Prologue (Jason) suite
Je comprenais sa détresse, pareil à si nos corps étaient liés et que je ressentais tout avec elle. Plus jamais nous ne serions les même après ce que nous avions vécu. C’était de ma faute, tous ces dégâts, j’étais responsable. Si Taylor ne m’avait jamais rencontré, elle ne serait pas en train de fuir en ce moment pour échapper à une vie dont elle ne voulait pas. Elle m’a laissé et ça m’a tourmenté plus que jamais. Le destin voulait qu’elle et moi en soyons à ce point? La seule et unique femme que j’avais véritablement aimé de tout mon cœur venait de disparaître, et elle avait eu toutes les bonnes raisons de partir sans moi. J’étais un véritable monstre.
Ce jour où elle est partie sans laisser de trace, je suis revenu sur un lieu qui avait de l’importance pour elle et moi, espérant peut-être la trouver là-bas. En revenant sur ces lieux, une petite habitation abandonnée, un coup de couteau m’a transpercé le cœur. J’ai revu notre souvenir défiler dans ma tête comme sur une cassette vidéo. Il était très tôt le matin et le soleil commençait à se montrer à l’horizon, formant un splendide dégradé dans le ciel d’un bleu clair jusqu’au bleu foncé. C’était pareil comme cette journée où j’y suis allé avec elle. J’étais la seule chose en mouvement dans cette rue, figé devant l’habitation qui refoulait un souvenir intense. Je me laissai alors tombé à genoux et pris mon visage entre mes mains, abattu. Ce que je ressentais n’était pas habituel. Aucun autre départ d’une personne dans ma vie ne m’avait fait autant souffrir que celui-là. Taylor est et sera la femme que j’aimerai jusqu’à la fin de ma vie. Je savais qu’un jour j’allais probablement devoir apprendre à refaire ma vie avec quelqu’un d’autre et l’oublier. Sois je faisais mon deuil et continuait ma vie, soit je reprenais la route sans tarder pour aller la retrouver et lui supplier de rentrer. Deux choix s’imposaient à moi. Ce que j’étais convaincu malgré toutes les questions que je me posais, c’était que je ne l’oublierai pas. Une personne qu’on a aimée aussi intensément ne s’efface jamais de notre mémoire. Elle laisse une marque indélébile gravée sur notre cœur.
Les yeux brûlants de larmes, je relevai la tête en direction de la petite maison. Je me levai tranquillement puis m’avança sur le terrain. J’emprunta la petite allée poussiéreuse qui menait à la porte de la maison. J’étais désormais sur le seuil et je tendis le bras pour toucher la porte d’une main. Je penchai la tête quand je remarquai quelque chose qui dépassait de sous le paillasson. Je me penchai et en ramassa une enveloppe. Il n’y avait aucun nom inscrit dessus. J’étais loin de me douter que cette lettre à l’intérieur était en fait adressée à moi. Comment une enveloppe avait pu atterrir ici si cet endroit n’était plus habité? Elle n’était pas apparue sur ce porche par hasard. J’ai donc pris une chance. Je me suis assis sur la marche devant la maison et j’ai déchiré l’enveloppe. J’en sortis une lettre qui était plié en trois sur le sens de la longueur. Non, ce n’était pas une lettre dont il s’agissait…
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