AU COMMENCEMENT
Au Commencement, un cri. Un très long cri.
J'ARRIVE
Frans m'apparaît pour la toute première fois, prostré devant la glace. Il y pose une main et la laisse s'engloutir. Puis le bras, l'épaule, le buste. Il est avalé tout entier.
Après lui, plus rien.
Plus personne dans la salle de bain.
Voilà ce qui arrive, au Commencement. Frans me déserte.
Et moi, debout, sans reflet dans le miroir, je crie. Longuement. Des mots que je ne forme pas moi-même, des mots qui me passent au travers, qui viennent d'ailleurs, de très loin, d'il y a très longtemps.
J'ARRIVE
J'APPROCHE À PAS DE GÉANT
À PAS DE BARBARE ASSOIFFÉ DE TON SANG
JE T'OUVRIRAI EN GRAND POUR LIRE EN TOI
J'ÉRIGERAI DES PONTS, LANCERAI DES
REGARDS, DES COUPS ET DES ÉCLATS DE VOIX
PRENDS GARDE, JE T'INONDERAI
DE MON OMBRE DIFFORME
TOUJOURS DRESSÉE DERRIÈRE TOI
FRANS, JE T'ATTRAPERAI
PARÉ D'AILES ÉNORMES
CRÈVERAI LA CLARTÉ
DU CIEL, JUSQU'À TES BRAS
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