Épître VII : Succès, Solitude et Paillettes Divines

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Ô cher lecteur,

Toi qui te délectes des mystères de l’univers, laisse-moi te raconter la nouvelle histoire d’une régente si parfaite, qu’elle ferait pâlir de jalousie jusqu’au plus vaniteux des dieux. Imagine, si tu le veux bien, Zargua El Gamma, la souveraine au raffinement transcendantal du Sultanat céleste, allongée avec la grâce d’un félin divin sur une méridienne que seuls les plus grands orfèvres de l’univers ont eu le privilège de toucher. Tout en soie bleue, bien sûr, la seule étoffe digne d’envelopper des courbes que même les lois de la physique ont renoncé à comprendre.

Mais voilà que la scène parfaite – son thé, ses pralines, ses pensées qui vagabondent dans les méandres du temps – est soudain perturbée par une visite, non annoncée, mais prévisible. Car dans cet univers, même les déités les plus occupées ne peuvent échapper aux petites surprises que la vie divine aime à distribuer. Entre donc Kelly Darck, la Grande Manipulatrice elle-même, surgissant d’un tourbillon galactique avec toute l’élégance d’une étoile qui aurait décidé de se poser pour une pause-café.

Et là, cher lecteur, les choses deviennent vraiment intéressantes. Car ce jour-là, le sort a décidé que c’est Zargua qui mènerait la danse. Oui, notre sublime régente, avec toute la grâce et la dignité que son rang impose, se permet d’interrompre les salutations cosmiques pour lâcher une petite bombe – comme on dit dans ces salons divins où l’on discute du sort de l’univers autour d’un thé d’étoiles.

« Ton intervention avec Lilith a eu des conséquences… disons, inattendues », commence-t-elle, d’un ton aussi doux que la soie qui l’enveloppe, mais aussi tranchant qu’une lame forgée dans les flammes du Créateur. Et puis, avec un soupçon de malice dans le regard, Zargua poursuit, tout en savourant la manière dont les mots vont se poser sur les épaules déjà lourdes de Kelly. « Vers l’an 1700, un groupe d’irréductibles, le Prieuré Inquisitoire, a émergé. Leur but ? Restaurer la trame temporelle originelle. Rien de moins. Et pendant des siècles, ces fanatiques vont tenir tête à Avalon. »

Ah, cher lecteur, imaginez un peu la scène. Kelly, cette maîtresse incontestée du destin, forcée d’écouter que ses plans, si brillants soient-ils, peuvent avoir des conséquences aussi déplaisantes qu’un petit caillou dans la chaussure divine. Et bien sûr, elle écoute. Car même Kelly sait que lorsque Zargua parle, ce n’est jamais pour rien. Après tout, dans cette partie d’échecs cosmique, chaque mot compte, chaque révélation pèse, et chaque soupir de déception a des répercussions sur les étoiles elles-mêmes.

Mais ne croyez pas un instant que Kelly se laisse abattre par cette nouvelle. Non, non ! Avec ce sourire qui n’appartient qu’à elle, elle accueille la nouvelle comme on accueille une vieille amie, avec une pointe de malice dans les yeux. « Le destin fait bien les choses », murmure-t-elle, amusée, comme si les complications n’étaient que des épices dans le grand plat de l’existence qu’elle mijote depuis des éons.

Et puis, parce que le destin est un farceur qui aime en faire trop, Zargua laisse tomber une autre révélation. « Ce changement de l’histoire a révélé une surprise des plus inattendues. Un certain diable bleu, une sorte de jumeau parasite, partage maintenant le corps de Baphomet. »

Imaginez donc, chers lecteurs, la scène : Kelly, surprise, puis amusée, absorbant cette nouvelle information avec la nonchalance d’une déesse qui a vu pire. Et Zargua, continuant de tisser sa toile de révélations avec une maîtrise glaciale, consciente que même les plus puissants peuvent trébucher sur les pierres du destin.

Mais c’est ici que les masques tombent, et que la réalité, aussi divine soit-elle, se fait cruellement humaine. Car une fois Kelly partie, Zargua reste seule. Seule dans un Palais qui, malgré toute sa grandeur, commence à ressembler à une cage dorée. Seule avec ses pensées, seule avec ses doutes, et surtout, seule avec une vérité aussi tranchante que le plus aiguisé des sabres célestes : le pouvoir, aussi grand soit-il, ne protège jamais de la solitude.

Alors, que fait-elle, notre régente si parfaite ? Elle se tourne vers ce que tout être, divin ou non, finit par faire face à la solitude : elle chante. Oui, dans cette immensité glacée du Palais Palladium, Zargua se crée une scène, un public fictif, et chante « All by Myself » comme si sa vie en dépendait. Parce que peut-être, quelque part, elle en dépend vraiment.

Alors, cher lecteur, retiens bien ceci : même les êtres les plus puissants, les plus sages, les plus parfaits, ressentent parfois le besoin de se rappeler qu’ils ne sont, après tout, que des âmes solitaires perdues dans l’infinité de l’univers.

Avec une pointe d’ironie, un soupçon de pitié, et un sourire en coin, Le Scribe de l’Obscur.

Post-Scriptum : Pendant que Zargua chante sa solitude dans les vastes halls du Palais Palladium, un autre chapitre de ce vaste drame cosmique se joue loin, très loin, sur la face cachée de la Lune. Là-bas, dans les profondeurs de la Dimension Trois, se trouve la mystique cité d’Avalon, où les intrigues se tissent aussi sûrement que les étoiles brillent. Alors, cher lecteur, tourne tes regards vers cet endroit énigmatique, car c’est là que le destin de mondes entiers se décide, bien loin des paillettes et des dorures du Sultanat céleste. Qui sait ce que le prochain murmure cosmique révélera ? Peut-être que cette fois, le rideau se lèvera sur une scène encore plus surprenante…

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