Elle commença très lentement à grimper la colline, pierre après pierre. Mais la fin semblait très très très éloignée et bientôt elle dut s'arrêter pour reprendre son souffle. Une petite tortue marine comme Anouk n'est pas faite pour escalader des montagnes, mais ça, elle fit semblant de ne pas le savoir. De plus en plus fatiguée, elle ignora la douleur dans ses pattes et continua l'ascension. Elle montait, encore et encore et quelle fierté ce serait une fois qu'elle aurait atteint le sommet !

Mais ce qui devait arriver arriva : trop épuisée, elle fit un faux mouvement, un caillou glissa sous ses pattes et elle perdit l'équilibre. Anouk, laissant échapper un cri d'éffroi, dégringola de la montagne et retomba sur le sol, tout en bas.

• Je ne sers à rien ! se déséspera-t-elle. Même pas capable de grimper une montagne ! J'aurais tellement aimé avoir des ailes comme Pablo le perroquet et pas cette grosse carapace immonde qui m'alourdit.

En parlant de sa carapace, elle ressenti une douleur fulgurante qui traversa l'entièreté de son corps. Elle se mit à pleurer de rage et de douleur car elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait.

Pablo entendit ses cris, descendit de la montagne et voleta près d'elle.

• Catastrophe ! Tu as brisé ta carapace !

Sa carapace, brisée ? Cela ne pouvait pas être possible ! Qu'allait-elle bien devenir ? Elle retourna avec Pablo jusqu'à leur maison au pied du bananier et sombra dans un sommeil rempli de caauchemars.