236 - sauvetage
Mais avec nos corps qui se caressent en peau à peau, au toucher, au goût, à l’odorat, à l’ouie et à la vue de nos corps nus devant le grand miroir.
- Et Carla, comment tu l’as sentie ?
- De la famille, c’est ma tante de lait. Mais intuitivement, je n’ai pas envie de la connaître ni d’être proche d’elle, je ne sais pas pourquoi. Il n’y a aucune raison mais je ne la sens pas. C’est comme ça. Et toi, qu’est ce que tu as vu en elle quand tu as fait ton stage ?
- Une sorcière. Elle a eu un comportement déplacée avec l’une d’entre nous, très jolie, très timide, vulnérable. La pauvre. Maëlys. Un rapport est remonté jusqu’à Rachelle. Je ne sais pas comment ça s’est arrangé. Maëlys travaille au Port maintenant. Elle venait d’une communauté du nord.
- C’est donc ça que j’ai vu dans ses yeux en trinquant avec elle. De la passion coupable. Rachelle aurait pu la faire tomber mais elle ne l’a pas fait. Elle a bien fait. Elle a pu ensuite traiter plus facilement avec elle. C’est compliqué quand même, la politique. C’est malsain même. Mais tellement nécessaire et utile. Qu’est ce qu’elle fait au Port ?
- Elle fait le tour, une liaison par le sud en Principauté, ensuite Laguna Beach pour retourner dans le nord et redescendre au Port. Elle va faire une sorte de navigation périphérique, sur l’eau, au plus près de la côte bien-sûr, pour ne pas trop subir. Transport de marchandises, pour Aurélie.
On trinque à Maëlys avec un jus de raisins sans alcool.
- Et toi dans la GC 28, il y en a eu des problèmes de ce genre ?
- Il n’y a eu que ça. On y est toutes passées. C’est comme ça que j’ai eu Antoine. Avec la mauvaise personne.
- Moi j’ai fini par tomber sur la bonne.
Je lui prends la main et je la regarde en me promettant de la faire toujours passer avant moi, d’être nous et d’accepter tout quoi qu’il arrive. En plus on est mariées, chaque jour un peu plus. Ma sauveuse. Et j’ai bien reçu le message avec l’histoire de Maëlys, on a trinqué, elle me demande de la sauver. Il faut donc que je la vois. J’ai encore la navette noire. Avec elle je peux aller partout, direction le Port ou je demande à voir l’ingénieure en cheffe de la liaison maritime circulaire, on me l’accorde, elle a l’habitude de recevoir des gens de l’intérieur comme on nous appelle ici.
- Bonjour Maëlys, je suis Paloma, la femme de Little Marie. J’ai rencontré Carla récemment pour le travail. Et Mary m’a raconté ton histoire.
- Ça s’est mal passé avec Carla mais je crois qu’on s’aime en fait, au fond.
- Il est temps que tu ailles la voir. C’est urgent. Je l’ai vu dans ses yeux.
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