Les nouveaux réseaux neuronaux
De nos jours, il me paraît plus rare de voir des bouts de papier annotés que des selfies postés. A quel moment vivons-nous l'instant s'il n'est perçu qu'à travers le filtre de la virtualité. Ne vous méprenez pas, j'adore les photos.
Les photos, c'est ce qui restera lorsque démentiel nous aurons des difficultés à nous remémorer clairement ces moments là. Bon, à condition que ces photos ne se perdent pas entre deux données effacées.
Je crois que c'est rassurant d'avoir ces souvenirs toujours près de soi. Ces souvenirs consignés ont une telle importance surtout quand on sait que l'éternité n'est pas faite pour l'humanité.
Mais ces selfies postés sont-ils voués à consigner ou à se dire "j'ai existé" ?
Ce qui est sûr, c'est qu'importe la raison, la prospérité des réseaux sociaux est assurée. N'allez pas croire que je suis contre tout cela car soyons honnêtes, il y a des avantages dont moi-même je bénéficie et y compris en m'exprimant ici. Ces réseaux sociaux ou plus largement technologie des circuits, nous permettent de rester en lien avec des personnes qui vivent loin ou d'en rencontrer de nouvelles, en un fragment de seconde votre circuit est connecté aux leurs. En un fragment de seconde, vous n'êtes plus seul.e.s.
Mais parfois, on oublie qu'il est bon d'être seul.e parce qu'aujourd'hui même sur le trône nous sommes connectés. Ca vous fait peut-être rire mais c'est pourtant bien vrai.
Avoir le sentiment d'être toujours accompagné.e semble apaiser nos maux au travers de certains mots, d'émojis habilement choisis.
Mais finalement, s'agit-il vraiment d'un apaisement ? Ou peut-être d'une fuite de nous-même, d'une fuite de notre solitude ?
Car oui, la solitude peut être effrayante mais je me demande si elle ne l'est pas d'autant plus depuis l'essor de cette technologie des circuits.
Le serpent se mordrait-il la queue ?
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