Rassemblement solitaire
Vous êtes-vous déjà arrêté, au milieu d’une rue noire de monde, ou dans un bus étouffant, pour vous demander combien vous êtes seul dans un tel univers ? Codes sociaux ou simplement nature humaine en dérive, les villes sont en réalité de grands havres de solitude. Chacun de nous a déjà pu le ressentir, nous avons érigé d’immenses cités, certaines à la structure complexe par manque de place, pour y vivre… totalement seul.
Avez-vous déjà songé à l’étroitesse de nos codes sociaux ? Au sein de ma résidence, si je dis bonjour, ça passe encore. Dans la rue, si je dis la même chose à n’importe qui, on me regarde bizarrement. Et si je commence à aller plus loin que ce seul mot, par exemple avec un « Puis-je vous aider ? », je ferai carrément peur. On me fuira en affirmant que je suis une personne étrange, peut-être dangereuse ! Je me suis attaqué à la solitude d’un passant, qu’ai-je fait là ? Je suis une bête étrange qui se doit de retourner dans son mutisme le plus total, et rapidement.
Avez-vous déjà observé la froideur des villes ? Ces murs noircis de pollution, son sol gris et triste, son appel au chagrin continuel. Non content de vous laisser seul, les images qu’elle vous renvoie ne sont que « océan d’asphalte », « prison de béton », « délabrement humain »… Je pense que vous n’avez jamais manqué de jeter un regard, mais pas une pièce, au pauvre immigré maltraité par les codes sociaux de nos villes, seul et sans échappatoire.
Vous êtes-vous déjà arrêté, la nuit sous la froideur des réverbères à la lumière si pâle et triste, pour ressentir la mélancolie des villes ?
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