Erreurs - 1

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Tu as posé un panier de pains rôtis sous le nez de Royan.

— Je te pique à Cari.

Il a gloussé gaiement, tourné vers la Tick.

— Pfeuh, a-t-elle fait. T’expliqueras au vieux bougon pourquoi sa commande traîne.

— Il entend rien de toute façon, hé hé !

Il a trottiné à ta suite, jusque dans les allées trop soignées des jardins qu’un vent pressé malmenait.

— Tout pointe vers les laveurs, on dirait. On va fouiller les dortoirs avec Nash dans la journée.

— Non mais y’a plus grave, ils s’en sont pris à Saæl ! Je me disais bien qu’elle avait encore moins la forme que d’habitude. C’est pas dingue, tout ça. Tu penses que le meurtrier a voulu la protéger ?

— Possible. Ou juste faire taire l’Ælv. Il était pas très pote avec les Dai.

— À tous les coups, il faisait partie de la bande des tapés du bulbe, là. Ils rêvent que de nous tuer, mais ils osent pas s’approcher.

— Ah ? Tu saurais où les trouver ?

— Dans le secteur populaire d’Amës, je dirais ?

Tu t’es passé une main sur le visage.

— J’en peux plus, de ce dôme.

— De toute façon on sera pas les bienvenus.

Tu as secoué la tête.

— Je suis Nëluuj, faut bien que ça serve.

Une tempête se préparait, comme pour vous hâter. Les citoyens s’agitaient, pressés de s’abriter.

Le secteur populaire, moins chargé, moins dégoulinant de pastel, te repoussait moins que son équivalent huppé. Ses fragrances te montaient tout de même à la tête : tu ne comptais pas traîner.

Royan a fureté les alentours, puis filé droit vers les tribunes.

— Quand je livre une commande, y’a souvent un de leurs gus sur l’estrade.

La foule l’a stoppé net.

— Ben tiens ! Tout le monde s’est réfugié à l’intérieur, ils pouvaient pas manquer l’occase !

Ton cœur s’affolait, oppressé par la cohue. Tu préférais encore affronter la tempête. Tu tirais Royan pour vous y soustraire, quand il a pointé un Ælv planté sur le podium. Vous l’entendiez mal derrière le tumulte, mais il a élevé la voix à mesure que son auditoire grossissait.

— …onstres sanguinaires ! Chassons-les avant qu’ils ne nous assassinent comme ils ont assassiné Maafaala lya Alsaöth aël Emmesalhaaëillyo !

Difficile d’ignorer les regards hostiles plantés sur vous. Au moins, la populace s’efforçait de vous faire de la place. L’orateur s’est mis à arpenter l’estrade.

— Les ëlla-Llëmnoa refusent d’en parler ! Mais vous, citoyens, ouvrez les yeux et les oreilles ! Tant que ces horreurs habiteront notre Cité, nous sommes tous en danger !

Les approbations enflammées ont fusé. Ses acolytes ont rejoint le trublion sur la scène pour tenir des discours similaires. La masse serrée des spectateurs ne parvenait plus à vous tenir à distance. Elle s’est enhardie, vous assénant des coups de coude entre deux regards agressifs.

Plutôt que d’attendre que la situation évolue, vous avez filé vers l’antichambre désertée du dôme. Ton pouls s’est enfin calmé.

— Oh, Royan…

Son manteau avait été déchiré et enduit d’un liquide collant. Il a pointé ton kælm, dans un état similaire.

— Charmants, les potes à Maafaala.

Une garde t’a appelée en criant, lance en l’air. Vous vous êtes figés, prêts à détaler. Qu’avait-on encore trouvé à te reprocher ?

— Ëlla-Nëluuj !

Elle s’est arrêtée à votre hauteur, mains sur les cuisses le temps de reprendre son souffle.

— Ëlla-Nëluuj, un Dhaemon en exil s’est immiscé dans la Cité. Il se serait réfugié dans le parc du dôme de Chal !

Elle a attendu ta réponse, mais tu es restée de marbre.

— Ëlla-Nëluuj, je pense que les Llëmnoa désireraient votre participation active…

— S’il est seul et que tous les gardes se lancent à ses trousses, vous vous serez occupés de lui avant que j’aie le temps d’arriver.

Elle a écarquillé les yeux.

— Il compte s’en prendre à ëlla-Chal !

— Ils veulent toujours s’en prendre à Chal. Vous comptez faire quoi des agitateurs dans les tribunes ?

Elle t’a fixée sans paraître comprendre.

— La réunion citoyenne ? Ils ne posent jamais problème.

— Non, c’est vrai que cracher sur les Dai a jamais fait de mal à personne.

Elle a blêmi, soudain soucieuse, et a accepté d’y jeter un œil si tu remplissais ta mission.

