Après le jogging on s’arrête à nouveau chez moi. Après la douche, on sèche tranquillement, nues sur le grand lit, au frais, loin de la chaleur torride de l’extérieur. Elle grimpe sur moi pour venir jusqu’à mon oreille me dire un secret en mettant ses mains autour de mon oreille :

• On rentre par les parcs, on va voir les canards ? Tu as de la salade ?

Elle n’a plus besoin de mon accord, elle sait que je suis d’accord, tout le temps avec elle. Sauf que là, en redescendant sur moi, elle fait des bisous sur mon sein qui réagit, surtout quand sa bouche effleure mon téton.

• Tu donnes du lait Paloma ! C’est le lait magique de Aline ?
• Tu lis trop la Bible Jessie. C’est juste mon lait, maternel, pour toi.

Elle ne se fait pas prier. Elle y goûte. Et elle se met en position. Je me redresse et je la tiens, comme un bébé.

• Ma fille.
• Maman.

Je la berce et je fredonne. Elle commence à s’endormir. Tout contre moi. Presque en moi. Ma petite Jessie. Je suis sa mère de lait maintenant, et elle me digère dans son sommeil. J’attends qu’elle se réveille pour l’habiller l’accompagner jouer à la marre aux canards avec la salade. Elle se fait vite repérer par les oiseaux qui sortent de l’eau et volent jusqu’à elle. Elle est entourée d’ailes et de plumes et elle crie de joie en tenant son panier en l’air au dessus de sa tête. Les passants rigolent en voyant cette petite fille qui danse avec les canards. On accroche le panier vide à une branche d’arbre et on rentre à la maison en rigolant. Le lendemain matin elle est à la cuisine avant moi. Elle se regarde dans le miroir de la porte du cellier. Je m’approche d’elle doucement et je la regarde dans le miroir. Elle a des tâches de rousseur, les lèvres pulpeuses, et ça pointe sous son chemisier.

• Maman, qu’est ce qui se passe ?
• C’est le lait, ma chérie. Tu grandis.
• J’en veux plus. Édith adore ça.
• Après le sport. Après la douche. Pour le goûter avant la sieste chez moi.

C’est ainsi qu’on installe nos rituels dans ces vacances interminables, parallèlement à nos vies de couples à satisfaire l’autre. Pendant qu’on met la table dans la salle à manger, Édith me demande jusqu’où elle va grandir. Je lui fait signe vers Mary que j’ai nourri à nos débuts. Édith la regarde avec admiration et envie.

• Paloma, j'ai le droit de te demander de venir courir avec vous ?