Chapitre 17
Deux mois de plus sont passé. Les parents de Jon sont enfin venu le chercher.
Mon ami range en silence ses affaires. Moi je le regarde depuis mon lit. Je suis assis en tailleur sur mon matelas maintenant vide. Je devrais descendre au salon pour rester avec les invités. Mais je n'arrive pas à me lever depuis qu'il a commencé à plier son linge pour le ranger dans sa valise.
Ça va faire un quart d'heure qu'aucun de nous deux n'a prononcé un mot.
J'aimerais parler. Ma gorge brûle d'impatience de sortir ces quelques mots qui feront que mon ami voudra revenir. Mais aucuns ne semblent vouloir sortir. Rien du tout. Et ça me ronge de l'intérieur. Mes mains sont moites. Mon stress est à son maximum...
Soudain Jon se lève, ce qui me fait tout de suite lever la tête. Mais il reste un moment debout devant son bagage sûrement plein. Il attend quelques secondes, il doit se demander si il a rien oublié.
Une fois rassuré, il se tourne vers moi et sourit comme à son habitude. Il dit en me présentant le dessus de sa main :
-T'as vu ? Je l'ai toujours pas perdu !
Je redescend enfin sur Terre et demande :
-Hein ? De quoi ?
-Bah l'anneau.
-Ah oui. L'anneau unique, oui...
-Oui ! La prochaine fois que je viens, on ira t'en acheter un, ok ?
Mon agressivité reprend le dessus sans que je m'y attende, et je balance :
-Bof. C'est juste un bout de plastique.
Mon ami se décompose.
Merde. Je suis vraiment un petit con de première moi.
Sincèrement, j'aurais aimé lui demander pardon. Mais soudain on frappe à la porte. La voix de « l'extraordinaire » M. Kent résonne au dehors :
-Jonathan ? On y va, fiston ?
Mon ami lui répond d'une voix puissante :
-Oui j'arrive !
Il a l'air en colère... Il se tourne de nouveau pour prendre sa valise et marche vers la sortie.
Putain. Je vais vraiment resté sur cette phrase ? Je peux pas le laisser partir en lui disant juste ça ! Surtout que je vais commencer ma formation de l'armée de Terre de quatre ans l'an prochain. Si ça se trouve on se verra plus d'ici là !
Je me lève. Poussé par ma peur de perdre la seule personne qui m'aime un temps soit peu, je cours vers lui. Je lui attrape le poignet. Il me regarde étonné. Mais...encore une fois, aucun mot ne sort. Je reste, comme un débile, debout devant lui, la bouche tordu par son envie de parler, et les mots manquants. Mais mon ami, comprend mon malaise et me fait son plus beau sourire. Il murmure en ouvrant la porte :
-T'inquiètes pas, la semaine prochaine on se fait une virée en moto ok ?
Et il disparaît.
Merci.
J'aurais jamais pu le dire seul.
Je retourne m'asseoir sur mon lit. Je soupire et renverse ma tête en arrière. Une fois mon dos tombé sur le matelas, et mes bras en étoile, je me rend compte de froideur de mon drap.
Et voilà. C'est repartit...
Après une longue semaine, Jon est revenu. On a fait de la moto toute l'aprem. Dick nous a rejoint et nous a emmené au cinéma. On a mangé dans un snack le soir. Jon et moi nous nous étions lancé un sorte de défi : celui qui mangera le plus vite. On a tellement rit maintenant que j'y pense... Dick nous a acheté une glace et on est rentré.
Là je suis dans mon lit, de nouveau seul mais... Je sais pas comment dire... Mon cœur palpite. J'ai un sourire automatique qui tire mes lèvres, et qui refuse de s'en aller.
Dick est passé il y a quelques minutes je crois... Il m'a donné un baiser sur le front, comme le ferait une mère à son enfant. Il a chuchoté en partant : « J'espère que tu as passé une belle journée, Dami... ». Un large sourire de ma part lui a répondu. Je n'ai pas pu m'en empêcher.
C'était vraiment une bonne journée...
Mais voilà, les semaines passent et Jon ne revient plus. Mon père m'a dit que son père l'a inscrit à des cours de course, d'athlétisme et d'escrime. Pfff...de l'escrime...
Mais du coup il n'a plus le temps de venir me voir, parce qu'en plus de toutes ses nouvelles activités, il a ses cours normaux. Et ses weekends il les passe « en famille ». Ca m'énerve...
Mais, Dick a réussi à faire un petit deal avec M.Kent : il a le droit d'empreinter Jon une fois par mois, pour nous organiser une sortie comme la première ! Il est fort ce Dick quand même...
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