Chapitre 3

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Oriel avait fini par se rendre à l’orphelinat, pour leur apporter son aide. On lui avait confié une tâche nécessitant peu de force physique. Il devait trier les vêtements de la buanderie. Le jeune homme savait qu’il n’était pas aussi musclé que Gasran ou certains autres hommes du village, mais tout de même, il pensait être capable de porter des cartons ou des sacs sans problème.

Il n’avait pourtant pas rétorqué et avait accepté, sans rien dire. Il ne se voyait pas vraiment faire un caprice. À la place, il s’était convaincu qu’il se rendrait quand même utile de cette manière, après tout, il s’agissait là d’une tâche qui avait besoin d’être terminée comme les autres.

C’est donc assit au centre de la pièce, qu’il vérifiait chaque vêtement. S’assurant de leur bon état, plaçant ceux à raccommoder dans un panier et ceux à jeter dans un autre. Il rangeait dans des boites les vêtements d’été, en bon état, pour les porter plus tard dans la salle de stockage. Il y resta assez tard, la nuit tombait déjà, quand il termina de ranger les derniers coffres et pu enfin fermer la salle à clef.

Il alla trouver la gérante de l’orphelinat pour lui rendre les clefs. Il croisa Héliana, une des jeunes femmes qui travaillait là. Elle lui sourit et lui proposa de faire le chemin du retour à deux. Oriel accepta. La demoiselle était âgée de 24 ans et possédait une longue et magnifique chevelure charbonneuse.

  • “ Ouah, mais tes cheveux, sont encore plus longs que les miens, Oriel ! “, s’exclama-t-elle soudainement, arrachant un sursaut au jeune homme.
  • “ Je… Ne pense vraiment à les coupés, ça doit être pour ça ! “
  • “ Hum… Si tu le dis, pourtant je trouve que ça t’irait bien les cheveux court. “
  • “ Mais ! Laisse mes cheveux en paix ! “

La jeune fille éclata de rire face au regard mi-frustré, mi-amusé d’Oriel. Ils continuèrent leur discussion légère jusqu’à l’habitation d’Héliana, où le jeune homme la raccompagna. Après un remerciement de cette dernière, il prit la route vers chez lui. Une fois arrivé, il se laissa tomber sur son lit, visiblement épuisé. Il se redressa un peu plus tard pour aller se préparer à manger. Puis finit par aller se coucher.

Le reste de la semaine s’avéra assez monotone, aucun événement particulier ne vint troubler sa routine. Se lever, manger, s’entrainer, manger, aider à l’orphelinat ou dans le village de façon plus générale, rentrer chez lui et manger, lire ou se balader et enfin se coucher. Ce fut au début de la semaine suivante, qu’une chose le sortit de son habitude. Une discussion pour être plus précis.

  • “ Ça te manque d’entrainer des chevaliers ? “, s’étonna Oriel, face à la confession que Gasran venait de lui faire.

L’homme ne dévoilait généralement pas ses sentiments ainsi, il était très fier et ne voulait rien montrer, dû à son rôle de chef du village. La discussion avait commencé quand Oriel lui avait demandé à quoi ressemblait le travail de chevalier et plus précisément celui de chef de la garde, qui était son objectif à long terme.

  • “ Oui, quand j’ai vu ton épée en bois, l’autre jour, ça me l’a rappelé encore plus. C’est un peu idiot non ? “
  • “ Non, pas du tout ! “

Gasran lui offrit un de ses rares sourires moqueur, qu’il perdit toutefois presque aussi tôt. Son regard trahissait une certaine nostalgie alors qu’il s’apprêtait à continuer.

  • “ C’était sans doute l’une de mes tâches préférées quand j’étais chef de la garde impériale, former les jeunes recrues. “, il fit une pause dans son propos avant de continuer. “ Mais depuis que j’ai pris ma retraite pour venir ici, m’occuper du village de mon père, je n’en ai plus eu l’occasion. “

Oriel avait du mal à y croire. Lui qui pensait qu’il ne ferait que déranger Gasran en lui demandant de lui apprendre le maniement de l’épée, en réalité, cela aurait sans doute fait plaisir au vieil homme. Il prit une inspiration en se triturant les mains, cherchant à se donner du courage.

  • “ Tu penses que tu pourrais m’apprendre alors ? “, finit-il par demander.

