Chapitre 9 - Mont-Blanc
Encore sous le choc, je suis assis dans le parc en face de la brasserie. Comme que je ne réagissais pas, Vīian m’a laissé là, le temps de négocier avec le gérant de la brasserie anéantie. Les clients ont fui l’intérieur et déjà une foule s’est formée devant le bâtiment. De temps en temps, la populace me jette des coups d’œil accusateurs que je ne considère même pas.
J’ai blessé des gens. Le petit gamin qui ne pouvait que sauter a manqué de tuer deux personnes. Toujours sidéré, je me rejoue en boucle la scène et des dizaines de scénarios, sur la suite des événements, me viennent en tête. J’aurais pu massacrer tout le monde, moi y compris, dans cette brasserie.
Avant de me laisser ici, Vīian m’a rapidement raconté ce que j’avais fait. Il m’a dit que lorsque ma transe s’est stabilisée, l’air de la pièce a commencé à se concentrer autour de moi. De plus en plus vigoureusement, jusqu’à ce que la dépression soit tellement forte dans le reste de la pièce que deux personnes sont tombées dans les pommes, par manques d’air. Tout à coup, les fenêtres et les portes se sont brisées et l’air extérieur s’est engouffré violemment par les ouvertures en brisant tout ce qu’il trouvait sur son passage. Personne d’autre n’a été blessé, mais la pièce est plus que ravagée.
Vīian, fraîchement sorti de son portail, me tire de mes rêveries. « Oui, tu as fait beaucoup de dégâts, mais soit assuré que je n’aurais laissé personne être blessé. Donc arrête de te morfondre et vois ce test comme une mise en garde. Cependant, tu es bien plus puissant que ce que j’imaginais. Je vais te déposer chez Papi Marcius. Laisse-moi la semaine pour organiser ton entraînement. Je nous trouverais un endroit adapté en plein air, si tu vois ce que je veux dire.»
J’esquisse un sourire. Mon maître est un homme bon et d’une aide précieuse. Je me relève et passe le premier portail de Vīian.
Trente minutes plus tard, je suis assis sûr mon lit, enlaçant ma belle Ooka, ravie de me revoir.
Le maître m’a formellement interdit de m’exercer durant la prochaine semaine. Une semaine, dix jours, c’est très long. Vīian m’a recommandé de me reposer et de profiter de Papi Marcius, car dès la semaine 25, je ne reviendrais pas avant près d’un an.
Ma tâche principale cette semaine est de rassurer Papi, qui est bigrement grognon depuis cette annonce.
Pour ce soir, je me contenterai de mes livres. J’attrape justement le dernier livre que je n‘ai pas lu, de la bibliothèque de Sisthe « Les saisons sur Terre». Un livre passionnant, il raconte comment sur la terre des Anciens, il y avait quelque chose appelé saison. Les saisons se caractérisaient par un changement du temps. Le temps dans ce sens là, est un concept que nous ne connaissons pas sur Pandore. Ici, le ‘temps’ ne change pas, il n’y a pas de cycle. Vivre dans cette prison implique que nous ne tournons autour d’aucun soleil, étant donné que l’Astre unique est le centre de notre monde.
Pandore semble si fade au regard de la planète Terre.
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1, 25, 3290. J’embrasse Papi une dernière fois et attrape mes bagages avant de m’engouffrer dans le portail, Ooka sur l’épaule. J’aurais juré apercevoir une larmichette sur la joue de mon vieux monsieur bourru préféré. C’est un reflet de l’Astre, dirait-il.
Arrivé de l’autre côté, accompagné de ma chipie préférée, qui ne m’a pas laissé dormir de la nuit, craignant que je ne la prenne pas avec moi, et de mon maître, celui-ci m’explique notre itinéraire pour atteindre le Mont-blanc.
Nous avons encore 4 portails à passer, mon estomac en est ravi.
Pendant le trajet, j’en apprends plus sur la montagne. Elle a été surnommée ainsi par les Anciens. Son sommet est recouvert d’une pierre blanche, qu’ils ont confondue avec de la neige. Bien entendu, ils ont vite compris qu’il n'y avait pas de neige en ce monde et que de surcroît, les sommets de montagne sont les lieux les plus chauds de cette planète, la proximité de l’Astre les rendant arides et hostiles.
Vīian m’indique aussi, qu’il a choisi cet endroit pour la qualité des matériaux qui composent son sol. Il semblerait que, bien que le Mont-Blanc ne soit pas le plus haut sommet de Pandore, la quantité d’Onde y soit abondante. Les pierres de quartz parsemées au sol réverbèrent prodigieusement l’Onde produite par l’Astre.
Arrivé d’un portail de ville à Tolfī, petite ville au pied du Mont-Blanc, nous empruntons notre dernier portail, crée par Vīian, pour rejoindre le sommet.
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- La planète s’appelle Pandore, le pays où se passe l’histoire s’appelle Nūna
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