Chapitre 1 (Notre histoire) 3er Partie

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Quand j’y repense, à bord de ma voiture, à cette fois où Ryan m’avait brisé le cœur à cause d’une autre fille, ce n’était rien à comparer de ce que j’allais vivre avec un autre homme dont j’allais tomber follement amoureuse. Ça, ça n’avait été qu’une querelle ordinaire.

Je tenais mes livres d’école contre ma poitrine et je sanglotais. C’était une telle souffrance que mes yeux brûlaient de rage et de peine. En partant aussi rapidement du collège et sans réfléchir à mon geste, je réfléchissais maintenant à ce que j’allais raconter à mes parents lorsqu’ils allaient rentrer ce soir. Comment pourrais-je dissimuler ce qui m’arrivait en ce moment? Je n’étais pas une bonne menteuse.

Arrivée près de la maison, je sursautai quand j’entendis un bruit provenant de ma droite. C’était mon voisin qui sortait de chez lui. Je remarquai qu’il portait des vêtements foncés qui étaient tâchés de peintures blanches, et il portait une casquette bleu marine elle aussi couverte de peinture. J’essuyai mes yeux du revers de ma main et essaya de me faire discrète pour éviter qu’il me voie et se mette à me poser des questions.

- Salut! me dit-t-il chaleureusement tout en se dirigeant vers sa voiture.

Je poussai un soupir et me tourna dans sa direction.

- Euh… bonjour, répondis-je, sans trop d’enthousiasme.

Je lui fis un petit sourire forcé et continua mon chemin vers la maison. Il était un très bon voisin, toujours sympathique et je n’avais que du respect pour lui, mais disons que je n’avais pas envie de discuter avec qui que ce soit. Heureusement, il ne fit pas la conversation. Il se contenta plutôt d’entrer dans sa voiture et de mon côté, je rentrai chez moi. Dès que je suis entré dans la maison, j’ai jeté mes cahiers d’école par terre, que j’avais trainé avec moi durant tout le chemin jusqu’à la maison, et je retirai mes chaussures. C’était une chance qu’il n’y ait personne à la maison, parce que n’avais pas envie qu’on me voie dans cet état misérable, et je pense que j’avais besoin d’être seule avec moi-même, dans le calme. Je ne voulais pas discuter. Je ne désirais qu’aller m’allonger dans mon lit au sous-sol et oublier ma douleur.

Je descendis au sous-sol où ma chambre se trouvait, et au passage j’ai nourri mon chat. Je lui aie caressé un peu la tête alors qu’il s’était jeté dans sa nourriture, mourant de faim, puis j’alla dans ma chambre en fermant la porte derrière moi. Je me laissai tomber dans mon lit et fixa le plafond. J’ai sorti mon portable de ma poche de jean puis alla dans ma galerie de photos. Il y avait de nombreuses photos avec Ryan et moi. Je les aie attentivement regardés, une par une. Voilà que tous ces beaux moments venaient de s’envoler. Tout s’était effondré en une fraction de secondes. Observer ces photos ne fit qu’amplifier ma haine et mon chagrin. Je me suis redressé dans mon lit et j’ai violement jeté mon téléphone sur le plancher de ma chambre. J’ignorais si je l’avais brisées, mais ça m’était égal. Des larmes se sont mises à couler sur mes joues et je pris mon visage entre mes mains. Je m’allongeai à nouveau sur le lit et sanglota.