Gasran l’observa un instant, surpris. Oriel avait fermé les yeux, ayant un peu peur de la réponse.

  • “ Soit franc avec moi. Cette épée en bois, ce n’est pas juste une décoration ratée, n’est-ce pas. “

Oriel secoua la tête négativement en guise de réponse.

  • “ Très bien, je vais t’en faire une nouvelle alors, puisque tu ne sembles pas très doué pour la sculpture de bois. “

Oriel releva la tête en écarquillant les yeux. Est-ce qu’il avait bien compris ce que son tuteur venait de dire. Face à ce regard incrédule, Gasran précisa.

  • “ Oui, je te prends comme élève et on commence demain matin ! Je viendrai te chercher à coup de pied au cul, si tu n’es pas levé ! “
  • “ Okay ! “

Un sourire presque euphorique apparut sur le visage d’Oriel alors que Gasran sortait de la maison pour aller faire cette fameuse épée en bois. Oriel n’en revenait pas, toute cette inquiétude pour rien. Il regrettait un peu de pas avoir eu plus de courage avant, et d’avoir attendu aussi longtemps pour avoir cette discussion. Il avait sans doute raté quatre ans d’entrainement, juste à cause de sa peur d’être un fardeau. Il prit une profonde inspiration avant d’aller se débarbouiller et se coucher, il devait se lever tôt le lendemain.

Ce fut un Oriel parfaitement prêt, excité et impatient d’avoir enfin un entrainement avec un professionnel, que Gasran trouva devant chez lui. Il le conduisit jusqu’à sa court d’entrainement personnel.

  • “ Tiens, ton épée. “, dit-il en lui lançant l’arme en bois.

Oriel l’observa, la différence était frappante. Cette épée était superbement bien taillée. Le jeune homme l’agita un peu dans les airs avec entrain.

  • “ Tu devais sans doute aimer ton épée tordue, mais celle-ci te permettra d’avoir des mouvements plus précis. “
  • “ Oh non, ça me va très bien ! “
  • “ Bien, commençons. “, finit par déclarer Gasran en saisissant lui-même son épée en bois.

Il montra les mouvements à reproduire à Oriel, d’abord sans cible à toucher, juste dans les airs. Le jeune homme tentait ensuite de les reproduire parfaitement, et se ramassait des petits coups d’épée sur la tête s’il se trompait. Rien de très douloureux, mais assez ennuyant pour que l’élève ne souhaite pas en recevoir plus que nécessaire.

Ce fut quelque peu courbaturé qu’Oriel se rendit à l’orphelinat. Gasran n’y avait pas été de mainmorte avec lui. Toutefois, Oriel ne regrettait pas du tout ce cours, il avait beaucoup appris de l’homme et pu résoudre plusieurs de ses erreurs. Héliana, surprise de le voir ainsi, lui demanda ce qu’il lui était arrivé pour le mettre dans un tel état.

  • “ J’ai commencé à m’entrainer à l’épée avec Gasran. “
  • “ Ah oui, effectivement. Tu n’as pas choisi le plus tendre des maîtres d’armes. “, répondit-elle en riant.
  • “ En soi, j’avais pas trente-six possibilités. “, pouffa-t-il à son tour.

Il termina la journée avec des douleurs dans les bras et se coucha avec joie le soir venu. Le lendemain, Gasran déclara, avant de commencer l’entrainement, qu’Oriel maquait d’endurance et décida donc d’insérer un exercice d’endurance avant leur séance. Ce fut, suite à cela, que le jeune homme se retrouva à courir difficilement derrière un Gasran semblant impossible à épuiser.

Les jours suivants continuèrent à s’enchainer ainsi. Gasran ajoutait petit à petit des difficultés en plus ou de nouveaux exercices. Oriel était certes épuisé et courbaturé après chaque séance, mais il devait admettre que l’entrainement de Gasran était efficace. Il avait fait d’énorme progrès en à peine une semaine.

Une semaine plus tard, un chevalier en armure arriva dans le village. Son arrivée attira fortement l’attention des habitants, après tout, on ne voyait pas souvent de soldat à Dutum. Seuls quelques mercenaires passaient parfois dans ce lieu isolé, loin de la ville. L’homme se stoppa près de l’écurie, que possédait tout de même le village, et confia son cheval à un garçon d’écurie.