Tu as fini par suivre les allées arborées en direction du dôme de Sooyolane en compagnie de Royan.

La tempête sifflait entre les dômes, la saison de la furie du Kashl touchait à sa fin. Ses dernières rafales malmenaient les quelques citoyens restés à l’extérieur : principalement des gardes, que le vent forçait à se courber. De temps à autre, des troncs morts, de jeunes arbustes et même de petits animaux étaient emportés par les bourrasques, sans parler de la poussière à cause de laquelle vous avanciez les yeux fermés. Vous vous aplatissiez au sol quand des débris menaçaient de vous heurter et ne progressiez qu’avec précaution.

D’après la garde, vous cherchiez un Tick aux cheveux gris. L’odeur de la cible, quoique brouillée, vous parvenait facilement grâce au vent en provenance de Salainashra. La poussière vous interdisait de trop longs souffles. Vous vous contentiez de flairements rapides avant de cacher vos nez dans vos kælmn. Royan était entièrement masqué sous la capuche rokian qu’il serrait fort.

Les arbustes tantôt déracinés et projetés se multipliaient à mesure que vous approchiez du parc sylvestre de Chal.

Vous avez bientôt distingué un Tick recroquevillé parmi les arbres en attendant que la tempête s’apaise.

Tête baissée, vous l’avez chargé. L’intrus a à peine eu le temps de lever son regard vers toi, le visage dans les mains pour se protéger de la poussière, que tu lui as arraché son écharpe et plongé tes griffes dans sa gorge ainsi dénudée. Il est mort les yeux écarquillés par la surprise. À quoi d’autre s’était-il attendu ?

Un doute t’a poussée à chercher le regard de Royan, mais le Rokian a acquiescé sans hésiter. Un exilé n’appartenait plus à aucun clan et celui-ci, en plus de n’être pas Riao, n’avait pas respecté les termes de son bannissement. Il avait mis sa vie en jeu quand il s’était faufilé sur un territoire habité par des Dai. Aux yeux du loup, tu n’avais rien à te reprocher.

— Tu te sens de ramener le corps au dôme des voyageurs ? lui as-tu demandé.

— Je suis plutôt d’avis qu’on le laisse ici et qu’on s’enterre en attendant que ça se calme.

— Je devrais rentrer au dôme de Chal avant que les Llëmnoa piquent une crise.

— Pff, pourquoi tu leur obéis ? C’est pas comme si c’étaient tes Naræsn.

— Pareil que toi, non ? T’es pas obligé de bricoler leurs babioles, on peut retourner dans la forêt.

Royan n’a pas répondu. Il s’était enfermé entre quatre murs, oui. Mais ce n’est pas lui qui s’était enfui seul du clan et avait vaincu l’Apræncal. Alors toi, pourquoi n’étais-tu toujours pas libre ?

Sans parler, vous avez rallié le dôme de Chal, poussés par le vent. La marche était plus facile, mais vous surveilliez vos arrières pour prévenir les heurts.

Personne ne gardait l’entrée du dôme. Les lourdes portes étaient fermées. Tu y as tambouriné et une voix à peine audible a demandé quelque chose. L’un des battants s’est entrebâillé, puis on a juste assez ouvert pour vous laisser entrer. Royan a poussé un soupir de soulagement.

— Ëlla-Nëluuj, des gardes vous cherchaient au sujet d’un intrus…

— C’est fait, as-tu assuré. Et personne a l’air au bord de la syncope, donc je suppose que Sooyolane va bien.

— Ëlla-Chal se repose dans ses quartiers, merci de votre sollicitude. Aucun indésirable n’a pénétré son dôme.

Tu as fait une courbette moqueuse.

— Voyathön a aperçu le Tick au levant de ce dôme-ci, ëlla-Nëluuj.

— C’est bon, j’ai laissé le corps dans le bois, au couchant d’ici.

— À l’instant ?

— Comment ça, « à l’instant » ?

— C’est que… a ânonné la Llëmnoa qui semblait mal à l’aise.

Fevaol a réfléchi à toute vitesse.

— Il y avait deux intrus. Deux Tickn, pour être précis. On ne vous l’a pas dit ?

— Cheveux gris, comme le premier ?

— Tout à fait, a confirmé Fevaol.

Tu l’as regardée froidement, puis as attiré Royan dans un coin en attendant que les vents s’apaisent. Vous avez alors quitté le dôme.

— Caei, a dit Royan, il se passe bien ce que je pense ?

— Ça dépend de ce à quoi tu penses.

Une boule te gênait la gorge. Venais-tu de t’en prendre à un innocent ?

— Y’a qu’un seul banni, hein ?

Tu as hoché la tête.

— On a tué un Yudæl, a-t-il dit.

Tu as ri sèchement.