J’avais pleuré pendant au moins une heure alors que Ryan lui, était peut-être encore avec cette fille dans un cours au collège. Il devait avoir drôlement de plaisir avec elle en ce moment, me dis-je dans ma tête. J’essayais de comprendre pourquoi il avait agi de la sorte avec moi aujourd’hui, parce qu’il avait été bienveillant envers moi depuis le début de notre relation. J’avais l’impression qu’il avait gardé en lui toute son agressivité et que mon refus de l’accompagner à ce match de football avec lui avait été l’élément déclencheur. Et cette fille qu’il avait embrassé sur la joue tout à l’heure, qui était-t-elle? Est-ce qu’elle était au courant pour Ryan et moi, que nous étions un couple? Tranquillement, j’ai arrêté de pleurer, et toute ces questions tourbillonnaient dans mon esprit. Mon copain avait-il planifier son coup d’avance et qu’il était de mèche avec cette étudiante? Il s’était sentit prisonnier dans notre couple alors il avait décidé de me larguer et de partir avec une autre qui satisferai mieux ses besoins? Je me suis assise dans mon lit et ne pensa qu’à une seule chose, oublier. Je voulais que ce garçon, qui venait de chambouler fortement mon cœur pour la première fois de ma vie, disparaisse de ma tête. Je savais que ce que je vivais étaient des émotions fortes et que j’allais devoir apprendre à vivre ma peine, sauf que ce jour-là, ce n’était pas ce que j’avais comme option. Je n’avais pas envie de déprimer seule dans mon lit, et je refusais encore moins d’être détruite à cause d’un garçon idiot pour qui je n’avais pas d’importance. Je ne voulais pas faire de lui le centre de ma vie. Je devais trouver un moyen de changer le mal de place, de laisser de côté ce chagrin, ce qui ne serait pas chose facile. Ça ne règlerait pas le problème, pourtant, je pensais que ça m’aiderait à penser à autre chose que lui durant un petit moment. J’essuya mes larmes et me leva du lit et je fus prise d’un petit étourdissement. Heureusement, ça passa après quelques secondes. Je me dirigeai vers ma table de maquillage et je me suis assise pour observer mon visage dans le miroir. Mes yeux étaient rouges à force d’avoir pleuré et du mascara avait coulé sous mes yeux. La première idée qui m’était venu en tête c’était de me vernir les ongles. Avant, je me démaquillai un peu. Pourquoi me vernir les ongles, c’était absurde? Je n’en avais aucune idée. C’était assez bête comme idée en y pensant. Je venais de me disputer avec mon copain au collège, je rentrais de l’école en sanglotant et la première chose que je voulais faire pour laisser le mal de côté, c’était de me vernir les ongles. Au moins, je m’étais trouvé un passe-temps pour me réconforter. Je gardais quelques bouteilles de vernis à ongles sur ma table de maquillage. C’était un truc à savoir sur moi, que j’étais maniaque du vernis à ongles. J’opta pour le rose, l’une de mes couleurs préférées dans le vernis.

Ce fût un moment de tranquillité où je ne pensais à rien d’autre qu’à me concentrer sur cette petite distraction. Ne plus avoir l’esprit encombrer par mon ex petit ami, à celui qui était responsable de ma peine.

Après avoir appliqué le vernis à ongles pour mes mains, je passai à mes pieds. Je me suis soudainement mise à penser à un souvenir d’enfance… Lindsey, bien sûr! me dis-je subitement dans ma tête. C’était ma meilleure amie d’enfance, l’une des seules personnes avec qui j’avais gardé un lieu aussi puissant qu’au début de cette relation d’amitié. La vie avait voulu que je croise son chemin lors de cette fête d’anniversaire en 3er année où elle était venue me voir dans un coin où je m’étais réfugié seul. C’était une fille populaire de l’école qui avait organisé cette fête pour son anniversaire, et j’avais été grandement surprise qu’elle m’ait invité, parce que je n’étais jamais celle qu’on voulait dans ces fêtes, alors j’avais accepté avec plaisir son invitation. Malheureusement, ce fût un véritable cauchemar. Personne ne m’avait adressé la parole lorsque je suis entré et j’étais considéré par les autres comme la non-bienvenu à cette fête, et d’autres personnes que je considérais comme mes amis m’avaient ignoré toute la soirée. C’est ce jour-là où j’ai rencontré Lindsey. C’est en me retirant dans un coin de la pièce qu’elle a remarqué ma présence. Elle m’avait invité à passer le reste de la soirée avec elle et depuis ce jour, nous sommes devenus inséparable. Je pouvais compter sur elle dans n’importe quelle situation, et je pouvais l’appeler tard la nuit et elle serait toujours là pour me répondre. C’était ça une véritable amie. Justement, je trouvais que c’était une excellente idée de passer un coup de fil à Lindsey. Entendre sa voix allait me redonner un peu le moral.

À l’instant où j’ai songé à l’appeler, mon téléphone portable sonna sur le plancher de ma chambre. Je laissai de côté mon vernis à ongles puis récupéra mon téléphone que j’avais jeté par terre plus tôt. C’était ma mère.

