Chapitre 1 (Notre histoire) 2er Partie

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Il se leva d’un bond de sa chaise. J’observa mon espace de travail et je constatai que du liquide rose fluo débordait du cylindre gradué et coulait sur mes mains. Rapidement, le liquide avait envahi notre table.

- Oh mon dieu! finis-je par m’exclamer.

Ryan courut jusqu’à l’évier au fond de la classe pour aller chercher le nécessaire pour nettoyer ce gâchis. Tous les élèves nous regardaient à présent. Je ne me préoccupais pas de leur regard. J’étais plutôt en train de penser à nettoyer ce que j’avais causé comme dégât. Il était trop tard, regrettablement, notre document était fichu. Ryan revenu avec un tas de papier brun et il s’empressa de tout nettoyer sur la table. J’alla à mon tour à l’évier et retira mes gants pour les nettoyer. Notre enseignant observait ce spectacle malaisant de l’avant de la classe sans réagir. Il était découragé. Après avoir lavé mes gants, je retournai aider mon copain à ramasser le reste du ravage dont j’étais responsable. Après tout, ce n’était qu’un simple accident. Pendant que nous ramassions le carnage, le professeur se leva de sa chaise et il venu nous retrouver dans le fond de la classe. Je faisais comme si je n’avais pas conscience qu’il venait vers nous. À notre table, il observa le dégât sans dire un mot, et il retourna à l’avant à son bureau pour prendre un document vierge. Il nous l’apporta ensuite.

- Essayez de faire attention la prochaine fois, nous dit-il.

Je pris le document, hocha la tête timidement puis le groupe se remit au travail comme si rien ne s’était passé. Au moins personne n’avait été blessé.

- Génial, on va devoir tout recommencer, dit-il en regardant le nouveau document.

La cloche sonna pour annoncer la fin des cours. Ryan et moi furent les derniers à sortir de la classe quand notre enseignant nous arrêta.

- Ryan, tu peux venir ici une minute, lui demanda-t-il.

Ryan me jeta un regard inquiet, ayant un mauvais pressentiment. J’hocha les épaules et lui fit signe d’y aller. Il traversa entre les tables pour rejoindre le bureau du professeur. L’expression dans le visage de notre enseignant ne disait rien qui vaille.

- Que s’est-il passé lors du dernier examen? Es-tu certain au moins d’avoir bien compris de ce dont il s’agissait?

- Enfin… oui, je… je pense avoir bien compris, bégaya-t-il. Vous savez j’ai étudié très fort pour cet examen.

- Et si nous parlions de votre laboratoire aujourd’hui? Ce qui est arrivée est un accident, oui, mais ça aura des conséquences sur votre note puisque vous n’avez sans doute pas terminé de remplir le nouveau document.

J’avais l’impression que notre enseignant voulait faire porter le blâme à Ryan sur le petit incident de laboratoire. Et d’abord, qu’elle était le rapport avec le dernier examen et ce qui s’était passé aujourd’hui? Je lui coupai la parole pour m’exprimer sur cette affaire dont il rendait Ryan responsable.

- C’est de ma faute monsieur, ne le blâmer pas.

Ryan détourna la tête dans ma direction et l’enseignant resta presque surpris de me voir encore dans l’entrebâillement de la porte de classe. Il avait dû croire que j’étais partit. Je m’avançai à mon tour à son bureau.

- J’ai simplement été déconcentré un peu. Je me demandais d’ailleurs si nous ne pouvions pas reprendre cette…

- En ce moment je m’adresse à Ryan, m’arrêta-t-il brusquement. Ses résultats scolaires ne vous regardent pas.

Je fus offusqué par sa réponse. Ryan était mon petit ami et je l’avais énormément aidé pour qu’il reprenne ses études en main, donc oui, ses résultats me concernaient un peu. Je m’étais pourtant abstenu de répliquer à mon enseignant par politesse. Effectivement, je n’avais pas mon mot à dire là-dedans.

- Je suis désolé monsieur, mais c’est notre pause, dis-je poliment.

Je demandai à Ryan de me suivre et nous avons quitté la classe.

- Pourquoi est-ce qu’il m’a parlé du dernier examen? C’est évident que mon résultat sera une catastrophe.

