214 - tango

2 minutes de lecture

On rentre un peu tard mais au lieu de me gronder, Mary :

  • C’est bien que tu t’occupes de Jess, ça me laisser respirer un peu et je peux m’épanouir dans mon asexualité. Mais je vois que toi aussi tu y viens. Ta relation avec Jess a l’air tout autre. Et elle aussi a l’air de respirer loin des assauts de son Édith. Tu vois, tu la sauves aussi, en quelque sorte, comme je t’ai sauvée.
  • Oui Mary, je commence à apprendre, de toi, de nous, de la famille. On est bien ici, tous ensemble, dans la 48. Une vraie petite communauté. On en a fait du chemin depuis qu’on se connaît. Et ce n’est que le début.

Je l’embrasse, je la caresse, chatouille, invasive, elle rit, elle gémit, elle fond sous mes douceurs interdites mais je reste superficielle de sensualité, comme elle aime, comme elle m’a appris. Le soir, à table, Édith me regarde avec un air contrarié. Entre deux plats à aller chercher en cuisine, elle me coince et vide son sac :

  • Tu me la change. Je m’amuse beaucoup moins. Tu casse mon jouet.
  • Si tu veux je te présente à Greta, ça va te calmer.
  • C’est vrai ? Non, bien-sûr. File-moi l’autre, ton Isa et on sera quitte.
  • C’est pas comme ça que ça marche Édith. Jess, elle t’aime et elle a besoin de toi. Elle a besoin de toutes les sortes d’amour possible, même le tien, surtout le tien, tu es sa compagne, entre autres. Tu es beaucoup pour elle, plus que nous autres. On ne peut pas rivaliser avec tout ce que tu lui apportes. Chérie-là. Elle est ta précieuse.

Le lendemain, pendant la partie d’échecs :

  • Elle m’a fait jouir. C’était si bon. Et toi ?
  • Je n’en suis plus là, surtout avec Mary. Je ne me rappelle plus ce que ça fait, en dehors de l’emprise ou avec les mauvaises personnes, ça ne compte pas. Mais avec Mary c’est déjà tellement intense. Ça me suffit de la voir jouir elle. En retour elle me donne tout le reste, tout ce que je n’ai jamais eu avant, et c’est exactement ce dont j’ai besoin. Et je t’ai toi aussi avec tout l’amour maternel que j’ai en moi à te donner, ma Jessie.

Elle va pour prendre une pièce mais sa main dévie sur la mienne. On se regarde. C’est si doux. Si profond. Si pur. Si naturel. On se perd un moment l’une dans l’autre avant de reprendre conscience au bruit de la cloche en cuisine. Quelqu’un a besoin d’aide pour dresser. On se lève et elle se jette dans mes bras pour un gros câlin. Je la tire vers la cuisine par l’épaule, nos bras glissent et nos mains se trouve, elle se colle à moi et me fait un bisou sur l’épaule. C’est comme une danse, comme un tango.

Annotations

Vous aimez lire Christ M.org ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0