Il essuie son nez rouge et ses yeux clairs avec son petit mouchoir, puis lève la tête de nouveau vers moi :

-Merci Damian ! Je serais le meilleur policier de Métropolis, j'en suis sûr.

Je tique et m'agace :

-Hein ?! Tu veux faire policier ??

-Bah oui.

-Ah nul.

-Hein ?!

-Je pensais que tu voulais être dans l'armée de l'air comme ton père...

-Mais non ! Je veux pas allé au combat moi, je veux aider les gens.

-Tapette ! C'est parce que tu sais pas te battre !

-Viens là, tu vas voir si je sais pas me battre!!

Et nous voilà partit à courir dans toute la maison. J'imagine Alfred soupirer seul dans la cuisine ! Haha !

Je saute partout en riant aux éclats :

-Tu m'attrapera jamais Super-Junior !

Mais je me stop d'un coup. Une énorme masse noire me bloque le passage : mon père.

Jon, qui courrait, s'écrase dans mon dos. Il gémis en me poussant :

-Mais Damian qu'est ce que tu fais ?!

Moi je me tais. Si il y a bien une personne qui arrive (parfois) à me faire taire, c'est bien mon père. Ses yeux de glace sont fixés dans les miens. Il dit d'une voix profonde et calme :

-Les enfants, il est tard. Allez vous coucher.

Jon répond en me prenant la main pour me tirer vers les escaliers qui mènent à ma chambre :

-Oui Bruce, on y va ! Tu viens Damian ?

Je défi mon père du regard. Je hais qu'on me donne des ordres. Et lui qui veut m'envoyer à l'armée... Il hausse un sourcil et demande :

-Un problème, Damian ?

C'est dur de devoir obéir à un homme qui n'a jamais été là pour moi. Je serre les dents et répond :

-Non...

Mais je rajoute tout de même avec arrogance :

-...Bruce.

Mon père ne bronche toujours pas.
Il rajoute calmement :

-Alors va te coucher, tu as entraînement demain.

Je ne répond rien et m'en vais en traînant Jon derrière moi. Je me languis d'être assez grand pour partir...

Une fois dans la chambre, je le lâche et lui lance :

-Si tu veux pas dormir par terre, tu as une chambre de libre en sortant à gauche.

Mais Jon me rattrape et dit joyeusement :

-Non merci ! Quand je viens ici, j'ai envie de passer du temps avec toi.

Je me met silencieusement sous mes couvertures. Il fait ce qu'il veut après tout.

Mais quelques secondes après, sa voix près de moi me fait rouvrir les yeux :

-Je peux dormir avec toi ?

Hein? Il veut dormir avec moi ? Dans mon lit? Je ris, un peu nerveusement je l'avoue :

-Qu'est ce qui a ? C'est mon père qui t'as fais flipper ?

Il répond toujours en parlant d'une petite voix :

-...non... Je peux ?

Tout mon cerveau hurle un magnifique « NON ! ». Mais je répond hautainement :

-Fais ce que tu veux.

Mais quel con.

Et voilà l'attardé qui se glisse sous les couettes.

Mais bizzarment ma colère s'efface lentement.

Cette sensation de sentir le drap être déplacé et le matelas s'affaisser près de sois... C'est vraiment étrange de savoir que quelqu'un entre dans notre lit.

Je rougis en passant à la situation. Je suis censé ne pas le supporter ce gosse!

J'ai jamais dormi avec quelqu'un je crois. Je suis trop fière pour être autant à la merci d'une personne.
Je l'entends soupirer puis un silence s'installe. Merde. C'est hyper gênant... Heureusement que j'ai un grand matelas.

Pourquoi il ne dit rien? J'aurais pensé qu'il m'aurait posé milles questions sur mon père, ou sur ce que je lui ai dit aux cuisines, j'en sais rien. ...il dort ?

Un peu nerveux je demande pour briser un instant ce silence qui me perturbe :

-T'as pas froid ça va ?