Lettre anonyme

Une minute de lecture

« Je t'aimais tant ! hélas nos chemins se séparent,

Tu resteras ici dans la cendre et le sel,

Condamnée à l'endroit où les âmes s'égarent

Et brûlent par milliers les pages de missel.

Je saurai pour toujours où lasse tu reposes,

Et comme un long soupir d'outre-tombe venu,

J'embrasserai ton spectre aux paupières mi-closes,

Caressant des deux mains ce passé détenu.

Tu me traverseras en lame désolée

Sans jamais par la mort restaurer notre amour,

Blessé mais immortel en ce vieux mausolée

Que devient désormais l'abominable cour.

Tu seras au plafond parmi d'autres visages,

Portrait mystérieux verni de souvenir

Où l'adieu chaque jour à travers tous les âges,

Reviendra sans pinceaux mais brûlant de désir.

Mais peut-être qu'un jour, qui sait, te reverrai-je

Dans un regard brillant ou le velours d'un front,

À travers un enfant qui courra dans la neige

Et qu'un jour, comme nous, les jours avaleront.

Voilà l'heure, je pars et blessé te distance,

Je pars rejoindre ainsi tous ceux qui comme moi

Ont connu sans regrets ta blancheur, Innocence,

Couleur de mon linceul mélancolique et froid. »

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Thomas Hillokâ ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0