IN THE SUBWAY
Les gens dans le métro
Debout ou assis,
Sur les banquettes, les strapontins,
En cuir,
En tissu, façon coton, moquette pas bazin
Des années quatre-vingt, pour certains
Les uns contre les autres
Côte à côte,
Le regard hagar,
Le regard vide ou curieux
Dévisagent les gens, les tenues, les vêtements
Aux heures de pointe, c'est la cohue
L'heure du rush, du chaos
Les gens dans le métro
Se pressent, se hatent
S'entassent
Prêts pour le périple, le voyage
De quelques arrêts, aux minutes interminables
Les visages se croisent, se frôlent
Se dévisagent
Pour retourner, obnubilé sur leurs smartphones, leurs portables
Un début, une fin,
Fin de l'humain
Le journal, le bouquin se fait rare,
Les civilitées sont presque perdues, abandonnées,
Encore quelques exceptions d'âmes, d'ondes positives à partager
Ravivent les cœurs et laissent s'afficher,
S'exprimer les sourires, les pleurs
Aux éclats de rire
Les clandos, les clochards sur les banquettes, dans les couloirs,
viennent s'allonger, mendier
Viennent s'asseoir,
Réclamer un ticket restau, un pourboire
Les odeurs nauséabondes, la transpiration,
L'urine
Les reflux de toutes sortes,
Font partis du quotidien, du décor
L'indifférence en pleine essor,
Une habitude, une attitude
La normalité,
Sans états d'âmes, illimitée
Le métro parisien,
Le nouveau monde souterrain.
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