare pour aller au lit se faire de gros câlins et dormir.

• Toi aussi tu m’as sauvée Paloma. Maintenant, le soir je ne pleure plus sur ma solitude. Je suis bien contente d’avoir fait le GC, de t’avoir rencontrée, d’avoir eu la force et l’audace de t’approcher, une fois, deux fois, de plus en plus près, jusqu’à t’avoir là, à moi, chez moi, dans mon lit.
• On a bien de la chance de s’avoir.