La Guérisseuse
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Nature guérisseuse, ô buveuse de bile,
Combien de fois as-tu par tes philtres obscurs
Soigner l'âme brûlée au soleil de la ville
Et nettoyer la suie au milieu de ses murs ?
Et plonger dans la pluie un essaim de pensées ;
Et calmer par le froid fièvres et tremblements ;
Tant de formes, Nature, à jamais encensées
Dans le temple éternel de tes nombreux amants.
Avec toi, nul besoin de tous ces cataplasmes,
Il suffit à nos yeux d'entendre le parfum
Des lagons, des forêts, tels de vieux ectoplasmes
Retrouvant la lumière où la douleur prend fin.
Hélas, il est un fond à tous ces grands remèdes,
Un fond que la distance inflige à notre espoir
Condamné par les lacs, les plages, les pinèdes,
À revenir en eux se morfondre et s'asseoir.
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