— C’est moi qu’ai tué un Yudæl, Ro. Te fais pas de bile alors que t’y es pour rien.

— J’aurais dû le reconnaître…

— On sentait rien du tout et il avait la gueule enroulée dans ses écharpes. T’y es pour rien, j’te dis.

Toi, en revanche, tu avais plongé les griffes dans la gorge d’un semblable. Mais Yudæl n’était pas vraiment un clan, n’est-ce pas ?

La surprise du Tick prenait sens, maintenant. Sa chère libératrice s’était retournée contre lui, sans raison aucune.

— C’était pas un Riao, Caei. Même sans être exilé, il représentait rien pour toi.

Au tour de Royan d’essayer de te déculpabiliser. Tu appréciais l’effort, mais à la vérité, tu avais les mains tachées du sang de beaucoup des tiens. Tes préoccupations se sont réduites à ta propre personne : les Yudæln et les Llëmnoa t’accuseraient-ils ?

— Je le sens, a dit Royan.

Tu as levé le nez. L’odeur portée par la brise, claire cette fois, était bien celle d’un Tick.

— C’est aucun des Yudæln. Là, c’est sûr.

Il avait la voix peinée. Pauvre Royan. Ne comprenait-il pas que tu étais la seule responsable ?

— C’est de ma faute, a-t-il poursuivi. J’aurais dû le reconnaître. Je sais toujours pas qui c’était.

— C’est moi qui l’ai tué, arrête avec ça.

Et Fevaol, en apprenant la mort d’un Yudæl, s’était contentée de bluffer. « Il y avait deux intrus », avait-elle menti. Il fallait remuer ciel et terre quand l’un de leurs précieux Ælvn s’exposait au danger, mais les Dai… à qui manqueraient-ils ?

— Il nous a vus, je pense. Le type dans les fourrés.

Le Tick était accroupi. Il avait une de ces queues imberbes et inutiles, incapable ne serait-ce que de gigoter.

— Je préfère que tu restes à l’écart, Royan. Pas que j’aie pas confiance, mais on a assez de dommages collatéraux pour la journée.

Le Rokian a acquiescé. Il a laissé échapper un sourire à pleines dents, un de ceux qui faisaient frémir les Ælvn. « Trop de dents, disaient-ils, trop acérées, comme des armes. » Et c’étaient des armes, mais tu trouvais ces rangées de couteaux chaleureuses, réconfortantes. C’était le sourire d’un Dai en bonne santé, un de ceux qui vivraient. Tu as découvert tes propres crocs, heureuse un instant. Puis tu t’es souvenue que tu venais de tuer l’un des nôtres et que chasser cet abruti ne réparerait pas ton erreur.

Tu t’es rapprochée de l’intrus, faisant mine de ne pas l’avoir remarqué. Royan te suivait pour le moment. Il saurait quand s’éloigner.

Pas dupe, l’exilé a bondi, mais il n’échapperait pas à son sort. Il s’est d’abord élancé sur Royan, qui l’a contourné à temps.

— M’attaque pas, je suis ton côté ! lui a crié le loup.

Le Tick a hésité un instant, confus. Tu as profité de l’ouverture pour lui planter une lame dans la nuque. Pour plus de sûreté, tu lui as tranché la gorge. Il s’est écroulé.

— Je déconne, a avoué Royan au défunt.

Tu as considéré le corps inerte.

— Tu le portes aux Yudæln pendant que je vais chercher l’autre ?

— T’es sûre de toi ?

— Quoi ? Tu préfères qu’on le laisse pourrir là-bas ?

Royan a baissé les yeux et tiré sur ses épaules les bras du Tick plus grand que lui. Les pieds du mort traînaient par terre et le sang frais collait au manteau du loup.

— Je te retrouve au réfectoire.

Quand tu as atteint le cadavre du Yudæl, plusieurs problèmes se sont disputé ton attention. Tu aurais du mal à transporter le Tick jusqu’à son dôme. Il pesait plus lourd que ce à quoi tu t’attendais, mais tu as caché tes efforts sous un masque d’aisance. Il ne se dirait pas que Caei manquait de force.

L’autre problème était la réaction des Yudæln. Qui tiendraient-ils pour responsable ? Pouvaient-ils t’exiler, de quelque façon ? Au moins, le défunt n’était pas Riao. Assassiner quelqu’un de ton clan, un non banni… Il aurait été difficile d’échapper à l’exil et de revoir un jour ton clan. Les arguments que tu avais soumis à Royan avaient un goût amer. Tu n’étais certes pas complètement Riao, mais tu passais ton temps à t’en revendiquer ; et tu soutenais soudain que ton métissage te plaçait dans une catégorie à part ? Qu’une demi-Riao tuant un Riao ne relevait pas du parricide ? Tu avais pourtant appris très tôt qu’être akci n’offrait pas d’avantages. L’oublier, c’était s’exposer à des erreurs naïves.