- Ce n’est pas grave, ça peut arriver parfois, m’empressais-je de le rassurer.

- Mais j’ai étudié comme un fou, jour et nuit, pour me préparer à ce test! Je ne suis qu’un pauvre raté!

- Non, tu n’es pas un raté, Ryan. Arrête de dire ça.

- Oui, merci de me rappeler.

- Parce que je tiens à ce que ce soit gravé dans ton crâne.

Ça me brisait le cœur parce que je savais qu’il se voyait parfois comme son père, mais ce n’était pas ce qu’il était. Il avait de la chance que je le conseil plutôt que de le traiter comme un moins qu’un rien. Tout compte fait, j’étais heureuse avec ce garçon. En fait, à cette époque-là de ma vie je me croyais épanouis avec lui.

Arrivée à mon casier, Ryan s’appuya contre celui de mon voisin gauche. Je fis le code de mon cadenas puis ouvris la porte.

- Alors, commença-t-il, tu as réfléchi pour le match de football?

- Le match? répétais-je, quittant mon casier des yeux pour regarder mon copain.

- Le match de football ce weekend?

- Ah oui… le match, dis-je sans trop d’enthousiasme.

Je me trouvais si bête que ce match, qui aurait lieu au collège, me soit complètement sortit de l’esprit. Ryan voulait absolument y assister parce qu’il adorait le sport, et il m’en parlait souvent et voilà que je l’avais encore oublié. Le fait était que je n’avais pas vraiment envie de décevoir mon petit ami, sauf que je n’avais pas envie d’aller assister à ce match de football. Le sport, ça n’a jamais été mon truc. Je devais pourtant lui dire la vérité. Je ne voulais pas me rendre là-bas et paraître ennuyer alors que je lui aurais répondu oui.

Tandis que je réfléchissais à comment lui dire que je ne voulais pas y aller, Ryan attendait en silence ma réponse.

- Taylor?

- Quoi? dis-je en sortant de mes pensées.

- Alors, c’est oui?

C’était la première fois depuis que nous sommes ensemble que j’allais lui refuser une sortie.

- Enfin Ryan tu me connais, tu sais que je n’aime pas tellement le sport. Ce n’est pas du tout que je ne veux pas faire des sorties avec toi, c’est juste que…

Son visage changea avant même que j’aie finis de m’expliquer. Il baissa les yeux au sol et regarda ses souliers. Cette décision ne lui plaisait pas. J’avais bien ce droit de refusé quand même?

- Je suis désolé, dis-je.

Il releva la tête vers moi et poussa un petit rire sarcastique. Ça m’insulta.

- Qu’est-ce qu’il y a? demandais-je d’un ton sec.

- Oh rien, je t’assure, mis à part que j’ai l’impression qu’on ne passe jamais assez de temps ensemble.

- Ryan, je passe pratiquement toutes les fins de semaines chez toi, et en plus nous passons nos journées ensemble au collège. Je ne vois pas en quoi tu peux te plaindre.

- Ce n’est que ça qui me dérange, en fait. C’est plutôt… oh… ça va, laisse tomber.

- Non, continue. Je veux t’entendre me dire ce qui te dérange.

- D’accord. Tu sais à quel point c’est difficile pour moi d’attendre? Tu vois, c’est à peine si tu acceptes que je te touche lorsque nous sommes seul ensemble, comme si j’allais te faire du mal. Tu me connais bon sang!

Ce que Ryan venait de me dévoiler me déchira le cœur. Ça m’avait surtout contrarié. J’ignorais ce qu’il lui prenait aujourd’hui d’agir de la sorte envers moi. Chose sûr, je n’allais pas le laisser me traiter ainsi.

- Je rêve ou quoi ?! Qu’est-ce qui te prend d’agir comme ça tout à coup!?

- Il fallait bien que je t’en parle un jour ou l’autre!

- Dois-je te rappeler que ça fait seulement 4 mois que nous sommes ensemble? Quoi, il a une date limite pour ce genre de chose?! Comment peux-tu oser me dire ça!

- J’en ait simplement assez d’attendre. Si on veut former un couple, il faut que la décision vienne des deux et pas seulement de toi. Il ne s’agit pas que de toi là-dedans!

