Les Mondes Intérieurs
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Il arrive parfois de penser à tous ceux
N'ayant pour crocheter du crâne la serrure
Rien d'autre qu'un plaisir futile ou vicieux
Qui trompe chaque jour et l'âme dénature.
Alors, tout nauséeux et d'un vertige pris,
L'on perçoit le néant où les peuples reçoivent
L'ordre de vivre sot, de l'éphémère épris,
Puis fumants, débauchés, ils s'empiffrent et boivent.
Sans monde intérieur, comment vivre ici-bas
Autrement qu'en déclin, condamné par l'angoisse,
Comment ne pas errer jusqu'au jour du trépas
Dans cet extérieur lourd de fange et de poisse ?
Merci d'avoir rendu notre monde moins laid,
Ô muses de tout art, ô nature apaisante,
Et d'avoir sous mon front laissé le chevalet
Où naissent les tableaux que la liberté chante.
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