Je décrochai :

- Maman?

- Salut ma puce, tu vas bien? Je ne te dérangeais pas dans un cours j’espère?

- Oh, euh… non, c’est que… en fait, je suis rentré plus tôt de l’école aujourd’hui. Je ne me sentais pas… très bien, bégayais-je.

- Ah oui? Qu’est-ce que tu as ? s’inquiéta-t-elle.

- Rien de grave, juste des nausées et j’ai mal à la tête, mais ça commence à passer.

- Ton père sait au moins que tu es à la maison? Vous étiez censé revenir ensemble ce soir. Il va être inquiet.

- Je vais l’appeler pour lui dire de ne pas m’attendre.

- D’accord. Je t’appelais pour te rappeler qu’il y a une rencontre de parents ce soir à l’école de ta sœur, alors si tu as faim, prend ce que tu veux dans le réfrigérateur. Je ne sais pas vers quelle heure nous serons de retour.

- D’accord.

- Mais en attendant, repose-toi bien.

- Oui, je ferai attention.

J’avais l’impression que ma mère se doutait qu’il y avait autre chose, que je lui mentais. Je n’avais pas envie de discuter de ça, pas au téléphone. Je savais que c’était important d’en faire part à quelqu’un et que je pouvais avoir une entière confiance en ma mère. C’était ma première rupture amoureuse, je n’allais pas pouvoir garder ça une éternité pour moi. Je préférais avant tout qu’elle soit revenue du travail. Je détestais mentir, sauf que c’était vraiment parce que je ne me sentais pas prête encore de lui dire.

- Taylor, si quelque chose s’était passé, tu me le dirais, n’est-ce pas?

- Oui maman, je sais. Pourquoi tu me demandes ça?

- Parce que je devine juste dans ta voix que tu me cache quelque chose. Est-ce que j’ai tort?

- Tout va bien, je te l’assure. C’était juste un malaise, rien de grave.

- D’accord, si tu le dis. Je vais dans ce cas me charger d’avertir ton père que tu es déjà à la maison. Il ira directement me rejoindre à l’école d’Emily en finissant de travailler.

Il y eu un petit instant de silence, comme si ma mère avait quitté la ligne. Elle s’inquiétait trop pour moi, et j’étais, dans un sens, ravie d’avoir une mère aussi préoccupée envers moi, pourtant, je ne voulais tout simplement pas l’angoisser. Ça avait été un choc pour moi de perdre mon copain aujourd’hui, alors pour une mère, c’était tout aussi chamboulant de voir sa fille en peine d’amour. Ce n’était pas aussi catastrophique que ça en avait l’air, cette situation. Ça allait rapidement passer. Encore là, je devais me donner le plus de temps possible pour traverser cette épreuve difficile. C’était tout à fait normal de se sentir désespéré à la suite d’une rupture amoureuse.

- Alors à ce soir, dis-je à ma mère.

- Oui, à ce soir. Je t’embrasse.

Je raccrochai et retourna m’assoir devant ma table de maquillage pour terminer d’appliquer le vernis à ongles. En le faisant sécher, une seconde idée me traversa l’esprit. Je ne savais pas du tout ce qui m’avait donné ce genre de pensée, toutefois, ce fût le début de quelque chose d’important dans ma vie. Je me suis relevé de ma chaise, j’ouvris la porte de ma chambre puis je suis monté à l’étage, là où il y avait la chambre de mes parents et de ma sœur. Le bureau de mon père se trouvait juste en-face de la salle de bain. C’est dans le bureau que je me rendis et je récupérai quelques feuilles blanches dans le bac de l’imprimante. Je retournai ensuite en bas dans ma chambre, ayant pris au passage mon étui à crayon dans mon sac à dos dans le hall d’entrée. Je fermai la porte derrière moi et je me suis installé assise en indien dans mon lit. J’ouvris le tiroir de ma table de nuit et pris un livre rigide pour que je puisse écrire. Je l’installai sur mes cuisses et fouilla dans mon coffre pour prendre un crayon à l’encre bleu. J’étais désormais prête à faire aller ma créativité grâce aux émotions et aux mots pour les décrire qui me passait par la tête. Ce fût ce jour-là exactement où j’ai composé ma toute première chanson.

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