Mais au fait ? Que pouvait faire un prisonnier de guerre dans la cour du roi ? On ne sait pas trop. Ce qu'on sait, c'est que Ctésias était un prisonnier " protégé ". Je sens que dans votre tête de petit écrivain de seconde zone ça bouillonne un peu là, non ? Vous vous dites que ça pue le collabo à plein nez, hein ? Ce n'est pas faux. Sachez, quand même, pour sa défense, que les courbettes et autres petites commodités d'usages pour sauver ses miches étaient véritablement nécessaires à l'époque. Être prisonnier d'un roi perse amateur de foot ne garantissait pas l'eau chaude, l'abonnement à Netflix et encore moins une bonne mutuelle, on est d'accord. Et puis, qu'auriez-vous fait pour éviter un don volontaire de votre tête pour une petite partie ? Comme tout le monde, vous auriez trouvé différents subterfuges pour continuer de vivre, réévaluant la pestilentielle collaboration au rang de parfum de luxe.
Après réflexion, on comprend l'astuce de Ctésias. C'est qu'avant d'être bourin, il était médecin ou le contraire, on ne sait pas trop. À l'époque, en tous cas, quand tu es médecin, c'est royal. Tu peux dire et faire n'importe quoi, tout le monde te croit, tu t'incrustes partout, tu bois des coups etc. Quoi aujourd'hui aussi ? Non ? Me dites pas que c'est pas vrai !

... Soyons sérieux deux minutes.

Dans les heures creuses, entre 8 heures et 19 heures, quand il se reposait d'une harassante journée à traîner ses savates, Ctésias couchait par écrit deux trois choses qu'il observait. En fait, il notait tout, le bougre : la cruauté des princesses orientales, véritables maîtresses de la politique, la richesse fabuleuse du pays, ses liens privilégiés avec l’Inde peuplée d’hommes et d’animaux étranges, les...

Attendez ! attendez !

" l’Inde peuplée d’hommes et d’animaux étranges. " ?

Rien ne vous choque ? Mais voyons ! C'est précisément là que ça part en sucette. On vous explique : l’accès aux archives royales lui permit d'aller puiser dans les récits, les documents suffisament de matières pour ses histoires. Et quelles histoires !

Collabo et mytho à la fois. Ça commence à faire beaucoup.