Le chevalier n’était autre qu’Aaïm, le chef de la garde impériale. Son identité ici était pourtant inconnue, et tous le prenaient pour un simple soldat. Il marcha un peu dans le petit village où tous les habitants se connaissaient, pour s’arrêter finalement devant une femme et lui demanda.

  • “ Je souhaiterais voir un dénommé : Oriel. Savez-vous où il se trouve ? “

La femme hésita. Certes, Oriel était arrivé comme une fleur dans leur village un beau jour avec Gasran et personne ne savait d’où il venait exactement. De plus, la couleur unique de ses cheveux, avait rendu quelque peu méfiants les villageois, mais le jeune homme s’était révélé si aimable et bienveillant, qu’il avait rapidement su s’intégrer au village. Devant son mutisme, l’homme insistât.

  • “ Je viens ici sous ordre impérial. Si vous savez où il se trouve, vous devez m’en parler. “
  • “ Vous le trouverez peut-être à l’orphelinat. “, finit-elle par déclarer en montrant du bras la direction de l’établissement.

Cela ne lui plaisait pas de l’aider. Elle ne faisait pas vraiment confiance à cet homme qui avait débarqué ainsi. Surtout qu’elle ne voyait pas ce qu’il pouvait bien vouloir au garçon. Il n’y avait que très peu de chance, qu’il soit un jour entré en contact avec l’empereur ou un membre de sa famille. Et encore moins fait quelque chose qui nécessiterait l’intervention d’un soldat de la garde impériale. Cependant, la menace muette l’avait fait céder.

Elle était mère de famille et veuve. Elle ne pouvait pas se permettre de se faire arrêter pour entrave à l’empereur. Elle espérait que Gasran, lui, pourrait y faire quelque chose. L’homme la remercia et emprunta la route indiquée. La femme se dirigea vers l’habitation du chef de leur village, en espérant l’y trouvé pour pouvoir le prévenir avant que le chevalier ne trouve Oriel.

Le chevalier arriva devant la bâtisse dont le nom était écrit en grandes lettres de bois. Il avança ,devant le regard médusé des quelques enfants qui jouaient dans la petite court devant l'édifice, et s’approcha d’Héliana qui surveillait à ce moment-là les petits orphelins.

  • “ Savez-vous, où je peux trouver un certain, Oriel ? “, demanda-t-il une fois à sa hauteur.

La jeune femme fronça les sourcils. Que pouvait bien vouloir cet homme à son ami d’enfance. Il semblait assez menaçant de plus, ce qui ne lui inspirait pas confiance.

  • “ Et je peux savoir ce que vous lui voulez au juste ? “, répondit-elle sèchement.
  • “ Je viens sous ordre impérial. L’empereur demande à le voir. “

Elle écarquilla les yeux, désormais clairement inquiète. Ce fut ce moment qu’Oriel choisi pour sortir. Face à la situation, il demanda, sortant la jeune femme de sa stupéfaction.

  • “ Est-ce que tout va bien, Héliana ? “
  • “ Non ! Tu dois partir tout de suite. “, répondit-elle en le poussant à l’intérieur.

Cette réaction rendit immédiatement suspicieux Aaïm. Il attrapa le bras du jeune homme et demanda.

  • “ Oriel ? “

Le garçon lança un regard à son amie, et face à son regard paniqué, il tenta de mentir et secouant la tête, mais son visage l’avait trahi quand il avait réagi au nom. Le soldat serra un peu plus sa prise sur son poignet. Oriel paniqua un peu en comprenant que son mensonge n’avait pas marché. Il ne savait, en réalité, pas trop pourquoi ce fait l’angoissait ainsi. Il ne savait même pas ce que l’homme lui voulait, mais l’agitation d’Héliana ne le rassurait pas. Cette dernière, n’avait pas pour habitude de s’inquiété ainsi et sûrement pas sans raison.

  • “ Je vais vous demander de me suivre, Oriel. “, déclara l’homme en commençant à le tirer avec lui.

Alors que son stress augmentait et qu’il tentait de résister, une main se posa sur l’épaule du soldat. Une autre saisit son bras le forçant à lâcher Oriel, qui soupira de soulagement en découvrant que la personne qui venait de s’interposer, n’était autre que Gasran.

