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Tôt le matin, lundi, Chamalières, Clermont-Ferrand.

Le réveil sonna pour la troisième fois consécutive et Judith Lonval ne l’entendait toujours pas. Son rêve plus vrai que nature, l’empêchait d’entendre la douce mélodie de l’hymne Écossais, ‘’Flower of Scotland’’ qu’elle connaissait par cœur. Judith, native d'Écosse et Auvergnate de cœur par son père, vivait à Clermont depuis maintenant quarante ans. Même si ses racines étaient ancrées dans les Highlands, son âme et son esprit appartenaient à l’Auvergne. Cette barmaid de quarante ans tenait la gérance d’un pub Écossais, le Scotchees. Il s’agissait d’un bar spécialisé dans les bières et whiskys Écossais et les fromages de la région Auvergne Rhône-Alpes. Ce mélange étonnant suscitait la curiosité, et en l’espace de quelques années, le Scotchees était devenu un lieu de référence à Clermont. Sa voisine et amie, Pauline Garde, travaillait avec elle. À elles deux, et avec l’aide de Christian et Paul pour les travaux, elles ont monté ce lieu d’échange et de convivialité. Tous les premiers jeudis du mois, elles organisaient des sessions Écossaises afin de regrouper les gens, en leur faisant découvrir la culture Écossaise. Des musiciens venaient jouer des airs Écossais afin d’animer le bar et partager leur amour pour ce magnifique pays.

Du haut de ses un mètre soixante-dix, Judith Lonval était une femme forte et dynamique au tempérament bien trempé. En bonne Écossaise et Auvergnate, elle savait se faire respecter et affirmer ses envies et ses choix. Les premières lueurs du jour illuminaient ses longues boucles rousses et son visage pâle parsemé de taches de rousseur. Son mari Paul la regardait dormir en esquissant un petit sourire.

— Tu es magnifique quand tu dors, mon amour, mais tu dois te lever. Nous sommes jeudi, et tu dois préparer la salle pour la session écossaise !

— Nous sommes le premier jeudi du mois ? lança Judith encore endormie.

Elle n'entendait pas le réveil, mais elle était sensible à la douce voix de son mari et à sa main délicate qui parcourait son corps.

— Je veux rester avec toi dans le lit, ça peut attendre un peu, c'est à vingt heures !

— Tu as des responsabilités et nous n'avons pas le temps ! De plus, aurais-tu oublié nos enfants ? rétorqua Paul en serrant Judith contre lui.

Judith attrapa les mains de Paul et les remonta jusqu'à ses seins, décidée à ne pas se lever. Paul tentait de ne pas céder à cet appel, mais Judith se montrait de plus en plus entreprenante. Elle se serrait de plus en plus contre lui en faisant de petits mouvements du bassin.

— Je veux que tu me prennes ! lança-t-elle d'une voix excitée.

Tout en le disant, elle attrapa une main de Paul et la glissa de plus en plus bas vers son entrejambe.

— On doit aller travailler, moi, vendre des maisons, toi, préparer le bar pour ce soir !

— J'ai tout mon temps, Pauline doit être déjà sur place, elle connaît le boulot, et j'ai terriblement envie de toi !

Elle tenait toujours la main de son mari qui arrivait à son sexe. Paul, ne pouvant résister, céda en la caressant délicatement. De sa main libre, il caressait sa poitrine. Au même moment, une voix se fit entendre.

— Papa ! Tu fais quoi ? On doit aller au lycée ! J'ai des devoirs à terminer ! hurla Rémi, leur fils de seize ans.

— Non, ne me laisse pas ! Pas maintenant, dit Judith surexcitée en stimulant son mari. Tu l'es aussi à ce que je sens !

— Notre fils en a décidé autrement, chérie. Sois sage et attends ce soir ! Je te promets de te faire vibrer avec ma langue, annonça-t-il avec provocation.

Paul embrassa sa femme avec tendresse en regrettant de ne pas pouvoir rester, mais son rôle de père débutait à l'appel tonitruant de son fils.

— Le plug va te remplacer alors ! nargua Judith en montrant le petit vibromasseur à Paul, qui esquissa un grand sourire.

— Si tu ne m'attends pas, je serai contraint de te punir, femme ! rétorqua-t-il d'un ton enjoué.

— Tu ne me laisses pas le choix ! Ta femme t'attend excitée et humide, et tu préfères partir. Je m'adapte !

D'un bond, Judith se redressa et entama sa journée par la lecture de ses mails. Elle devait recevoir une dizaine de mails par jour, de fournisseurs, de collaborateurs qui la sollicitaient à longueur de temps. Par chance, elle n'avait pas à s'occuper de la comptabilité, tâche que menait Pauline avec le plus grand sérieux. Elle avait des diplômes en comptabilité et en gestion. Elle fit ses premières armes dans un cabinet d'expert-comptable à Toulouse qu'elle a quitté pour venir s'installer à Clermont avec son mari et ses enfants, Léon et Quentin.

Toujours frustrée, elle n'arrivait pas à se concentrer. Son esprit était parasité par un tas de pensées érotiques ainsi que son rêve étrange qui lui semblait si réel. Pourquoi y penser maintenant ? Se demandait-elle. Était-ce réel ? Ce devait être la fatigue et le stress qui lui jouaient des tours. Elle l'espérait ! Une autre voix se fit entendre, plus féminine, celle d'une jeune fille de quinze ans en pleine crise d'adolescence.

— Maman ! Où est passée ma jupe crayon bleu nuit ? hurla Lucie de sa chambre qui était mitoyenne à celle de Judith et Paul.

— Dans ton armoire, chérie, avec tes autres jupes. Je l'ai repassée hier. Faites des gosses ! (Dit-elle à voix basse en choisissant des vêtements).

Paul, vêtu d'un élégant costume, s'approcha de sa femme pour l'embrasser.

— Passe une bonne journée, chérie, ne rentre pas trop tard !

— Avec mon jouet, tout va bien se passer ! lança Judith d'un ton désinvolte, provoquant.

Paul lui donna une fessée et partit accompagner leur fils.

— Tu ne perds rien pour attendre !

Le téléphone de Judith vibra de nouveau, un numéro inconnu s'afficha. En cliquant, elle tomba sur une étrange photo d'une femme ligotée en tenue SM. Elle ne se reconnaissait plus, elle avait l'impression de voir une autre femme. Elle se revit quelques années plus tôt, dans cette chambre, attachée tout de cuir vêtu, à la merci de cet homme qu'elle pensait être l'amour de sa vie. Mais ô combien elle s'était fourvoyée…

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