Utopie.

4 minutes de lecture

Hugo était un grand rêveur, il avait beau être cinquantenaire, il n'avait jamais cessé depuis sa tendre enfance, d'imaginer et créer un monde parfait.

Chaque fois qu'il avait du temps libre, cela se résumait à écrire, modeler et se réfugier dans son univers. Il n'aimait pas voir toute la dégradation du monde réel dans lequel il était contraint de vivre, alors s'évader dans un autre monde lui faisait le plus grand bien.

Il n'avait pas de compagne et n'en voulait pas, sa façon de vivre était bien trop carrée pour permettre à une femme ou un quelconque autre individu que lui, de détruire ce qu'il avait mis de longues années à construire.

Son bonheur à lui, c'était Utopia. Un monde rempli d'humour en tous genres, un monde où le rire avait plus que jamais sa place. Chaque type d'humour comportait une ville, pour éviter de faire des polémiques inutilement, ou créer des conflits dégradants. Chaque ville comportait des magasins façonnés à leurs images: humour noir, humour décalé et loufoque, humour beauf aux tendances sexistes, humour ridicule.

Cependant, Utopia avait aussi des lieux communs ou tout le monde pouvait se retrouver malgré leurs nombreuses différences. Des règles avaient été établies pour une entente cordiale et harmonieuse entre chaque individu. Si une des règles n'était pas suivie, il y avait alors une sanction plus ou moins stricte, pour permettre au fautif de réfléchir ou de regretter son acte de méchanceté gratuite, d'injustice ou jugement de valeur. Tous soupçons de racisme, irrespect, violence, insulte en tous genres étaient punis, de sorte à ce que personne ne soit de nouveau tenté de recommencer.

La sexualité de chacun était libre et assumée, aucun jugement sur quoi que ce soit, juste de la curiosité, de la diplomatie et du partage pour être le plus instruit possible sur l'ensemble du corps humain et de ses pratiques diverses et variées. Idem pour la liberté de se vêtir, tous les styles, mêmes les plus atypiques augmentaient la richesse mentale et universelle.

Toutes les connaissances possibles et imaginables étaient accessibles à chacun, afin d'être altruiste et bienveillant sur les différences et pouvoir entretenir des relations enrichissantes et agréables. Des divertissements en tous genres remplissaient les rues, de façon à être le plus loin possible des réseaux sociaux nocifs et dangereux pour les neurones. Il n'y avait presque plus de temps de libre pour s'abrutir sur le poison que représentaient les téléphones et ordinateurs.

Aucune place pour la jalousie et la méchanceté, uniquement de la positivité face au bonheur et réussites des autres. Mais, le monde n'était cependant pas créé pour être positif et sans problème, tout avait un juste milieu. Aucune positivité toxique, aucune banalisation, beaucoup de compréhension et de soutien quand une personne n'avait pas le moral au plus haut.

Chaque religion ou croyance avait une place bien définie, afin de ne pas heurter la sensibilité ou les opinions opposées, il y avait des moments donnés pour parler librement de ce sujet lorsqu'il s'agissait d'être mélangés tous ensemble.

Chaque physique avait le droit d'exister sans se faire harceler, juger. Personne n'avait son mot à dire si ça ne le concernait pas personnellement, sauf si la personne en question souhaitait s'améliorer. Dans ce cas, des professionnels agissaient pour permettre à la personne d'évoluer en douceur, sans créer de traumatismes, et toujours en s'assurant que les envies et besoins étaient abordables.

L'alcool était autorisé dans des lieux construits pour accueillir des fêtards bruyants et dépassant les limites imposées dans les autres villes, avec un système de vigiles qui prenaient les clés de véhicules avec les identités de chaque citoyen présent dans les bars. Pour rentrer chez eux, les citoyens ne devaient pas dépasser le taux d'alcoolémie autorisé, avoir la capacité de pouvoir répondre et faire les tests imposés. Les personnes aptes à partir, se voyaient rendre leurs clés et effets personnels tandis que les autres restaient dans les bâtiments jusqu'au lendemain ou jusqu'à ce que le taux redevienne correct. Des lits étaient préparés aux étages supérieurs pour les personnes trop ivres.

Les armes étaient autorisées uniquement aux personnes ayant passé des examens et obtenu leur diplôme pour être propriétaires d'armes et des règles bien définies existaient pour ne pas avoir de débordement. Aucune possibilité d'avoir accès à des armes avant vingt et un ans ainsi que pour les femmes enceintes, et chaque arme ne répondait qu'à son seul et unique propriétaire. Une fois par an ou tous les deux ans, une remise à niveau était obligatoire pour les personnes possédant une arme, quelle que soit sa nature.

En ce qui concerne les drogues et autres substances, la consommation a été beaucoup réduite due à la positivité du monde. Il y a tout de même des consommateurs donc des commerces spécialisés et réglementés, visant à ne pas vendre des produits de mauvaise qualité et ne pas rendre malades les personnes consommatrices. Une fois de plus, selon les drogues, leur niveau de dangerosité et d'addiction, des lieux ont été créés pour éviter les débordements, les mélanges entre personnes qui pourraient s'avérer problématiques dues aux drogues. Et toutes ces personnes sont surveillées pour qu'elles n'enfreignent pas les règles de sécurité, donc pas de possibilité de conduire sous substances déformant les réflexes, sensations et pensées.

Beaucoup de métiers ont été créés afin de faire tourner ce monde dans la positivité, la bonne entente et la justice. Tout comme les échanges financiers qui permettaient à chacun de ne pas vivre dans la précarité grâce à un système spécial basé sur les réels besoins de chaque individu pour vivre sans avoir peur de devoir survivre. La rémunération du travail se faisait surtout en nourriture et tout ce dont l'employé avait besoin pour le mois suivant. Cependant, un peu d'argent propre à ce monde était tout de même déversé pour les petits plaisirs, divertissements et les quelques factures existantes et nécessaires.

Hugo avait encore beaucoup de réflexion à avoir pour améliorer Utopia et ne laisser aucun parasite rendre le monde bancal, mais il s'amusait à tout imaginer dans les détails, mêmes les plus complexes. Il n'avait donc aucun doute pour la suite. Peut-être même sera-t-il prêt un jour pour partager son monde extraordinaire avec les plus grands rêveurs du monde réel.

Annotations

Vous aimez lire Lollipop666 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0