  • “ Gasran, vous devez faire quelque chose, il veut emmener Oriel ! “, s’exclamât Héliana avec panique en se plaçant aux côtés du jeune homme.
  • “ Je sais, on est venu me prévenir. “

Aaïm sut que c’était sans doute la femme qu’il avait interrogée plus tôt qui avait été prévenir cet homme. Gasran relâchât sa prise et se plaça simplement devant Oriel.

  • “ Je suis désolé, soldat, mais vous allez devoir rentrer bredouille. Oriel ne partira pas d’ici. “, déclara le chef du village.
  • “ Ce sont les ordres de l’empereur. Souhaitez-vous réellement vous interposer ? “
  • “ S’il le faut, oui. J’ai promis de veiller sur ce gamin. Je ne vais pas vous laisser l’emmener comme ça. “

Oriel n’aimait pas trop la tournure de la conversation, il présentait que Gasran était en train de se mettre en danger pour l’aider.

  • “ Gasran, tu n’es pas obligé… “, tenta-t-il avant de se faire couper par le plus âgé.
  • “ Reste en dehors de ça, gamin. “

Une sorte de guerre de regard avait débuté entre l’ancien chef la garde impériale et le nouveau. Une bataille silencieuse où aucun des deux ne semblait prêt à céder. Soupirant, Aaïm finit par déclarer.

  • “ Vous savez ce que vous risquez à vous interposer ainsi ? “

Gasran ne répondit pas, mais sous le regard intrigué d’Oriel, il continua.

  • “ D’être arrêté pour affront envers l’empereur. “

Oriel paniqua immédiatement, il ne voulait pas que Gasran ait des ennuis à cause de lui.

  • “ Je vais y aller. Je ne veux pas que tu t’attires des problèmes à cause de moi. “, déclara-t-il.
  • “ Je t’ai dit de rester en dehors de ça ! “

Héliana attrapa le bras d’Oriel.

  • “ Tu ne peux pas, Oriel. C’est dangereux. “

L’opinion du peuple d’Hauriothy était claire, à part quelque noble et certains proches de l’empereur, personne ne souhaitait avoir à faire avec lui. Beaucoup pensait que c’était un dictateur sans cœur. Ce sont ces rumeurs qui motivaient principalement les peurs de la jeune femme, actuellement. Elle ne voulait pas perdre son meilleur ami. Elle qui était une enfant de l’orphelinat, c’était fortement attacher à lui, le considérant comme un frère. Elle s’avait que c’était réciproque. Ils avaient grandi ensemble et étaient presque inséparable.

  • “ Désolé, Hélia mais je ne veux pas devenir un fardeau pour ce village qui m’a si gentiment accueillit. Si le chef du village se fait arrêter, ce serait très problématique pour tout le monde. “

Il la prit dans ses bras, les larmes leur montaient aux yeux. Héliana savait qu’elle ne pourrait pas le faire changer d’avis. Elle espérait donc pouvoir le revoir un jour. Oriel se détacha et s’approcha de Gasran qui n’avait pas bougé de sa position, mais qui tourna la tête pour regarder le plus jeune.

  • “ Oriel… “, commença-t-il avant de se faire couper.
  • “ Je sais ce que tu vas dire, mais je ne veux pas que le village perde son chef à cause de moi. Et puis, tu as pris soin de moi pendant toutes ces années, je t’en suis très reconnaissant. “

Aaïm resta silencieux, laissant le jeune homme faire ses adieux à ses proches. Oriel enlaça son tuteur avant de s’approcher du soldat, résolut à le suivre, puisqu’il n’avait visiblement pas le choix. Gasran serra les poings en regardant les deux partir, il était frustré de n’avoir pu rien faire, et s’en voulait d’être si impuissant. Même s’il ne le montrait pas vraiment, il avait considéré ce petit comme son petit-fils et ça le déchirait de ne pas pouvoir l’aider.

Le vieil homme avait certes connu l’empereur dans sa jeunesse, quand celui-ci n’était encore que prince héritier. Il avait même été son mentor pour l’apprentissage du combat, mais depuis son couronnement, l’homme avait changé, écoutant ses conseillers aveuglément. Il ne savait pas ce qu’ils avaient prévu pour Oriel, mais s’il lui arrivait malheur, il se vengerait. Il s’en fit la promesse.

