Les bips incessant de la machine cesse enfin. Tout redevient calme, tout redevient paisible. Le silence me fait un bien fou. Tout semble enfin clair dans ma tête. Je ne supportais plus ce bruit mais j'en avait pris l'habitude. Ça fait du bien quand ça s'arrête.

D'abords, je me sens lourde. J'ai l'impression que mon corps pèse des tonnes. Ce n'est pas la première fois...

Tout mon corps me brûle. J'ai l'impression de revivre mon accident en sens inverse...parce que dans ce cas, la douleur finit par disparaître.

Je retrouve enfin la vue !

Le noir laisse peu à peu place à une lumière intense. Je me redresse. Je suis sur le sol de l'accident. Je suis dans le parking, mais aucun lycée ni voiture n'est dans les alentours. Seulement moi, le parking et cette lumière orangée...

Je m'approche de la lumière pour distinguer une silhouette, celle de mon père. Il semble apaisé, serein.

Le décor change. Je suis dans une église. Un prêtre parle. Je comprends rapidement que la personne dans le cercueil à ma gauche n'est autre que moi. J'assiste à mon propre enterrement.

Des larmes invisible dévale le long de mon âme. Tout est arrivé si vite. Je n'ai même pas put profiter convenablement de cette vie. Tant de chose inachevée...

Kévin prends place sur l'estrade. Il n'est pas comme je me l'imaginais. Mais il n'est pas moche. Il est...juste comme il faut, différent, mais beau. 

Il va faire un discours pour moi...je ne m'attendais pas à ce qu'il est le courage d'affronter ma famille et je n'en suis que plus émue.

- Salut à tous. Je sais que c'est une manière mal vue de dire salut..mais c'est comme ça que je commençais mes conversations avec Elizabeth...Beth...Cela signifiait beaucoup, cela signifiait que j'étais là pour elle, pour lui remonter le moral. Dire bonjour, ce serait comme...ce serait comme lui donner un adieu non sincère, comme lui avouer que je ne veux pas la voir partir...mais je ne dois pas être égoïste. Parce que même si je m'en veux terriblement d'avoir mis fin à ses jours, même si je m'en veux de ne pas l'avoir connu avant, même si je la connais à travers les nombreux récits de sa mère qui m'invitait à partager un café tout les jours pendant deux heures, je comprends qu'il est temps de la laisser partir, de la laisser vivre sans douleur, sans peine, de la laisser rejoindre l'autre côté...Merci Beth d'être entrée dans ma vie...même de cette manière...parce que depuis que je t'ai percuté, j'ai grandit...je me suis remit en question...c'est donc avec un grand regret que je te dis au revoir, à dieu.

C'est apaisant d'entendre ce discours. Peut-être que ma mort à servit à cela. Peut-être que je devrais participer à l'évolution de la personne que j'ai apprise à aimer. SI tel est le cas, si je suis morte pour lui permettre d'être heureux plus tard...alors j'ai réussi ma vie, ma mort.

c'est au tour de ma mère.

- Bonjour à tous...enfin...mauvais jour malheureusement...j'espérais ne jamais avoir à faire un discours à l'enterrement de mes enfants, j'espérais mourir avant eux...je n'ai jamais voulu leur donner la vie pour que le destin leur enlève si soudainement...si seulement j'avais pût savoir...j'aurais protégé ma petite princesse...* sanglot * désolé...

Elle descends de l'estrade, ne pouvant en dire plus.

Moi aussi, je suis désolée maman...je ne voulais pas gâcher ta vie...je ne voulais pas que papa meurt...que tu te retrouve seule avec ma sœur...

Le pire dans la mort...ce n'est pas lorsqu'on quitte cette terre...non, le pire, ce sont les vivants qui l'endurent.