Chapitre 45

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Mon avocat fait appel à ses ex petits amis, et chacun décrit une fille violente, qui aime qu’on lui fasse du mal. Tous ses ex petits amis disent être bousillés après leur relation avec elle. Et ça c’est très bon pour moi !!!

- Pourquoi vous estimez qu’elle vous a détruit ?

- Parce que j’arrive plus à avoir de rapports sexuels « normaux » depuis elle.

- Comment ça ?

- J’ai besoin d’être violent.

- Et avant Cynthia vous l’étiez ?

- J’étais rien avant elle.

- Comment vous a t’elle amené à être violent?

- Elle me demandait de faire des choses sur elle ou elle me faisait des choses.

- Quoi comme choses ?

- Des coups dans mes parties, des gifles, des coups de poings sur elle, elle aimait que je la cogne alors je la cognais.

Mon avocat fait venir un médecin à la barre.

- Vous êtes le médecin du jeune homme que je viens d’interroger, n’est ce pas ?

- Oui je suis professeur en neuropsychiatrie spécialisé dans la manipulation mentale et James est mon patient depuis 5 ans.

- James est en institut, n’est ce pas ?

- Tout à fait.

- Pourquoi ?

- Il ne peut pas vivre seul. Ses pulsions sont trop dangereuses pour lui et les autres.

- Pensez-vous que c’est du à son ancienne relation avec Cynthia ?

- Oui. Il a été endoctriné dans une relation abusive, qu’il l’a amené à croire que sexe et violence sont indissociables.

- Peut-il guérir ?

- Non, le traumatisme à amené une obsession pour le sexe et la violence. Si James se retrouve avec une femme, il va forcément lui faire du mal et la détruire comme il a appris à le faire.

- Comment ça appris ?

- Sa relation avec Cynthia a été comme une sorte d’éducation sexuelle. Elle lui a fait découvrir une sexualité obsessionnelle où l’acte sexuel doit être forcément douloureux. James l’a enregistré dans son inconscient et ne peut plus s’en défaire.

- Comment est-ce possible d’en arriver là ?

- Par la manipulation.

- Comment s’y prend-elle ? Pourquoi James ou encore Maxime ?

- Elle vise les extrêmes, soit des hommes plutôt actifs sexuellement, qui ont déjà un gros appétit sexuel ou des hommes sans expérience comme James qui était vierge lorsqu’il a rencontré Cynthia. Elle va semer des tas de petites accroches, comme un regard, un sourire, parfois ce n’est que des petits détails qu’on ne relève pas mais si par exemple la victime aime le vert, elle va s’habiller en vert pour l’attirer. Elle va fondre ses désirs dans ceux des victimes. Parfois sans qu’ils s’en rendent compte. Elle peut faire des apparitions répétées ou semer des objets pour qu’inconsciemment la victime ne voie qu’elle et ses désirs. Ça peut aussi être juste une brève apparition en second plan qui sera enregistré par l’inconscient mais mis de coté.

- Un peu comme des images subliminales ?

- Oui on peut dire ça.

- Et pour James comment l’a t’elle endoctriné ?

- Elle la rendu dépendant du sexe. Elle lui montrait des films où y avait des scènes de violence, des pornos hard pour l’éduquer à être un homme selon elle. Car pour elle un homme ça frappe sa femme, ça la soumet à ses désirs peu importe lesquels. Leur relation est devenue malsaine, elle lui a acheté une ceinture pour qu’il la corrige pour qu’elle devienne une femme obéissante. James s’est senti puissant, il avait tout ce qu’il désirait sexuellement à condition qu’il soit un homme violent. Elle a raccordé le sexe et la violence, et maintenant il ne peut plus les dissocier.

- Y a t’il eu des conséquences sur la santé de James ?

- Oui bien sur, il a des psychoses, persuadé qu’elle continue à le commander. Il l’entend dans sa tête, il dort très peu. Parfois il se blesse et nous devons l’attacher pour sa sécurité.

- Cynthia est t’elle venue le voir ?

- Oui mais nous avons obtenu le droit à la sécurité sur James. Elle n’a plus l’autorisation de l’approcher.

