Elle resta quelques jours avec la bonne fée. Celle-ci vivait dans une carabane, une caravane surmontée d'une cabane. Elle pouvait à tout moment tout casser pour se déplacer et aller ailleurs s'enraciner. Elle l'emmena en cueuillette, lui apprit deux trois choses, avec une cerpette et quelques echimoses. La jolie ne parlait plus, la bonne fée non plus. Leur silence n'était point pénible ou gênant, il créait un espace serein et inspirant. Puis un jour, la jolie s'était décidé.

" Je dois y retourner.

- Bien sûr, comme il te plaira.

- Aucuns conseils à dispenser?

- Comme il me plaira.

- Savez-vous ce que sont devenus les êtres anges du château?

- Retournés à l'ether mais toujours en ces murs froids et chauds.

- C'est un truc de fée de parler par énigme?

- C'est un truc de jolie d'être candide?

- Touchée, mais non, c'est juste mon coeur que je laisse comme guide. Jolie ou non, chacun choisis sa propre chanson.

- J'ai donc accomplis ma mission."

Elle sella son cheval et siffla les chiens qui faisait leur vie dans la forêt, mais jamais bien loin de la jeune fille qui les adoraient. Elle alla doucement cette fois, admirant les mystères des sous-bois. Elle ragagna le portail bleu au bout de plus d'une semaine. Elle s'arrêta devant, écoutant les bruits qui s'en échappait, le coeur encore lourd de peine. Son corps semblait refuser de se mettre en mouvement pour qu'elle aille rejoindre les bras de son amant. Lui avait-elle manquer? L'avait-il chercher? Il ne l'avait jamais défendu. Peut-être quand ils s'était enfui avait-il entrevu qu'il en allait de sa survie. Mais lui se sentait bien ici. Peut-être fallait-il se séparer, le laisser en ces lieux et tout recommencer. Son coeur se serra mais elle se sentait étrangement plus légère. Elle s'interrogea, elle l'aimait, évidemment, mais il y avait quelque chose de plus grand, de l'amour pour elle, fort et puissant. Alors elle l'aperçu au loin, son buste dépassant d'un bosquet. Elle voulut lui faire un signe pour qu'il se tourne vers elle. Mais alors ses bras et ses lèvres se lièrent à une autre jouvencelle. Une vive douleur vint plonger en son coeur. Mais elle ne ressentie point de vile rancoeur. Elle fit faire demi-tour à son destrier, et avec les chiens, elle finit par rentrer.