34. Que faire?
Le père Gabriel s’était retiré dans son bureau. Le paquet qu’on lui avait remis des semaines auparavant semblait le narguer sur la table. Il était inutile de l’ouvrir, il savait ce qu’il contenait. Des souvenirs. Des regrets. Et des cicatrices. Mais peut-être aussi de l’espoir.
- Vous allez lui donner ? Le surpris une voix familière.
Le Général se trouvait assis en face de lui, l’allure stricte et le regard sérieux.
- Je ne sais pas encore, admit-il en essayant de cacher sa surprise devant cette apparition subite.
- Bien sûr que vous le savez, c’était sa volonté, non ? Et sinon, pourquoi l’avoir conservé ? Dit-il en désignant le paquet.
- C’est vous qui l’aviez conservé…
- Sur votre demande, n’essayez pas de détourner la conversation.
- Vous pensez qu’elle est prête pour tout ça ? Souffla-t-il, exaspéré. Avec tout ce qu’elle a vécu je ne suis pas certain que remuer le passé soit la meilleure chose à faire.
- Vous parlez pour elle ? Ou pour vous ?
Ne laissant pas son interlocuteur répondre, il reprit :
- Vous avez peur. Peur de vous confronter à tout ça, peur de la perdre. Mais n’oubliez pas une chose : il est trop tard pour faire volte-face désormais.
Sa voix s’était presque faite menaçante, son regard pesait lourdement sur le Père tandis qu’il se retirait en marmonnant presque inaudible :
- Beaucoup trop tard. Ne rajoutez pas des regrets aux regrets… de la souffrance à la souffrance. Fuir n’est plus une option.
Le père Gabriel se trouva de nouveau seul, comme s’il avait imaginé cette scène. Ses yeux se posèrent de nouveau sur la boîte de Pandore, attirés comme un aimant. L’ouvrir c’était souffrir, mais l’ignorer était bien pire encore.
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