L'Encre
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Une plume, un stylo, qu'importe, l'encre coule
Et sinue, inlassable, au-dessus du papier,
Tous deux valets d'une âme où le monde s'écroule
En vers qu'elle se doit de démultiplier.
C'est le sang de l'esprit, le messager de l'âme,
L'eau du bain où s'immerge un front que la nuit fend,
C'est l'alcool, l'antidote et la fidèle rame
Contre la déferlante et l'implacable vent.
Buvons-la par tonneaux, que la plume soit seiche
Recrachant la noirceur pour tromper l'ennemi,
Buvons-la tant que rien ne la souille ou l'assèche
Et laissons dans ce vin le penser endormi.
Tant de peine est venue en ces eaux jeter l'ancre
Au point de recouvrir cet obscur océan
De bateaux calfatés, abîmés par le chancre,
Douleur de capitaine au visage béant.
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