Monde étrange des Nomades
Monde étrange des Nomades
Mais qu’est-ce donc qui vient à moi dans ce prisme de pureté ? Ici, il n’y a pas d’heure, sauf la fraîcheur de l’aube, la brûlure au zénith, le froid, la nuit, dans les vagues de sable. Ici, il n’y a pas d’espace, sauf la vastitude du ciel ricochant sur l’amplitude du rien. C’est là le monde étrange des Nomades, cette féérie sans autre cadre possible que la scansion d’une marche infinie. Ils passent, lentement, au rythme immémorial de leur monture, drapés dans de grands châles de silence. Leur présence dans cette scène irréelle sonne à la manière d’une absence dont on n’apercevrait que quelques nervures, telles ces feuilles d’automne trouées par le vent. Leur avancée dans l’imperceptible est chorégraphie du balancement, cette manière d’à peine insistance qui sied aux peuples à la grande sagesse, aux chamans sacrificiels, aux sourciers des profondeurs, aux chercheurs d’étoiles dans l’encre du firmament.
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