Les Ogres
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Du bout de la fourchette, ils engraissent le Mal,
Ce Mal qui mange et boit leur âme tout entière,
Faisant du désespoir logé dans leur cuillère
D'épais écoulements de vice abdominal.
Et même le péché tient sa part de mystère,
Le plaisir du palais vaut-il vraiment ces eaux
Qui coulent en chaque ombre ainsi que des ruisseaux
Le long des membres lourds où la lèpre se terre ?
Ils semblent fondre ainsi que des cierges pascaux
Sous le feu d'une foi qui les fera s'éteindre
Plus vite que cet autre en forme de cylindre
Refusant de donner sa cire aux asticots.
Et lorsque juin s'achève, un buveur de suées
S'abat comme l'enfer sur des mottes de gras,
S'abreuve à l'entrejambe et cherche sous les bras
Le doux parfum des chairs au sol restituées.
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