Tu as franchi les portes du dôme, traînant la carcasse d’un allié devant des Ælvn scandalisés. Des Dai sont bientôt arrivés, la mine sombre, et t’ont délestée du Tick. Tu les as suivis jusqu’au réfectoire inhabituellement calme où les Yudæln attendaient.

— Royan nous a raconté, t’a dit Raski, un autre Tick. Mais on aimerait ta version des faits.

Il était très ami avec la victime, a précisé Royan dans la langue du silence riao.

— Pas de ça, a dit Raski. On doit être unis à présent. Tu parles à tous les Yudæln ou à personne.

— Je disais juste que t’étais proche de Liehm.

Le Tick a croisé le regard d’un Riao, qui a confirmé les dires de Royan.

Il est revenu vers toi pour que tu rendes compte des événements. Quand tu as cessé de parler, Raski est demeuré silencieux un long moment. Les Yudæln l’ont imité. À leur grande honte, ils s’étaient déshabitués de la mort depuis leur arrivée chez les Ælvn. Le trépas de Liehm leur rappelait à tous que la Cité ne garantissait pas leur survie. Exister restait dangereux, où qu’ils se trouvent. Raski a inspiré, un air de dégoût sur le visage.

— On dirait que c’était un malentendu, mais Liehm n’était pas ton ennemi. Il était devenu trop confiant. On l’est tous devenus.

— Il avait raison, as-tu contré. On devrait pas avoir à se méfier des Dai de la Cité.

Quelques Dai ont hoché la tête, parcourus d’émotions contradictoires.

— Il a été malchanceux. Les malchanceux ne vivent jamais longtemps…

Tu as plissé les yeux. On te pardonnait si facilement ?

Mælksh s’est avancée. Un nuage de tension l’enveloppait.

— Liehm était mon meilleur ami. Je n’oublierai pas que c’est toi qui as écourté sa vie.

Elle exposait une rangée de dents coniques, mais ne souriait pas. Tu as acquiescé. Ça, tu comprenais.

Des Dai ont appuyé leur regard pour l’inciter à continuer. Ils avaient visiblement quelque chose à te demander. Elle a hésité, puis cédé.

— La mort de Maafaala… Que savent les Ælvn ?

Tu as penché la tête, surprise.

— Euh… Pas autant que moi, je crois. Pourquoi ?

Elle a inspiré.

— Si tu apprends le nom de son meurtrier…

— Si c’est un Dai, je dirai aux Llëmnoa que j’ai rien trouvé. Vous, je vous donnerai son nom et vous en ferez ce que vous voudrez.

Ç’avait toujours été ton plan, mais tu l’as gardé pour toi.

Mælksh a scruté le sol. Liehm contre ta parole… elle se sentait salie ; toi, soulagée.

Ainsi une Frreshie avait un Tick pour ami le plus proche ? Du jamais vu. Yudæl était en train de prendre forme. Une forme de clan.

*

Les Llëmnoa t’ont accueillie froidement lors de ton retour au dôme de Chal.

— Qui protégeait ëlla-Chal pendant que vous vagabondiez ? Et qu’en est-il de ce pauvre Maafaala ?

Il te fallait être partout à la fois et surtout aux côtés de Sooyolane. Une escorte l’entourait pourtant en permanence, mais tu n’as pas répété tes arguments. Un Llëmnoa a blagué qu’il serait bientôt nécessaire de t’attacher à elle. Tu n’as pas répondu.

Tu venais encore d’abattre l’un des tiens. Si la plupart des bannis ne méritaient pas ta pitié, n’aurais-tu pas dû ressentir quelque chose pour un Yudæl ? Ou pour les anciens Riaon ?

Nyemëlls est arrivé, tu lui as rapporté les événements. Tu n’as pas omis avoir tué Liehm. Les Llëmnoa se sont tus. Fevaol a détourné le regard.

— Espérons que les Dhaemon de la Cité n’en aient pas après vous, a dit Nyemëlls en se tenant le menton.

— Si vous pensez que les Yudæln m’en voudront à moi, vous vous plantez. En plus de ça, vous m’avez menti.

— Il n’était pas utile… est intervenue Fevaol avant qu’on l’intime au silence.

— Il s’agit de votre erreur, ëlla-Nëluuj, a insisté Nyemëlls. Vous ne faites plus la différence entre les Dhaemon de la Cité et ceux de la forêt.

Tu as trouvé insultant son regard de compassion. Il avait tort, mais tu ne l’as pas contredit. À la place, docile, tu as suivi les Llëmnoa vers les appartements de Sooyolane. Ton irritation s’aggravait de jour en jour, mais comme les Ælvn, supposais-tu, tu portais un masque d’obéissance.

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