- Donc on peut dire que Cynthia est une femme dangereuse ?

- Oui.

- Objection votre honneur !!! On juge qui là !!! Crie l’avocat de Cynthia.

- Je retire. Dit mon avocat satisfait d’avoir quand même dit ce qu’il avait à dire.

Mon avocat sort le dossier médical de Cynthia, pour démontrer les multiples blessures qu’elle a pu avoir, surtout avant notre rencontre. Elle a été consultée dans mon hôpital quelques mois auparavant pour des incidents de la vie courante, brûlure, coupure … Elle n’a pas arrêté de faire des allers et retours dans mon hôpital. Des images me reviennent, je l’ai croisé, plusieurs fois en effet...Mes souvenirs reviennent comme une vague. Dans le parking cette fille qui hurlait de la laisser partir, de ne pas lui faire de mal...j’avais fais tout le parking pour sauver cette fille et puis le silence. C’était sa voix !!! Je m’en voulais d’avoir trouvé ça excitant. La fois où ma voiture avait été vandalisée, une chaîne était sur mon siège. C’était ça qu’elle préparait, son enlèvement ! Elle m’a semé des indices, pour m’amener là où elle voulait comme le décrit le psy. Putain c’est dingue !

- Est ce que ça peut amener à une séquestration ? Un enlèvement ce genre de manipulation ?

- Bien sur. Si la victime a ce genre de fantasme et qu’elle aussi, il est tout à fait possible qu’ils se rejoignent sur ce terrain. L’un va jouer le rôle de l’agresseur, et l’autre de la victime, voir les deux si besoin.

- Donc ce que décrit mon client est plausible ?

- Oui.

- Bien, y a-t-il des manipulatrices types ? A quoi ressemble-t-elle ?

- Généralement à des personnes fragiles, douces, banales. Vous ne la voyez pas venir, elle vous envoûte totalement par leur regard, leur mimique, leur voix, leur timidité. Elles se transforment en des proies idéales. Mais ce ne sont que des loups déguisés en agneaux.

Mon avocat n’a plus de question pour le moment et c’est celui de Cynthia qui prend le relais.

- Vous dites que ma cliente aurait peut être pu mettre à exécution un fantasme sordide ?

- Tout à fait.

- Pourquoi alors porter plainte contre celui qui lui a offert son fantasme sur un plateau ?

- Pour le détruire. Faut savoir que ce genre de personne ne veut pas juste manipuler, elle veut détruire pour l’avoir à sa merci. Après la raison, seule elle, le sait.

- Pour l’instant ce que je vois c’est que celle qui est détruite, se tient là devant vous.

- C’est ce qu’elle essaye de vous faire croire.

- Comment expliquez-vous son enlèvement ? Alors qu’ils se sont juste croisés ? Si c’était pour partager un fantasme, ils auraient normalement discuté, sinon comment aurait-elle pu savoir le fantasme de l’accusé sans le connaître ni lui parler ?

Et oui comment a t’elle pu savoir ce que j’aimais ? Je réfléchis à toute vitesse, aux moindres indices de ma vie. Pourquoi j’ai l’impression que c’est bien plus complexe que ça.

- Je ne sais pas, je ne suis pas dans la tête de votre cliente mais il semblerait qu’elle a tenté de le suivre en venant régulièrement sur son lieu de travail, elle a pu surprendre une conversation intime.

Je ne sais pas si ça m’excite ou me fait froid dans le dos.

- Excusez-moi docteur mais est-ce que vous vous êtes entretenu avec elle ?

- Non.

- Comment pouvez-vous êtes si sur de votre jugement alors ?

- Il suffit de l’observer.

- Mais encore ?

- Elle joue un rôle de victime mais n’en est pas une. Elle n’a absolument pas les caractéristiques de la victime mais celle d’une prédatrice. Regardez comment elle me fixe, elle est en colère car je suis entrain de toucher à ce qu’elle n’a pas envie que je touche. Par contre de temps en temps elle regarde Maxime, et se met à pleurer.

- Elle est traumatisée, rien d’anormal.