Le chef de la garde impériale ne laissa pas à Oriel le loisir de passer par chez lui, déclarant qu’ils avaient une longue route à faire et n’avaient donc pas le temps. Les deux quittèrent le village peu après à dos du cheval d’Aaïm. S'ensuivit deux semaines de trajet ponctuées de nuit de sommeil à la belle étoile. Le chevalier ne jugea pas nécessaire de surveiller le plus jeune, celui-ci semblait trop inquiet pour ses proches, il était sûr qu’il ne tenterait rien de stupide.

Ils finirent pas arriver à la capitale. Aaïm conduisit le jeune homme au palais et plus précisément devant l’empereur. Celui-ci se trouvait assis dans la salle du trône et observa Oriel un instant. Le garçon avait bien grandi depuis la dernière fois qu’il l’avait vu, il se dit qu’on avait dû bien veiller sur lui. Du côté du plus jeune, l’ambiance n’était pas la même.

Le choc pouvait se lire sur son visage. Il savait oui que son père était un noble et qu’il était son enfant illégitime, mais jamais, il n’aurait pensé que son père puisse être l’empereur en personne. Il baissa la tête, ne sachant comment réagir. Le dirigeant félicita le soldat pour sa mission effectuée à la perfection. Il reporta ensuite son attention sur Oriel.

  • “ Bonjour, Oriel. Je suis ravi de te voir ici. “
  • “ C’est un honneur, Vôtre Majesté. “, répondit machinalement son interlocuteur.

Il avait encore beaucoup trop de difficulté à se remettre de ses émotions, entre le stress qu’il avait ressenti jusqu’à son arrivée ici et le choque de cette découverte, il était perdu. Il prit le temps de reprendre ses esprits pendant que l’empereur parlait avec un servant à ses côtés, semblant lui demander de conduire Oriel dans son bureau et de lui apporter de quoi se désaltéré. Il congédia également Aaïm. Oriel fut emmené par le servant comme demandé.

Il l’observa un instant, c’était un homme un peu plus petit que lui, mais qui paraissait être dans la trentaine. Ses cheveux couleur cerise, attaché par un ruban, se balançaient au rythme de ses pas. Le jeune homme observa le dos de son guide silencieusement durant tout le chemin. Cette couleur de cheveux, tout autant que la sienne, étaient très rares à Hauriothy, ce qui l’intrigua. Une fois dans la pièce, il fut invité à s’assoir sur l’un des fauteuils et on lui servit un thé. Oriel pris la tasse et en but une gorgée. L’empereur entra quelque temps après et s’installa face à lui.

  • “ Pourquoi m’avez-vous demandé de venir, je n’ai pas volé d’orange au marchant à ce que je sache. Et je doute d’ailleurs que ce soit l’empereur qui me convoquerait pour un tel délit. “, déclara Oriel, la surprise était passée et il voulait en venir au fait rapidement.

Il était déjà assez angoissé comme ça, que pour laisser durer le suspense plus longtemps. Le dirigeant bu dans sa propre tasse.

  • “ Je comprends ton impatience. Mais cela fait si longtemps qu’on ne s’est pas vu, n’as-tu pas envie de parler un peu avant. “

Oriel, avait devant lui, ce dont il rêvait depuis des années, revoir son père. Cependant, il sentait bien qu’une distance qu’il ne pouvait pas dépasser avait été érigée par l’homme. Alors oui, il voulait se rapprocher de son père, mais en ce moment, il avait la sensation de n’être qu’un étranger.

  • “ On pourra toujours parler ensuite, non ? “, osa-t-il demander.
  • “ Très bien. Je t’ai fait venir ici parce que j’ai une proposition à te faire. “

Le jeune homme acquiesça en seule réponse.

  • “ Je souhaite te confier une mission et si tu la réussis, tu seras intégré officiellement à la famille impériale. “

Oriel regarda l’empereur avec un mélange de surprise et d’incompréhension. Nombreuses étaient les questions qui se bousculaient dans sa tête. Pourquoi, lui faire une telle proposition après tant d’année sans nouvelle ? Pourquoi, il n’était pas venu le voir jusqu’à maintenant ? Quel genre de mission ? Et surtout : Pourquoi le lui demander à lui, qui n’avait pas encore prouvé sa valeur ? Aux milieux de tout ce chaos dans son esprit, il réussît toutefois à formuler.

