Chapitre 4
Je rouvre les yeux. Ma chambre est plongée dans le noir. Quelle heure il peut être...peut importe. Dormons. J'ai encore sommeil.
Mais un bruit étranger me met immédiatement en alerte.
Une respiration.
Quelqu'un respire à un mètre de moi, même pas. D'une main calme je réussi à prendre discrètement mon couteau de chasse. Je le cache toujours sous mon lit. Avec le boulot de mon père, j'ai appris à être prévoyant on va dire.
Je me tourne d'un coup et découvre Jon allongé sur un matelas, juste à côté du mien. Je range mon arme en grognant tout seul.
Putain j'aurais pu lui couper la gorge à cet idiot !
Je le regarde de nouveau. Il dort. Mais pourquoi il dort dans ma chambre ?! C'est encore son père qui nous l'a refilé le temps d'une mission... Pff. M'en fou, demain il dormira dans la chambre d'ami à l'étage d'en dessous. Il y a bien assez de place ici pour qu'on ne dorme pas dans la même chambre.
Je me rallonge dos à lui, mais je l'entends se lever. Je fais mine de dormir. Pourquoi il se lève en plein milieu de la nuit ? T'es bête Damian, peut être qu'il va juste pisser... Quand je n'entends plus de bruit je m'assoie en tailleur.
De longues minutes passent.
Quand je regarde de nouveau mon réveil il c'est passé presque vingt minutes.
Bon. J'y vais ou j'y vais pas ?
Je m'en fou un peu de lui mais je suis beaucoup trop curieux pour rester dans mon lit.
C'est comme ça que j'ai appris tôt que le père noël n'existait pas.
Je prend un sweat et sort de ma chambre. Où est ce qu'il a pu aller ? Je vais commencer par les toilettes de l'étage. Personne. Et dans cette chambre ? Non plus. Et là ? Non.
Putain ça vaut vraiment la peine de faire autant de marche juste pour savoir que cet idiot doit être en train de chercher désepéremment les chiottes dans tout le manoir??
Après toutes les chambres privées et d'amis de l'étage, je soupire et descend jusqu'aux cuisines.
Mais la voix lointaine d'Alfred se fait entendre. Je me stop et écoute à travers la porte :
-Allons ne vous inquiétez pas Monsieur Jonathan, votre père pense à vous j'en suis certain.
Son père lui manque ? Mon ami répond en reniflant comme un gosse (qu'il est en fait vu qu'il a à peine 11 ans) :
-Peut être mais c'est pas ça le problème...
-Quel est-il alors ?
-Je...je me sens tellement mal de rester ici, à l'abri, alors que mon père risque sa vie tous les jours pour aider des populations entières.
Ma haine gratuite s'envole et j'écoute en compatissant Jon :
-Moi je suis rien du tout. Je sais même pas me battre! Il me protège tellement que je n'ai pas le droit de sortir après 19h... Alors que Damian ça fait depuis bien longtemps qu'il a le droit de se balader dehors la nuit.
C'est moi le problème maintenant ?! Heureusement, Alfred me défend !
-Mais le jeune maître sait depuis toujours se défendre seul. Sa mère et son père le laissent vagabonder ainsi, car ils savent qu'il pourra se débrouiller seul.
Jon reprend en souriant je crois :
-Oui c'est vrai qu'il est fort... Bruce doit être très fière de l'avoir comme fils. Ce sera son digne successeur.
Je rougis. Hahaa ! Bien sûr que je suis fort ! Même si père ne le dis pas, je sais que je suis son préféré héhé ! Mais mon ami rajoute :
-Un jour j'espère qu'on m'appellera comme mon père, Alfred. On pourra dire que je suis le deuxième homme le plus extraordinaire du monde...
Pourquoi il doute autant de lui ?? Ça me gave ! Je rentre ! Je pousse la porte avant qu'Alfred n'ai le temps de répondre. Je m'avance fièrement dans la pièce en m'adressant à Jon :
-Arrête de dire n'importe quoi toi. T'es déjà extraordinaire non ?
Son visage rougis par les pleurs me regarde bouche bée. ...j'aurais pas dû dire ça comme ça ! Je me rattrape et prend une pomme :
-Enfin je veux dire qu'il te manque plus que la force ! Tu es déjà plutôt intelligent non ? Tu es champion du monde junior des échecs, tu es capable de résoudre quelques uns de MES problèmes maths, et puis tu m'as pas mal aidé quand on cherchait qui avait abîmer ma moto. C'était Jason cet enfoiré... Donc, je pense que le jour où tu sera aussi fort que moi, si tu y arrive, tu sera encore plus extraordinaire que ton père.
Mon ami souris doucement à travers ses larmes.
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