- Non, elle sait que ça l’excite et le garde attaché à elle comme si une chaîne le retenait. C’est elle qui le séquestre là. Même si en apparence il semble libre, il ne l’est pas et il est probable qu’il ne le sera plus jamais.

Je confirme, elle me tient. Et je ne sais pas comment m’en défaire. Je n’ai pas envie d’être comme James, d’être à sa merci. Et pourtant j’adore ça.

- Vous avez arrêté la mauvaise personne et vous allez condamner à tord. C’est pas de la prison donc cet homme à besoin mais d’un suivi psychiatrique.

- Ca ce n’est pas à vous d’en juger. Merci docteur.

- Vous allez commettre une grave erreur, elle recommencera encore et y aura d’autres victimes ça je peux vous en assurer.

- Merci docteur vous pouvez disposer.

- Mais…

- Merci docteur !

A tour de rôle mes collègues sont appelés a témoigner sur moi, mentionnant mon coté doux et respectueux. Mon professionnalisme et l’amour de mon métier. Puis Stéphanie est appelée à son tour. Elle avance d’un pas sur et s’installe pour être à son tour interrogée par mon avocat. Là je crains le pire car avec elle je suis loin d’être un gars doux. Je la baise avec force et brutalité, c’est passionné, enivrant…putain je bande. Faut dire qu’elle est canon, elle dégage un charme qui ne laisse aucun homme indifférent. Steph’ on ne peut qu’avoir envie d’elle et elle le sait. Elle m’envoie un sourire que je lui retourne. Ca m’apaise.

- Vous connaissez mon client depuis combien de temps ?

- 6 ans.

- Quel sorte de relation entretenez-vous avec lui ?

- Des relations intimes.

- Des relations violentes ? Abusives ?

- Non, jamais.

Son regard me fixe, et elle me sourit encore une fois comme pour me rassurer.

- A-t-il tenté de vous enlever ?

Stéphanie a un sursaut de rire.

- Non, j’aurais bien aimé.

Son sourire me lance des épines dans mon torse. Elle fait vibrer quelque chose en moi depuis le premier jour qu’on s’est croisé mais là c’est amplifié.

- Vous qui le connaissez bien. Pensez vous qu’il soit capable de tout ce qu’on l’accuse ?

- Non. Impossible.

- Pourquoi ?

- Parce que c’est le garçon le plus adorable que j’ai jamais connu. Il n’est pas violent, il est passionné oui, mais certainement pas violent.

Elle me connait si mal…Mon avocat laisse sa place à l’avocat de Cynthia.

- Vous l’aimez ?

- Pardon ?

- Maxime, vous l’aimez ?

Cette question me laisse aussi perplexe que Stéphanie qui a du mal à répondre.

- Oui. Dit-elle

Mon cœur vient de s’arrêter, le oui de Stéphanie plus son regard qui me transperce vient de s’écraser sur moi. Cynthia serre les dents, je le vois bien qu’elle n’apprécie pas cette confidence. Je tombe des nues, il n’a jamais été question de sentiment entre moi et Steph’.

- Jusqu’où seriez-vous prête à aller pour l’homme que vous aimez ?

Sans me lâcher du regard elle répond.

- Jusqu'à l’attendre 30 ans voir plus, si vous continuez à croire cette garce manipulatrice. Crache-t-elle en lançant un regard mauvais à Cynthia qui lui renvoie le même regard.

Ces deux là ne peuvent pas se saquer et moi ça me fout dans tous mes états. Son regard s’est tourné de nouveau vers moi. Elle serait prête à m’attendre 30 ans je n’arrive pas à le croire !

Elle reprend sa place, deux rangs derrière moi. Et je me tourne pour lui sourire, en lui disant silencieusement « merci » alors qu’elle me répond par un « je t’aime ». Mon cœur se met à battre fort dans ma poitrine, j’ai chaud. Bordel, elle m’aime, je n’aurais pas pensé que ça puisse être possible, elle ne m’en a jamais parlé. Nos souvenirs me reviennent mais quand mon regard croise celui de Cynthia, tout s’envole pour laisser la place qu’à une seule chose, l’excitation. Mais qu’est ce qu’elle a bien pu me faire cette fille.

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