L'ermite

2 minutes de lecture

Chapitre 3 L'ermite

Le jour durant, dans la crypte, Velrak avait longuement réfléchi. A l'orée du bois, peu après le village, un ermite solitaire vivait reclus dans une chaumière délabrée. L'homme avait la peau laiteuse et les yeux rouges des seigneurs, bien qu'il n'ait jamais été élu. Les villageois l'avaient maltraité dès l'enfance lorsqu'ils avaient compris qu'en dehors de son apparence, il n'était qu'un infirme presque aveugle incapable de travailler au soleil sans souffrir de graves brûlures. Lorsqu'il s'en était apercu, Velrak l'avait sauvé de la vindicte populaire. Il ne voulait pas que des humains s'imaginent porter la main sur quelqu'un d'aussi semblable aux Borgias.

Il avait même envisagé de le prendre à son service. Mais l'homme était trop faible pour être d'une quelconque aide au château. Mais peut-être que c'était une âme digne de sa lame.

Velrak laissa son cheval à l'orée du bois, et mit son visage à découvert. Le vent froid nocturne lui ramenait les effluves des animaux de la forêt, et celui plus ténu d'une présence humaine.

Velrak se tenait devant la chaumière. La lueur d'un maigre feu éclairait un vieil homme attablé devant une écuelle de soupe. Les années passent tellement vite pour les mortels. Le hululement d'une chouette fit sursauter l'ermite. Velrak en profita pour pousser la porte bancale.

- Seigneur Velrak, je ne suis pas digne de votre visite , chevrota le vieillard en se mettant péniblement à genou.

- Il est temps pour toi de payer ta dette.

- Je vous attendais mon maître. Ma vie s'étiole et je ne puis rêver de plus noble fin que celle que vous m'accorderez.

Velrak sortit sa lame du fourreau et d'un même geste souple trancha net la tête pâle. L'épée frémit, ravivant l'espoir de Velrak, un fil de lumière argentée remonta la lame puis lentement s'éteignit.

Ce n'est toujours pas la solution, rugit-il, en repoussant de sa botte la tête de l'homme dans le feu. Cet infirme n'aurait pourtant pas fait de mal à une mouche. Il vivait loin du commerce des hommes depuis que je l'ai laissé ici. Velrak fronça les sourcils. Évidemment, quelle tentation aurait-il pu avoir Certes, il ne faisait aucun mal, mais il ne pouvait pas non plus faire le moindre bien.

Il sortit de la cahute et lorsque l'odeur animale d'un cerf fit frémir ses narines, il mit un terme à ses sombres pensées et se mit en chasse. Avec une agilité et une vitesse inhumaine, il rejoignit sa proie, bondit et s'abreuva sur la bête jusqu'à ce qu'elle s'effondre vidée de toute vie.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire webfourmi ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0