Le chant de Mol-Ikirig
Là, voyez la maison haute sur sa montagne, voyez sa cloche et sa toiture qui cache les montagnes, pouvez-vous voir dans ses couloirs les cardinaux dociles dans les bras de leur dieu ? Là ! Voyez, la graisse qu’ils portent comme des éléphants ! Leur ventre a du menton, leur menton a du ventre, leurs rats même sont des éléphants ! Ils dorment sûrement sans cauchemar. Mais nous, n’avons-nous pas des rêves comme des vipères ? N’avons-nous pas des fantaisies comme des poids qui nous couleront dans la terre ? Tout ce qui nous dévore est en nous. Il y a des bêtes en nous… Il y a des bêtes en nous… Nous sommes nés du mauvais côtés du mur. Là-haut se trouve la fin de tous les désirs. Là, le sanctuaire ! Là, le sanctuaire ! La tête nous l’a dit. Là, le sanctuaire ! et ses pouvoirs effroyables. Permets-moi de m’y laver une fois avant la fin.
Je ne veux pas me dissiper dans un monde profane.
Ainsi vit Le Rat en passant.
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