Les Têtes Penchées

Une minute de lecture

L'addiction s'étend chaque jour un peu plus

Ainsi qu'un opium courbant toutes les têtes,

Faisant des mains la cage où s'entassent reclus

Conscience et penser comme des pauvres bêtes.

Même la peste noire a fini par rougir

Au devant du fléau de ces peuples malades,

Baignés d'une lueur qui les laisse mourir

Sans avoir savouré la douceur des balades.

Ensemble et seuls, unis dans un silence froid,

Autour de la grand-table, ils ne voient que leur maître,

Grand marionnettiste et source de l'effroi

De tous les derniers fronts que l'on ne peut soumettre.

Obsédés, possédés par ce faux serviteur,

Ils penchent devant lui la tête, offre leur vie

Comme des animaux qui s'arrachent le cœur

Sur cet immense autel de l'invincible envie.

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