Première partie - Aldor (5)
Une fois sa soif étanchée,
la petite fille
respira à pleins poumons
l'odeur alléchante.
Elle se tourna et vit glisser,
comme une anguille,
un robot tirant une assiette-cloche
attrayante.
Il venait d'une sorte de tunnel
très noir
où Florine entendait
les bruits qu'Aldor faisait.
Des cliquetis,
des grattements dérisoires,
mais la créature ne s'était toujours pas montrée.
« — Qu'est-ce que c'est que cette assiette, monsieur Aldor ?
— Soulève la cloche, et tu le découvriras ! »
Elle s'en saisit et,
bientôt,
l'ouvrit sans effort.
S'y trouvait, succulent,
un steak qu'elle dévora.
Rassasiée et désaltérée,
elle se leva.
Et d'une voix enjouée,
Aldor, elle remercia.
« — Mais, chère petite fille,
il n'y a pas de quoi !
Tu viens de déguster
l'un de ses meilleurs rats !
— Mais les rats
ne se mangent pas !
— Et pourquoi pas ?
— Parce qu'ils sont sales
et répugnants, bien sûr !
Je n'en reviens pas,
d'avoir mangé cette créature !
— As-tu toujours faim,
toi qui es si loin de chez toi ?
— Eh bien non, en effet,
je n'ai plus faim.
Mais à quel prix ?
Je me le demande bien !
— Tu ne seras pas malade,
et encore moins morte,
Mais sans faim,
et sans soif,
tu seras plus forte
pour retrouver tes parents
et ta maison.
car c'est ce que tu veux
et tu as raison. »
Florine pensa à sa maman,
d'un air triste.
Florine pensa à son papa,
défaitiste.
« — Je suis désolée, dit-t-elle,
d'avoir crié.
Toi, tu m'as donné à manger
et à boire.
Et moi, tout bêtement, je t'ai disputé.
Est-ce pour cela
que tu ne viens pas me voir ? »
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