Tout le monde dans le corridor nous écoutait à présent. C’était la situation la plus gênante que j’avais dû vivre en public. J’aurais voulu partir chez moi en courant et oublier les choses blessantes que mon copain me lançait gratuitement au visage. Il m’avait vraiment fait mal.

- Et le respect dans tout ça !? Tout ce que tu veux c’est de coucher avec moi et ensuite le crier à tes copains ?! Qu’est-ce que tu cherches à la fin, à me détruire ?!

- Arrête de tout mélanger! Tu ne comprends pas ce que je t’explique. Le problème dans tout ça ce n’est pas moi, c’est toi!

Était-ce de cette façon que ça fonctionnait dans tous les couples? Un jour, notre copain peut se met à nous crier des sottises aussi affreuses parce qu’il a perdu patience au sujet des relations intimes? C’était n’importe quoi. C’est là où j’ai découvert pour la première fois le vrai visage de Ryan Nelson.

Je me sentais sur le point d’exploser, toutefois, il n’était pas question de faire une scène devant tous ces gens.

- Tu sais quoi, on arrête cette discussion-là, dis-je en retenant mes larmes.

- On n’a pas terminé.

- Alors allons dehors dans ce cas pour en parler!

- Ça va, laisse tomber! Je pense qu’il n’y a plus rien à dire.

Ce fût la dernière phrase qu’il m’eut prononcé avant de quitter mon casier pour disparaître dans la foule d’élèves qui se déplaçaient dans le corridor. Plusieurs étudiants autour continuait de m’observer. Je me tournai vers mon casier ouvert et j’essayais de contenir une folle rage qui montait en moi. D’où Ryan avait-il perdu les pédales ce jour-là? Jamais une seule fois il n’avait été méchant envers moi. Je commençais du moins à me demander s’il n’avait pas tort? Était-ce moi le problème dans notre couple? Il avait peut-être raison, je n’aurais pas dû le faire attendre aussi longtemps. Je ne savais plus quoi en penser. S’il voulait me parler de cette situation, il aurait quand même pu le faire plus délicatement. Ça n’avait servi à rien de se crier dessus. Me faire traiter comme une idiote devant une foule de personnes ça avait été la chose la plus humiliante de toute ma vie. J’observa la photographie de Ryan et moi que j’avais accroché dans l’intérieur de la porte de mon casier. C’était notre première sortie au cinéma. Non, je n’avais aucune envie que tout se gâche aujourd’hui. Nous devions nous expliquer de manière mature et ne pas commettre cette erreur de se disputer en public en se reprochant des choses qui n’avaient pas de sens. Je fermai la porte de mon casier, prête à le rattraper pour qu’on s’explique. Je fis à peine deux pas que je restai cloué au sol en constatant ce qui se passait à quelques mètres de moi, une image ignoble qui restera gravée dans ma tête jusqu’à la fin de mes jours. La pire chose qu’une fille pouvait prendre par surprise. Ryan était appuyé d’une main contre un casier et il discutait avec une jolie fille à la peau pâle et aux cheveux foncé, légèrement vagué. Il y avait à peine une minute on se querellait devant tout le monde et l’instant suivant, il était appuyé à un casier et causait normalement avec une autre étudiante. Le pire, ce n’était pas ça. C’était lorsqu’il échangea un baiser avec cette fille sur la joue. Mon cœur se fendit. Il s’effritait dans ma poitrine. Ryan a levé la tête dans ma direction tandis que je le regardais, anéantit. Je n’ai pu croiser son regard, alors je me suis retourné, j’ai fermé mon casier et je suis partit dans l’autre sens en courant. Je bousculai un garçon en chemin et ne m’excusa pas, trop ébranlé par cette scène auquel je venais d’assister. Je suis sortie du collège en poussant violemment les portes et dévala l’escalier. Tous les regards étaient rivés sur moi, et personne n’est venu m’arrêter pour me demander si j’avais besoin d’aide. J’ai traversé le terrain de l’école pour aller emprunter la rue pour me rendre chez moi. J’avais conscience que les cours n’étaient pas terminés, mais je n’avais pensé qu’à fuir le plus loin possible. Cette réaction fût si inattendue de ma part que j’ai ralentit le pas une fois sur le trottoir devant l’école.

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