  • “ Quelle mission ? “
  • “ Une mission qui pourrait nous aider à mettre fin une bonne fois pour toutes à cette guerre contre Kyovith. “, répondit l’empereur, heureux d’avoir éveillé l’intérêt du jeune homme.
  • “ Et pourquoi vous voulez stopper cette guerre maintenant en particulier ? “

Il se retenait de dire que le dirigeant aurait sans doute pu s’en occupé depuis longtemps. L’empereur se leva et arpenta la pièce pour se rendre devant la fenêtre par laquelle il regarda, avant de continuer.

  • “ Vois-tu, cette guerre était déjà en cours bien avant que je ne monte sur le trône. C’est mon arrière-grand-père qui a commencé cette guerre. À une époque où l’ancienne reine de Kyovith était encore en fonction. Mon couronnement a été un peu précipité, je n’avais pas été préparé à régné. J’avais donc laissé la question de l’arrêt de la guerre de côté, depuis bien trop longtemps. Mais aujourd’hui, nous avons un plan pour la stopper, et avec ton aide, ce sera possible. “, il termina sa phrase en se retournant vers Oriel.
  • “ Mais… Pourquoi m’avoir choisis moi ? “
  • “ Pour te laisser une chance d’intégré la famille impériale. Bien sûr, tu peux refuser, si tu le désires… “
  • “ Et en quoi consistera la mission exactement ? “, fini par demander Oriel.
  • “ Eh bien, ta mission sera d’être envoyé en tant que tribut au roi de Kyovith. “

Oriel écarquilla les yeux. Avait-il bien entendu ? Il savait qu’un tribut était une personne envoyée pour un mariage arrangé (homme ou femme). Du moins c'en était le sens en Hauriothy. Cependant, le roi n’était-il pas un homme et lui aussi ? Pourquoi envoyer un tribut de sexe masculin au roi ? Il finit par répondre.

  • “ Mais, je suis un homme. Quel serait l’intérêt de m’envoyer en tant que tribut à un roi ? Le mariage ne serait de toute manière pas possible et je ne suis pas non plus sûr d’avoir envie d’être marié à une personne dont je ne connais rien… “
  • “ Oh, mais les unions entre personne de même sexe sont acceptées là-bas, ça ne posera donc pas de soucis que tu sois un homme. Et pour répondre à ta seconde question, ce n’est pas le mariage qui m’intéresse, mais le reste de la mission que tu vas mener sous cette couverture. “

Il fit une pause, laissant le temps au jeune homme d’assimiler l’information, avant de finalement entrer dans les détails de la réelle mission.

  • “ Ton but sera de trouver le point faible du roi et de m’en informer. “
  • “ Donc il n’est pas question, d’un véritable accord de paix. “

Oriel n’avait certes, pas grandit dans un milieu avec beaucoup d’enjeux politiques, mais il savait très bien qu’un mariage arrangé entre deux nations était souvent effectué dans une optique d’alliance ou de demande de paix.

  • “ En effet, ce n’est qu’une manière d’affaiblir leur méfiance à notre encontre. Mais ça permettra également de donner un peu de repos à notre armée. Et la découverte du point faible du roi nous permettra de pouvoir soumettre Kyovith. “

Oriel, ne répondit rien, il ne savait plus vraiment quoi dire. Il n’avait ni question, ni réponse à donné à l’empereur. Quand au fait d’accepté ou de refusé la proposition, il était actuellement très mitigé. Son interlocuteur le remarqua et déclara donc.

  • “ Si tu accepte, Sawan, ici présent. T’accompagnera pour t’aider en cas de besoin et veiller sur toi en qualité de servant. “, explica-t-il en montrant le jeune homme qui se tenait debout, à ses côtés, depuis le début de leur conversation. Il continua. “ Je ne te demande pas une réponse immédiate, tu va résider au palais quelque jours, le temps de prendre ta décision.

Le plus jeune acquiesça, heureux de pouvoir prendre un peu de temps pour faire son choix, qui n’allait visiblement pas être simple. Il demanda, cependant, une dernière chose avant de clore leur discussion.

  • “ Et si je venais à refuser la mission, que m’arrivera-t-il ? “
  • “ Tu sera renvoyer dans ton village, aussitôt. En toute sécurité, je t’en fais la promesse. “

Oriel remerçia l’homme. Avant d’être emmener par Sawan jusqu’à la chambre qu’il allait occupé le temps de son séjour.

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