Épître XI : Show must go on !
Ah, te voilà enfin, toi… Oui, toi, cher lecteur...
Toujours fidèle au poste, hein ? À dévorer mes mots comme un affamé, espérant percer des mystères que tu sais pourtant impossibles à saisir... Mais sérieusement, qu’est-ce qui te pousse encore à vouloir tout comprendre, hein ? Ha ! Crois-moi, ce soir, tu ne comprendras rien. Parce que ce soir… c’était du pur chaos. Un chaos envoûtant, je te l’accorde, mais un sacré bordel malgré tout.
Massilia… Ah, cette foutue ville, mon cher. Elle brillait ce soir-là, comme si elle cherchait à éblouir le monde entier avec ses lampions et ses feux d’artifice, pour mieux dissimuler toutes ses fissures. Les Darck… ces marionnettistes de génie... Ah, ils avaient tout planifié. Rien ne leur échappe. Une scène mondiale, où ils tiraient les ficelles de tout, laissant la populace danser à leur guise, hypnotisée par leurs petits jeux. Et nous, pauvres spectateurs... comme des pantins dociles, à boire et à applaudir. Moi, j’étais là, légèrement éméché... ou plutôt complètement, ha... hic... à observer ce grand cirque, un verre à la main. Après tout, où serais-je censé être d’autre ? Hein ?
La cérémonie d’ouverture ? Ah, mais quel spectacle ! Un foutu cirque, je te dis ! Des dragons dansants, des flammes qui volaient partout… HAHA ! Les Druides… tu sais, ces vieux avec des branches dans les cheveux... Oui, eux, ils ont fait faire la salsa à leurs lézards volants ! Un BALLET DRACONIQUE, mon vieux ! Et moi, j’étais là, à me demander si j’avais bu trop de verres ou si c’était bien réel. Mais oui, c’était réel, crois-moi. Et la foule, alors ? Complètement en transe ! Ils criaient, ils dansaient... Moi, je regardais tout ça avec un mélange de stupeur et de lassitude. Parce que, tu sais quoi ? J’ai déjà vu ce cirque. Encore et encore. Mais bon, ça fait toujours son effet, pas vrai ?
Et puis… Beyoncé… BE-YON-CÉ, oui, tu as bien entendu ! Ah, mon cher, elle est arrivée en reine, entourée de flammes, et là, la foule a complètement perdu la tête. « Wooooohhhh ! », criaient-ils, comme si c’était le show du siècle. Mais moi, je savais. Ah oui, je savais que tout ça… c’était du recyclé. Des vieux tubes de Terre 1… ou Terre 2, qui sait ? Des trucs que même ma grand-mère n’écouterait plus ! Mais personne n’a capté ça, bien sûr… sauf moi. Ah, ce bon vieux Enlil, toujours à jouer les managers roublards.
Tu sais, lecteur, ça me fait rire parfois, toute cette mascarade. Ces gens, là, autour de moi... Ils croient tout voir, tout comprendre. Et pourtant, ils sont aveugles. Ha ! Mais moi, je ne me fais plus avoir. Pas cette fois. Ça fait bien longtemps que je ne suis plus qu’un spectateur dans ce grand théâtre. Tout ça, je l’ai déjà vu. Encore et encore. Et moi, au milieu de tout ce cirque ? Un verre à la main, à sourire tristement. Parce qu'au fond... tout ça n’a plus vraiment de sens, pas vrai ?
Ah, mais je divague... Hic.
Les Mages de l’Eau... ah, eux aussi étaient de la partie. Avec leurs vagues holographiques... oui, c’était joli. Mais qu’est-ce que c’était creux, mon vieux!. Des illusions, du vent, de la fumée. Tu touches et pouf... ça disparaît. Mais les gens, ah, les gens... trop occupés à danser, à boire, à se perdre dans cette mascarade. Et moi, toujours là... avec mon verre à la main... hic... à me dire : « Mais où est la vraie magie dans tout ça ? » Où est passé ce monde que j'ai connu... celui où tout semblait plus vivant, plus réel... avant que tout ne devienne... du vent ?
