Il bondit et brisa la nuque de sa cible. Esquivant une lance, il renversa son possesseur avant de lui faire éclater le crâne de son poing. Une décharge de métal emporta une de ses épaulettes. Il courut vers le tireur pour le mettre hors d’état de nuire d’une estocade, les doigts rigidifiés en pointes.

« Je dois quand même faire attention, mon armure ne me protège plus de grand-chose. Et s’il daignait se montrer… »

Comme en réponse, deux soldats esoracs volèrent sur sa droite. Il se dirigea aussitôt du côté d’où ils venaient, et y trouva celui qu’il cherchait. Un être de quatre mètres, mi-humain mi-orc, envoyait valser ceux qui se présentaient devant lui à grands coups de masse. Lorsqu’il repéra le jeune homme, il sourit.

« T’es déjà une loque. Un champion ? Laisse moi rire. Tu tiens plus d’une gamine pleurnicharde que d’un chevalier. »

D’un revers de main, il ordonna à ses subordonnés de le laisser seul pour ce combat. Un cercle se forma de lui-même autour d’eux. Dans un hurlement, le semi-orc s’élança vers l’humain. Ce dernier dévia une attaque et répliqua par un coup de griffe sur toute la longueur du bras. Malheureusement, la blessure, trop superficielle, n’empêcha pas son ennemi de le repousser du poing. L’arme massive s’abattit étonnement vite sur l’Esorac. N’ayant pas le temps d’esquiver, il durcit ses avant-bras et les plaça au-dessus de sa tête. Le choc monumental l’aplatit au sol. Il cracha un flot de sang.

« Alors, champion ? Quel est ton nom déjà ? Dargent ? »

Il ne répondit pas.

« Eh bien, chevalier Dargent, je vais me montrer clément. As-tu une dernière parole à prononcer avant de mourir ?

-Tout repose sur toi, Estelle. »

Une gigantesque lame jaillit derrière le héros riphas, parcourue de reflets ardents. Son réflexe de se retourner pour parer lui sauva la vie, mais sa masse se disloqua sous la claymore. Il sauta sur le côté afin de jauger la nouvelle arrivante. Malgré sa petite taille et la légèreté de son armure, elle semblait être une combattante chevronnée. Une détermination semblable à celle de son maître brillait dans ses yeux dorés, mêlée à autre chose qu’il n’aurait su définir.

« Bah, quelle importance puisqu’elle va mourir dans quelques instants. »

Il eut un sourire vicieux.

« Comment veux-tu finir tes jours, intrépide demoiselle ?

-Vieille.

-Tu as choisi le mauvais adversaire. »