Le chant de Mamramane

Une minute de lecture

Et je l’ai bravé. Je ne suis mort qu’une fois.

Une tête m’a parlé de la fin de ma vie, réveillant en moi des plus ignobles instincts, ces hurlements qui en nous étouffe les feux de la raison, les calmes et la soumet, fait de l’Homme un esclave de ses premières dispositions. La civilisation est peu de choses, et nous étions hommes dans celles-ci. Et voilà que tous les autres sont des bêtes ! criant dans les trous où se terrent les vers et les insectes. Ils sont là parmi les leurs, incertains et tremblant dans leur cocon qui pleurent. Ils craignent de perdre des vies qu’ils ne mènent déjà plus. Mille morts est la leur. Mille morts est la leur.

Là-haut, une tête m’a parlé, juchée sur une bête à seize cous et sur chaque cou une tête qui chante un chant de cataclysme. Et seize queues se déroulaient de son train, et chaque queue battait les vents, ronflait l'écume jusqu’à la précipiter au ciel, et là bouillaient les eaux, rendant vagues les étoiles et perdant la lumière qui lointaine était morte. Par-delà le nuage, j’ai vu la Fin tomber d’une porte dans la Lune.

La Fin est arrivée, et je l’ai bravé. Je ne suis mort qu’une fois.

Ainsi vit Le Rat en passant.

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