La Poule
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Le dos chargé d'un coq, la poule, bec à terre,
Se soumet, croupion levé comme il se doit,
Comme une bonne épouse offerte au futur père
Qui ne demande pas s'il peut y mettre un doigt.
Avide d'un cloaque empli de sa semence,
Chaque mâle obsédé par quelque sombre instinct
S'approche de la poule et sur elle s'élance,
Faisant de la diva sa docile catin.
La nuque en sang, recrue, elle attend, immobile,
Tandis que chacun part, tout fier et satisfait,
Un air étrange au front, d'homme et de volatile,
Deux races que rassemble un ignoble forfait.
Les mâles sur ce sol n'écoutent que l'envie,
Traquent toujours la femme et lui tournent autour,
Comme une espèce en rut par la verge asservie,
Ton monde, ô Créateur, n'est qu'une basse-cour.
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