65 - Fields of Desire (1/2)
/!\ ATTENTION : PUBLIC AVERTI /!\
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Ses baisers se posent sur ma joue, remontent jusqu'à la commissure de mes yeux. Si doux, si patients. Je penche la tête pour éterniser l'instant. J'aime sentir ses lèvres sur ma peau, ses caresses impromptues. Il desserre alors les bras, je relève les yeux vers lui. A cet instant, je pourrais voir le fond de son âme tant son regard est limpide ; il n'y a ni portées qui nous séparant ni silences inavoués. Seulement deux cœurs qui battent, allegretto, sous l'archet d'un violon.
Fébrile, la main de Corentin se glisse dans mon cou. Il attire ma bouche à la sienne, y entrelace nos langues. Puis ses baisers se perdent, l'excitation nous gagne. Elle s'empare de nous en un presto subito qui nous fait perdre la raison. Il ne dirige pas ses gestes, pas plus que je ne suis moi-même certain de savoir ce que je suis en train de faire. Ma main se glisse sous sa chemise. Les siennes remontent sous mon pull, tirent, me déshabillent :
– Attends, pas ici... laisse-t-il échapper, en me mordillant l'oreille.
Le pull retombe sur le sol tandis qu'il m'entraine vers la chambre, le souffle court. Il me pousse sur le lit, se retrouve sur moi, le corps collé au mien. A cet instant, je me sens brûler de l'intérieur : tout mon désir s'érige vers lui, devinant le sien se dresser en retour.
– Max... susurre-t-il à mon oreille.
Ses lèvres attrapent une mèche de mes cheveux, m'embrassent sur le front, le menton, la bouche. Mes mains se précipitent alors vers les boutons de sa chemise que je m'empresse maladroitement de déboutonner. Corentin n'en attendait pas moins. D'un mouvement souple, il se débarrasse de son haut puis glisse ses doigts vers mon pantalon. Je l'aide et en quelques secondes, nos habits se retrouvent sur le sol. Enfin, Corentin presse son corps nu contre le mien. Son torse, son bassin, son sexe, en un désir ardent qui monte en flèche. Son souffle rauque et saccadé résonne contre ma peau. J'attrape ses lèvres entre les dents, ressers mes doigts sur ses épaules, m'agrippe à sa nuque, sentant se mouvoir dans ma poitrine une vague de plaisir qui me tord les entrailles.
J'ai envie de lui.
– T'as un préservatif ? m'entends-je demander.
Corentin me regarde droit dans les yeux.
– T'es sûr que...
J'acquiesce. Il se penche alors vers la table de nuit à côté du lit et cherche dans le tiroir. Impatient, je lèche son téton. Sa main se referme sur mon épaule, comme si ça lui coûtait de se retenir le temps de trouver ce qu'il cherche.
– On ferait peut-être mieux d'en discuter deux minutes, insiste-t-il.
Je l'ignore. Je n'ai pas envie d'y réfléchir. J'ai clairement envie de lui et je ne veux pas me dégonfler.
– Tu sais, on est deux hommes... Ca ne se fait pas aussi facilement qu'avec une femme, ce serait peut-être plus raisonnable qu'on...
Sans prévenir, je me hisse jusqu'à ses lèvres et l'embrasse à pleine bouche pour le faire taire.
– Si j'avais été raisonnable, je ne serais pas sorti avec toi, et je n'aurais pas accepté de passer la nuit ici, rétorqué-je.
Corentin se fige, partagé mais déjà convaincu. Il sait que j'ai pris ma décision et une lueur dans son regard indique clairement qu'il ne renoncera pas plus que moi à cette soirée.
– D'accord, mais promets-moi que tu ne m'en voudras pas demain...
Comment pourrais-je t'en vouloir ? T'es à peu prêt le seul à m'écouter, et le seul qui sache m'entendre.
– Mmm...
Ses lèvres se posent tout doucement sur les miennes, comme pour me remercier. Puis ses baisers descendent cette fois-ci sur mon torse, s'attardent sur mes seins, qu'il titille d'un coup de langue, descendent encore. A chaque nouveau baiser, mon ventre s'enflamme comme un orchestre change de tempo. Impatient, je prends sa tête entre les mains et caresse ses cheveux. Mon sexe palpite. Il finit par le prendre en bouche, m'arrachant un gémissement, puis effectue des vas et viens. Le supplice me vole une partie de ma raison. Je m'agrippe au matelas en le regardant, puis tente de me laisser aller pour profiter de l'étrange chaleur qui remonte de mon pubis. Soudain, il fait une pause. Je redresse la tête, déçu qu'il s'arrête. Ses yeux verts me dévorent du regard. Il prend le gel, badigeonne mes fesses pour y introduire un doigt. Le contact est désagréable, trop froid par rapport à la chaleur qui me ronge de l'intérieur. Je me contracte.
– Ca va ? demande-t-il presque aussitôt ?
La sensation est étrange.
– Ouai...
Je repose la tête sur le matelas et essaie de me détendre. Je ne peux pas dire que je ne m'y suis pas préparé. Ca fait des jours que ça tourne en boucle dans ma tête, mais imaginer la chose est sensiblement différent de la vivre. Corentin est hésitant. Il dépose un baiser sur ma cuisse, un autre trop près de ma verge pour que je ne réagisse pas. Un long gémissement se coince dans ma gorge avant que je ne l'étouffe dans les draps. Depuis quand mon corps est-il devenu aussi sensible ? De la faute à la musique pour m'avoir trop longtemps privé de sexe. Ou de sa faute à lui. Comment puis-je rester de marbre quand il me regarde ainsi ?
Voyant que je relâche la tension, Corentin enfonce son doigt plus profondément. Le gel finit par se réchauffer et mon corps se cale en rythme avec le sien. La désagréable sensation du départ se mue en un plaisir qui irradie par vagues quand il reprend mon sexe en bouche. Mes muscles se contractent. Instinctivement, je relève le bassin. Corentin grogne.
Sa main m'attrape alors par la taille et me tire vers lui. Mes ongles s'enfoncent dans sa chaire quand je le presse d'accélérer. Corentin reprend son souffle en me jetant un coup d'œil, se dégage, embrasse mon nombril. Il est terriblement séduisant. Sa peau, d'une pâleur qui ressort aux lueurs de la chambre, donne à sa silhouette un reflet surréaliste. Ses muscles légèrement dessinés se contractent alors qu'il se redresse, à genou sur le lit.
J'attrape moi-même le préservatif, déchire l'emballage et le lui mets. Corentin réagit instinctivement en me repoussant dans le lit. Il m'embrasse, murmure à mon oreille :
– Tu sais combien j'ai rêvé de ce moment ?
Je n'ai même pas le temps de rougir qu'il me couvre de baisers. Il s'interrompt néanmoins, cherchant chez moi une quelconque réaction. Mon cœur bat la chamade. Je détourne le regard.
– T'en fais pas pour moi, vas-y...
Sa main se glisse sous ma joue. Il aurait préféré que je le regarde dans les yeux et cherche en moi une réelle approbation.
– Vas-y je te dis, insisté-je d'un ton beaucoup plus convaincant. Tu tiens vraiment à me faire mourir de honte ?
– Y'a pas de quoi avoir honte, rétorque-t-il dans un petit rire.
– J'en ai envie au moins autant que toi, si ce n'est plus !
– Ca c'est ce que tu crois...
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