S2 - Le chef d’œuvre inconnu
Ça y est ! Cette année, Ducky est prêt à reprendre l'écriture ! Après de longs mois de réflexion, il a enfin trouvé une idée de génie pour son nouvel opus : c'est l'histoire d'un vibraphoniste (ne vous imaginez pas des choses, chers lecteurs, c'est un instrument de musique !) qui part à la recherche d'un fascinant glockenspiel afin de mettre en valeur ces artéfacts fascinants que les mortels confondent avec de simples xylophones. Le tout dans une ambiance philosophico-thrilleresque avec une intrigue à couper le souffle, du sang et une romance digne de Roméo et Juliette !
Or, la reprise de l'écriture semble extrêmement difficile pour notre cher canard facétieux. Alors, pour se mettre dans le bain et trouver de l'inspiration, il cherche à s'inscrire à une formation en accéléré aux percussions. Inexistante, il ne peut que demander à son cousin Pancho de lui donner quelques leçons de marimba.
Trois leçons plus tard et zéro pages écrites, Ducky finit par s'inscrire aux ateliers d'écriture de Nox, la Chouette. On y parle d'un "Bradbury Challenge" pour acquérir un rythme d'écriture. Le défi : écrire un petit texte par semaine. Pour sa première semaine, Ducky s'est dit qu'il puiserait des idées dans sa fascinante histoire de vibraphone.
Lundi matin, il note sur son agenda la tâche suivante "écrire 15 minutes par jour". Mais comme Ducky oublie toujours de consulter son agenda, il finit par se coucher le soir sans avoir rien fichu. Il n'écrit que dans sa tête, où son imagination fertile lui souffle des histoires qu'il se promet de noter le lendemain.
Mardi matin, Ducky a tout oublié. Alors, il décide de consacrer le reste de la journée à l'écriture. Mais avant cela, il jette un petit coup d’œil aux vidéos des chats et des canards sur Ducktok et... sans voir le temps passer, c'est déjà le soir !
Mercredi matin, Ducky décide de ne pas toucher à son portable et, pour une fois, vérifie son agenda. Oh zut ! C'est la première de la saison 4 de sa série préféré "Les palmes du pouvoir". Tant pis. Il sacrifie sa journée d'écriture pour regarder les 24 épisodes d'une traite. Le soir (enfin, jeudi vers 3 heures du matin), il a les yeux en compote et va se recoucher.
Vendredi matin, Ducky a enfin repris des forces et dit stop aux écrans ! Ni télé, ni smartphone, ni ordinateur ! Comme un bon petit écolier, il prend un stylo, un carnet et hop ! Il se met à écrire. Façon de parler. Il se met plutôt à son bureau en quête d'inspiration.
Quelques heures plus tard, après avoir griffonné plusieurs pages avec des ronds et des traits obliques tout en regardant le mur, Ducky décide de se lever et d'aller faire un tour au parc, confiant qu'il retrouvera l'envie d'écrire.
Ainsi, à l'ombre des tilleuls et des marronniers d'un jardin public, il est enfin touché par la fée inspiration. Ducky s’assoit sur un banc, sort carnet et stylo et se met à écrire toutes ces idées merveilleuses qui lui viennent à l'esprit. Oh mon Dieu ! Quelle histoire ! Quelle plume ! Quelle poésie ! Quelle profondeur des situations et des personnages ! Sans aucun doute, c'est là son plus grand chef d’œuvre ! Il en est fier ! Il y reste jusqu'à la fin de la journée.
Satisfait du résultat, Ducky se dit qu'il retapera tout à l'ordinateur plus tard dans le week-end. Il a tout son temps puisque le défi s'achève dimanche.
Samedi, Ducky profite de sa journée de repos bien mérité.
Dimanche, après une grasse matinée suivie d'un bon petit déjeuner préparé par sa maman chérie, Ducky enchaîne avec le copieux repas familial. Relax. Il prend son temps, pas de précipitation ! Le soir, il se met enfin devant son ordinateur pour retaper son chef d’œuvre.
Ducky ouvre son cahier et passe une demi heure à essayer de déchiffrer les pattes d'araignée qu'il a écrites. Au bout d'une heure, il parvient à taper sa première phrase (qu'il ne trouve pas terrible finalement). Dépité, il feuillette la trentaine de pages noircies de son carnet dans lesquelles s'enchaînent des gribouillis illisibles qui ne cessent de le déprimer.
Découragé, Ducky déclare forfait pour le défi de cette semaine ! Tant pis pour son chef d’œuvre !
*Toute ressemblance avec une certaine scribouillarde est purement fortuite
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