Épître I : L’Heure des Bagages !

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Cher lecteur intrépide,

Je me permets de te glisser une missive entre les lignes de notre récit, histoire de te révéler quelques détails que notre bien-aimé Enlil a négligé de partager avec toi. Probablement par modestie, ou peut-être par cette fâcheuse habitude qu’ont les puissants de croire que tout est clair comme de l’eau de roche.

Débutons par le commencement : Enlil ne déambulait pas sans but dans ses appartements. Non, il était en pleins préparatifs pour un voyage d’importance. Direction : Terre 3. Oui, oui, tu as bien lu. Ce déménagement n’est pas qu’un caprice cosmique ; Enlil s’apprête à quitter les hauteurs célestes pour rejoindre un royaume plus trouble où son prince doit être élevé.

Parmi les bagages, il y a ce fouet usé. Ce n’est pas qu’un vestige de ses glorieuses batailles passées. Il a prévu de l’offrir à Baphomet, mais pas tout de suite. Ce sera pour plus tard, lorsque son fils sera en âge de comprendre ce que cet artefact représente réellement. Un héritage de force, ou peut-être juste un jouet pour apprendre à ne pas se flageller accidentellement… À toi de juger.

Mais l’objet le plus intrigant de cet inventaire reste sans doute l’œuf de dragon d’or, dissimulé dans un coffret en rubidium. Fruit d’une ruse ou d’un vol (les versions divergent), Enlil aspire à le voir éclore malgré l’absence de la dragonne à qui il a été subtilisé. Un espoir mince, certes, mais qui pourrait bien donner naissance à quelque chose de grandiose… ou de catastrophique.

Cependant, derrière ces préparatifs, une ombre plane. Tu as peut-être ressenti ce poids qui s’insinue en lui, cette tension qui irrigue chaque fibre de son être. Enlil pressent une menace imminente, une sorte de péril diffus qui ne peut être ignorée. Son intuition prophétique, celle qui ne le trompe jamais, le pousse à opérer. Et c’est ainsi que notre souverain, au lieu de prendre le premier moyen de transport venu, choisit de se transformer en un faisceau de particules brûlantes pour se propulser vers les sommets de Khalarie. Car, c’est là-haut, sur ces crêtes balayées par les vents et la magie ancienne, qu’il sait que le danger se manifestera.

Ton narrateur sarcastique préféré, Le Scribe de l’Obscure.

Post-Scriptum: l’historien Alistair de Vorn, un pédant bien connu dont je me passerai volontiers de citer l’opinion, a néanmoins consigné une vérité rare dans ses annales : « Quiconque ose s’opposer aux Darck finit par plier sous le poids de son propre désespoir, traumatisé à jamais par la simple réminiscence de ce qu’il a affronté. » Pour une fois, il semble que cet insupportable académicien ait touché juste.

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