La douceur des surmenés
Baptiste, vis dans un petit pavillon avec sa femme et son chien. Il est cadre dans une entreprise d’informatique, mais ne s’y plait pas, il va peut-être démissionner, il ne le sait pas encore. Son chef lui a refusé ses mercredis après-midi car il n’a pas d’enfants, pourtant Baptiste aimerait pouvoir se reposer de ses journées compliquées. Son travail est exténuant, son patron désagréable, et ses collègues sont ses amis principalement parce qu’ils sont collègues, il n’a aucune attache particulière avec eux. Il n’a aucune attache particulière avec personne d’ailleurs. Ces journées se ressemblent toutes et il rêve de partir à l’aventure comme dans les films. Baptiste est fatigué d’avoir une vie banale, la vie de monsieur tout le monde avec sa femme son golden retriever, sa maison de plein pied et son jardin. Sa principale fatigue est l’ennuis. Ça fait trois ans que sa femme et lui sont mariés. Leur lune de miel était inoubliable, ils sont partis dans les Antilles. Elle lui a offert le concert de son artiste préféré pour son anniversaire, mais voilà, Baptiste commence à s’ennuyer à ses côtés, il ne sait plus si c’est la bonne ou non.
Et puis il y a cette serveuse, au bistrot de la pause du midi, elle a l’air si mure et si jeune, si savante et si innocente, cette jeune femme l’intrigue. Quand il sort de son bureau avec ses collègues, ils se désolent tous de leur matinée fatigante, avant de se raconter leur week-end. Mais elle, elle ne semble jamais triste, jamais ou en colère. Ils ont toujours un bonjour chaleureux à leur entrée. Et si le bonheur venait des choses simples. C’est vrai, servir dans un bistrot n’est pas bien compliqué et elle, comparé à ses collègues et lui, semble toujours comblée, toujours heureuse. Il ne la connait pas mais lui imagine une vie simple et heureuse avec un maris aimant, peut être des enfants, il ne sait pas. Elle est la seule personne de son quotidien qu’il n’a jamais entendue se plaindre de la pluie, de mal de dos ou de fatigue. Elle est peut-être le secret du bonheur qu’il cherche à atteindre. Et pourtant…
Solène est mère d’une famille monoparentale qui jongle entre un boulot de serveuse le jour et la contrainte de louer son corps la nuit, pour que ses deux enfants aient toujours du pain dans leur assiette. La vie est une course, un chemin toujours plus chaotique, mais jamais ils ne s’en rendront compte car elle fait tout ce qui est en son pouvoir pour que l’innocence et la joie règnent dans son modeste foyer. Son secret, c’est son sourire, toujours sourire, ne jamais rien laisser paraître. La vie est une chance, il faut la saisir. Ses enfants sont la prunelle de ses yeux, il faut les protéger. Tant qu’elle sourit ils souriront, tant qu’elle rit, ils riront. La fatigue se fait sentir, le manque de sommeil se lit sur son visage. Solène a 25 ans, et malgré son sourire enfantin, elle en fait 20 de plus. Elle ne se plaint pas, certains pourraient croire qu’elle subit, mais non, elle se bat. Tant que ses anges ont besoin d’elle, elle se battra. Elle veut leur offrir la mère qu’elle n'a pas eu sans la violence du père qu’elle a connu. Toujours le sourire, le calme, la bienveillance, et ne jamais oublier de combattre le destin et de ne pas se laisser tomber dans l’abattement de ne pas avoir eu la vie que toute petite fille puisse rêver.
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