Et puis, là, entre deux gorgées, je me regarde. Je me demande... Comment j’ai pu tomber si bas ? Je ne suis plus... ce que j’étais. Et peut-être que c’est mieux ainsi. Mais parfois... parfois je me demande si je pourrais encore retrouver cette partie de moi, celle que j’ai perdue en chemin. Pourtant, à quoi bon lutter ? Je m’enfonce chaque jour un peu plus. Mais ça fait longtemps que je suis fatigué... fatigué de tout ça. Hic.
Oh, mais attends... le clou du spectacle... Estrella, cette furie ! Ah, je l’ai vue, littéralement en train d’arracher des mèches de ses propres cheveux ! Oui, oui, je te le jure ! Furieuse que les coffres d’Avaloni lui échappent… Ah, rien pour elle, tout pour les Darck ! Et elle bouillait, prête à exploser comme un volcan en éruption. Les jeux de pouvoir, toujours les mêmes... toujours à courir après l’ombre de ce qui leur échappe. Pathétique, non ?
Mais les vrais maîtres de la soirée, ce furent les Magimales. Ahhh... ils ont débarqué avec un truc... phénoménal. Le sol a tremblé, mon ami ! Des statues de pierre ont pris vie, et en un claquement de doigts, elles se sont transformées en ours géants, en faucons majestueux... Une véritable chorégraphie de métamorphoses ! La foule ? En extase, bien sûr. Les yeux écarquillés, comme des gamins devant un feu d’artifice. Moi ? Eh bien, je souriais... un sourire un peu triste, parce que tout ça, je l’avais déjà vu. Encore et encore... et ça commence à me lasser.
Ah, mais attends... attends…! ils sont arrivés. Les Vampyr… Ahh, et à leur tête, nul autre que Jésus de Nazareth, oui, tu as bien entendu ! Et là… là, c’était autre chose. Plus un bruit. Le silence. Les Vampyr sont sortis des ombres, glissant comme des spectres… et c’était... ah, c’était magnifique. Glacial. Sublime. La foule était figée, fascinée par cette beauté froide, et moi…, moi, je ressentais ce frisson... un frisson ancien, comme un écho de ce que j’avais été, autrefois... avant que je ne devienne... ce que je suis aujourd’hui.
Tu te demandes qui j'étais, n’est-ce pas ? Ah, mais ça... tu devras attendre pour le savoir. Hic. Je pourrais te le dire, mais quel intérêt ? Regarder tout ça de loin, c’est ce que je fais de mieux maintenant. Ça ou bien m’enfoncer encore un peu plus dans l’oubli... verre après verre.
Et puis, bien sûr, les Inquisiteurs… ces imbéciles. Ils ont cru pouvoir tout faire exploser, mais... Ha ! Les Darck avaient déjà tout prévu. Tout était sous contrôle. Même les attentats ratés. Et la foule ? Ah, la foule continuait de danser, de boire, comme si rien de tout ça n’avait jamais existé. Quel monde de fous, hein ?
Et moi, avec mon verre… encore un... puis un autre... hic... je me suis laissé emporter par cette douce folie. Parce que, tu sais quoi ? À quoi bon résister ? Ce monde, cette démesure... tout ça, ce n’est qu’un jeu, après tout. Un putain de jeu. J’avais les clés en main, autrefois. Et je les ai laissées tomber... comme un con. Mais maintenant... maintenant, je me contente de regarder, d’attendre que tout ça se termine. Peut-être que c’est moi qui devrais m’éclipser avant…
Et maintenant, je rentre... je rentre sur ma foutue île, loin du monde, comme toujours... À écrire ces foutues épîtres, seul... attendant l’heure où, peut-être, je pourrai redevenir quelqu’un. Revenir dans la danse… Mais tu sais quoi ? Hic... Je suis fatigué... fatigué de tout ça. Fatigué d’être... un fantôme.
Alcooliquement tien, Le Scribe…
Post-Scriptum : Avant que je ne retourne sombrer dans l’oubli... un dernier conseil, vieux : Si tu t’approches trop des flammes… fais attention. Parce que... tout brûle. Même les souvenirs. Et crois-moi... parfois, il vaut mieux oublier.
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