Tout part d'un malendendu d'après le spécialiste licornophile Bruno Faidutti : " La première source sur la licorne nous vient de Ctésias (le Mytho). Ce médecin grec [...] raconte qu'en Inde - où il n’est jamais allé - des animaux ressemblent à des ânes, une corne au milieu du front. Ce sont probablement des rhinocéros qu'on lui a décrits."

Vous avez bien lu ! Le Ctésias n'est jamais allé en Inde !

" Bah, nous v'là bien ! " comme dirait le responsable-ascenseur du World Trade Center.

Et tout va tristement s'enchaîner jusqu'en 2022. Oui, vous avez bien entendu. 2022.

La description de Ctésias fut reprise, amplifiée, transformée par d’autres personnages illustres de l’Antiquité. Les arabes n'existaient pas mais leur téléphone était déjà au point. Hum... On me glisse dans l'oreillette que le peuple arabe existait déjà. Vraiment ? Bon, d'accord, mais avouez que la blague n'était pas mal, non ? Bref, l'idée fit donc son chemin dans toutes les petites têtes blondes de l'époque sur le chemin de l'école. Un animal avec une corne au milieu du front ! Bouh ! Ça fout la trouille. Certains s'en servirent alors sans vergogne comme objet de chantage auprès de leur progéniture. Parents indignes.

 — Si tu ne vas pas chercher l'eau au puits, La Bête (le mot licorne n'arrivera que plus tard, évitons l'anachronisme) te mangera !
 — Mais, père ! les lions et autres hyènes sanguinaires s'abreuvent là-bas, n'est-il pas ?
 — La Bête ma petite ! La Bête ! Te rends-tu compte ? Houla la... après... c'est toi qui vois. Je dis ça, je dis rien.

Vous comprenez que soit nous avons affaire à des tanches qui se transmettent tranquillement leurs maladies congénitales de générations en générations, ce qui affaiblit considérablement leurs facultés cognitives, soit nous avons affaire à des tanches qui se transmettent tranquillement leurs maladies congénitales de générations en générations, ce qui affaiblit considérablement leurs facultés cognitives.

Hérédité quand tu nous tiens !